Social - Naissance du Rassemblement démocratique des fédérations et syndicats ouvriers Risque de scission à la CGTL

La Confédération générale des travailleurs du liban (CGTL) serait-elle à la veille d’un nouvel éclatement ? Telle est la question que se posent certains milieux syndicalistes après l’annonce de la formation d’une nouvelle centrale syndicale, le Rassemblement démocratique des fédérations et syndicats ouvriers. La naissance de ce rassemblement a été annoncée hier à partir du siège de la Fédération des employés de banque au Liban. Cette nouvelle centrale groupe les fédérations syndicales suivantes : l La Fédération des employés de banque au Liban. l La Fédération des syndicats ouvriers au Liban-Sud. l La Fédération des syndicats ouvriers du transport maritime au Liban. l La Fédération libanaise des syndicats ouvriers. l La Fédération libanaise des syndicats indépendants. l La Fédération libanaise des syndicats de la métallurgie, de la mécanique et de l’électricité. Dans une conférence de presse, le président du nouveau rassemblement Georges Hajj a précisé que cette mesure avait été rendue nécessaire par le climat «de compromis et de sujétion» qui règne à la CGTL, qui, à cause de la détérioration de sa situation interne, «a cessé d’être le bastion de l’action syndicale démocratique». Après avoir condamné le récent raid israélien contre l’infrastructure du pays et exprimé l’appui du rassemblement à la Résistance, M. Hajj a assuré que «nous ne visons pas à occuper des postes au détriment des intérêts ouvriers et nous ne recherchons nullement l’éclatement de la CGTL pour des profits personnels. Il est notoire que la CGTL possède le statut de confédération, mais cette confédération ne regroupe que quelques syndicats ouvriers qui en occupent les postes-clés. Entre-temps, de nombreux syndicats sont maintenus à l’écart, en contradiction flagrante avec les principes mêmes du système confédéral. C’est pour cette raison que nous tenons à pratiquer notre opposition de l’intérieur même de la CGTL». Dans sa conférence de presse, M. Hajj a souligné le fait que, conformément au nouveau règlement intérieur de la CGTL, le ministère du Travail avait promulgué un décret énumérant les neuf fédérations ouvrières qui ne bénéficiaient pas du droit de vote. «Ce n’est que plus tard que nous nous sommes rendu compte que le ministère avait légalisé ce nouveau règlement après la tenue des élections. C’est pour cette raison que nous appuyons toutes les demandes d’invalidation de ces élections qui ont privé un grand nombre de fédérations ouvrières du droit de vote et de candidature», a-t-il poursuivi. En conclusion, M. Hajj a appelé à la réunification de toutes les fédérations ouvrières «pour mettre terme aux excès commis au sein de la CGTL et d’en rectifier le parcours».