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Actualités - CHRONOLOGIE

A l'écoute des Grecs

Le Libanais de nos jours s’adapte rapidement à tous les changements dans sa vie quotidienne. Mais il n’y a rien de nouveau dans ce phénomène. Quand les Grecs au IIIe siècle avant notre ère s’installèrent en si grand nombre en Phénicie, être un habitant de Tyr, de Sidon ou de Byblos ne voulait pas forcément dire avoir du sang phénicien dans les veines. Les habitants du Liban antique portaient eux-mêmes des noms grecs : Marinos, Paulos, Dudotos, Philon. On écrivait en grec et rares étaient les personnes qui pouvaient lire les textes phéniciens. Byblos, surtout, fut très rapidement hellénisée. Un gymnase existait dans la ville, une institution indispensable pour parfaire l’éducation des Grecs, étroitement lié à la vie des éphèbes, des jeunes gens âgés d’à peu près quatorze ans qui pratiquaient la culture physique et recevaient une partie de leur éducation au gymnase. Un Conseil des Anciens se réunissait aussi à Byblos. Nous connaissons le nom de Dionysodoros, qui en faisait partie. Un directeur de pompes funèbres, Abaskantos, vivait également à Byblos. L’inscription gravée sur son sarcophage montre que l’humour noir ne faisait pas défaut à ce croque-mort : «Moi, qui ai si bien paré (pour les funérailles) tous les défunts, Abaskantos, c’est un autre qui m’a passé cette robe et m’a mis au tombeau. Si j’avais connu mon destin et su (par avance) l’heure de ma mort, c’est moi-même en mourant qui me serais revêtu» (de la robe funéraire). L’honnêteté et la transparence des habitants de Byblos étaient également louées. Aelian (160-235), auteur et professeur de rhétorique, a laissé une description des mœurs et coutumes de son époque dans son œuvre Varia Historia, écrite en grec. Il relate : «Un habitant de Byblos qui trouve un objet quelconque dans la rue se gardera de le ramasser à moins de l’avoir lui-même déposé.» Ce témoignage sur l’intégrité des habitants de Byblos est bien flatteur de la part d’un auteur romain.
Le Libanais de nos jours s’adapte rapidement à tous les changements dans sa vie quotidienne. Mais il n’y a rien de nouveau dans ce phénomène. Quand les Grecs au IIIe siècle avant notre ère s’installèrent en si grand nombre en Phénicie, être un habitant de Tyr, de Sidon ou de Byblos ne voulait pas forcément dire avoir du sang phénicien dans les veines. Les habitants du Liban...