Israël Weizman face à la police

Ezer Weizman, président de l’État hébreu, a été entendu hier dans la matinée par la police israélienne dans l’affaire de fraude fiscale dont il est soupçonné, ce qui n’a pas de précédent dans l’histoire du pays. Le même jour, la police suisse annonçait avoir interrogé, en présence d’enquêteurs israéliens, l’homme d’affaires français Édouard Saroussi, impliqué dans le scandale touchant M. Weizman. Dans un souci évident de ne pas porter atteinte à la fonction honorifique et hautement symbolique de président, le porte-parole de la police israélienne a affirmé que M. Weizman «n’avait pas été à proprement parler interrogé», mais seulement «entendu» par les policiers, venus à la présidence. M. Shumer a indiqué que les «policiers s’étaient très bien comportés» à l’égard du président. Trois policiers différents de la brigade antifraude ont entendu la déposition de M. Weizman, de son épouse et de son chef de Cabinet. Questionné par des journalistes, alors qu’il visitait des soldats blessés au Liban, le chef de l’État n’a donné aucune information sur son témoignage. Sous la pression de l’opinion publique et du ministère de la Justice, il a dû renoncer à user de son droit de grâce des prisonniers. Selon des sondages publiés par la presse, une majorité d’Israéliens estime qu’il doit renoncer définitivement ou temporairement à ses fonctions.