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Actualités - ANALYSE

Les arrangements d'avril reçoivent le même traitement que la 425 ou la 242 Une constante historique : la mauvaise foi de Tel-Aviv

Au niveau de l’exécution, Israël trouve toujours moyen d’empoisonner tout accord conclu, pour en faire un sujet de conflit. C’est ce que souligne une source ministérielle locale. Qui souligne que l’État hébreu ne cesse d’alimenter dans la région le feu d’une violence qui entrave la paix. L’exemple le plus frappant reste celui du Sud où l’occupant fait depuis 22 ans un pied de nez à la légalité internationale, en refusant de se soumettre à la 425 qui lui enjoint de se retirer immédiatement et sans condition. Un terme qu’Israël n’admet pas, puisqu’il exige que le retrait soit précédé d’un accord de sécurité garantissant la protection de ses frontières. Cela en interprétant à sa façon l’expression pour le retour de la paix et de la sécurité internationales qu’on trouve dans la résolution du Conseil de sécurité. De même, rappelle ce ministre, Israël a fait ce qu’il a voulu de la résolution numéro 242 promulguée après la guerre de juin 1967, en jouant sur les mots, à partir du texte anglais, différent du texte arabe ou français, pourtant tout aussi officiel. Ce dernier précise en effet que tous les territoires devront être rendus ; alors que la version en anglais parle d’évacuation des territoires, ce qui peut aussi se dire de territoires, tournure éventuellement limitative de la restitution. Les Israéliens ont naturellement sauté sur l’occasion... pour ne rien redonner du tout ! S’ils ont rétrocédé le Sinaï aux Égyptiens en 1978 ce n’était pas en base de la 242 mais des accords de Camp David concoctés par le président US Carter. Et c’est de même sur la base d’arrangements bilatéraux particuliers, en dehors du cadre de la résolution onusienne, qu’ils ont accordé un territoire aux Palestiniens. En continuant d’ailleurs à pinailler jusqu’aujourd’hui sur la superficie en Cisjordanie. Au Golan, Rabin s’était engagé à un retrait total. C’est sur cette base que la Syrie avait accepté de reprendre les pourparlers. Mais Ehud Barak s’est rétracté, refusant de regagner la ligne frontalière du 4 juin 1967, ou même celle de 1923. D’où le nouveau blocage du processus. Pour ce qui est du Sud, l’opération israélienne Raisins de la colère avait débouché en 1996 sur l’effroyable massacre de civils libanais réfugiés auprès de la Finul à Cana. Cette boucherie israélienne avait révolté le monde et Israël avait été contraint de souscrire à ce que l’on appelle depuis lors les arrangements d’avril. Ce traité tacite, basé sur la protection des civils, implique en gros que le Hezbollah ne peut pas pilonner les kibboutzim de Galilée et qu’Israël de son côté ne peut pas bombarder les villages libanais. Mais l’occupant a constamment violé, à des degrés de gravité variés, ces accords. À de multiples occasions, il a fauché des innocents, des femmes et des enfants et il lui est arrivé au moins à deux reprises de devoir présenter des excuses pour les bévues commises par son artillerie ou son aviation. Israël n’a pas hésité non plus, comme en 1996, à frapper en juin 1999 les stations électriques, les ponts et les routes. Il avait même alors tué, par un deuxième raid aérien techniquement injustifié, cinq pompiers libanais qui participaient à la lutte contre l’incendie monstre qu’un premier bombardement avait provoqué à la station électrique de Jamhour. Au cours des derniers mois, les militaires israéliens n’avaient cessé de réclamer à leurs autorités politiques la dénonciation pure et simple des arrangements d’avril. En faisant valoir que ce cadre favorisait la Résistance libanaise, en lui permettant d’agir contre leurs troupes au Liban qui, n’ayant pas prise contre une guérilla insaisissable, n’avaient pas de meilleur moyen de dissuasion que d’attaquer des objectifs civils. Mais la direction politique israélienne, soumise à la pression d’une opinion inquiète pour les colons de Galilée, n’avait pas accepté de dénoncer les arrangements d’avril. Quitte du reste à les violer sans vergogne quand la pression sur le terrain se fait trop forte, comme cela s’est vu dans la nuit de lundi à mardi dernier. Mais alors qu’en juin 1999 Israël pouvait prétendre qu’il y avait eu des tirs de katiouchas (du reste en riposte à des attentats contre des civils), cette fois il n’en a rien été. L’État hébreu a bien essayé, par de fortes provocations comme les raids sur Tyr, de faire tomber le Hezbollah dans le piège d’une violation réciproque des arrangements d’avril, mais il n’y a pas réussi, la Résistance s’abstenant de toute action contre la Galilée, pourtant médiatiquement désertée par la population, sous prétexte qu’elle redevenait une cible d’attaque. Toujours est-il que, comme pour la 425 ou la 242, Israël cherche à dénaturer les accords d’avril, pour en faire un instrument qui briderait l’action de la Résistance. L’article 3 précise que les zones habitées ainsi que les sites plantés d’installations électriques ou industrielles ne doivent pas être utilisés pour monter des attaques. Les Israéliens en prennent prétexte pour soutenir que la Résistance agit justement à partir de tels secteurs, et qu’ils sont bien obligés, dès lors, dans leur riposte de défense, de mettre des civils en péril. Sur le plan technique, il est évidemment difficile, pour ne pas dire impossible, de contrôler l’application de cet article 3. Sur le fond, à partir du moment où on reconnaît, comme le fait la loi internationale, la légitimité d’une résistance à l’occupation, on ne peut empêcher les résistants d’attaquer une position, une patrouille, de planter des mines sur le passage des convois militaires, d’organiser des opérations dans tout le territoire occupé. La seule restriction, et elle est respectée, est que la Résistance ne peut pilonner la Galilée. Il faut veiller à ce qu’Israël de son côté n’en prenne pas à son aise avec les arrangements d’avril. C’est ce que les autorités locales tentent d’obtenir des Américains et des Européens.
Au niveau de l’exécution, Israël trouve toujours moyen d’empoisonner tout accord conclu, pour en faire un sujet de conflit. C’est ce que souligne une source ministérielle locale. Qui souligne que l’État hébreu ne cesse d’alimenter dans la région le feu d’une violence qui entrave la paix. L’exemple le plus frappant reste celui du Sud où l’occupant fait depuis 22...