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Actualités - CHRONOLOGIE

Grande-Bretagne - La justice examine les ultimes recours contre la libération de l'ancien dictateur chilien Les anti-Pinochet ont joué leur dernière carte

La Belgique et un groupe d’organisations de défense des droits de l’homme ont joué lundi leur dernière carte juridique, en défendant des recours contre l’intention du gouvernement britannique de libérer Augusto Pinochet pour raisons médicales. Les audiences engagées lundi doivent – sauf nouveau coup de théâtre – être les dernières de la longue saga judiciaire qui a rythmé les 16 mois d’assignation à résidence de l’ancien dictateur chilien sur le sol britannique. Entre-temps, la situation s’est largement retournée en faveur d’Augusto Pinochet, dont la libération pourrait désormais survenir dès cette semaine, éloignant à jamais pour lui le spectre d’une extradition vers l’Espagne pour y être jugé pour une partie des crimes commis sous sa dictature (1973-1990). La Belgique et les ONG, dont Amnesty International, ont commencé lundi à présenter lundi un recours devant la cour d’appel de la Haute Cour de justice de Londres, contre l’intention de Londres de libérer Augusto Pinochet pour raisons de santé. Ils réclament la levée du secret de l’expertise médicale subie par l’ancien dictateur et la possibilité d’effectuer un nouvel examen. Mais leur requête a déjà été rejetée en première instance de façon si catégorique que leurs espoirs d’obtenir une décision inverse en appel paraissent minces. Le juge Maurice Kay de la Haute Cour avait affirmé le 31 janvier en première instance que la procédure visant à libérer le sénateur chilien était «rationnelle, juste et légale». Il avait ajouté que les arguments de ses opposants étaient si inconsistants qu’il n’y avait même pas lieu de l’examiner sur le fond. Depuis, le camp anti-Pinochet n’a pu apporter de nouveaux éléments à son dossier. La Belgique a répété hier par la voix de l’avocat Nigel Pleming que le ministre britannique de l’Intérieur Jack Straw ne lui avait pas donné la possibilité «de contester ou d’approuver» son intention de libérer Augusto Pinochet. M. Straw s’est déclaré «enclin» à libérer l’ancien homme fort de la junte chilienne, mais il a refusé de rendre public le rapport médical sur lequel il fonde cette intention. Ce rapport a conclu le mois dernier que l’état de sénilité d’Augusto Pinochet, 84 ans, était trop avancé pour que ce dernier puisse se défendre lors d’un procès. En maintenant le secret sur ce rapport médical, M. Straw a agi «en violation avec le cours normal de la justice et a fait fausse route en matière de procédure à suivre», a affirmé l’avocat de la partie belge. Le ministre de l’Intérieur estime pour sa part avoir seulement respecté le droit d’Augusto Pinochet à la confidentialité des informations concernant sa santé, comme n’importe quel particulier. La cour d’appel devrait entendre les arguments des deux parties et rendre sa décision dans le courant de la semaine. Elle n’étudie à ce stade que la recevabilité des recours qui lui sont soumis. Si les juges confirment leur irrecevabilité, une libération d’Augusto Pinochet pourrait être décidée par les autorités britanniques à n’importe quel moment. Un Boeing médicalisé de l’armée de l’air chilienne attend depuis plus d’une semaine sur le tarmac de la base militaire de Brize Norton (ouest de Londres) pour rapatrier l’ex-homme fort du Chili, toujours assigné à résidence non loin de là, dans une villa cossue du Surrey. La Belgique est le seul des quatre pays ayant demandé l’extradition de l’ancien dictateur à avoir contesté son éventuelle libération devant la justice britannique.
La Belgique et un groupe d’organisations de défense des droits de l’homme ont joué lundi leur dernière carte juridique, en défendant des recours contre l’intention du gouvernement britannique de libérer Augusto Pinochet pour raisons médicales. Les audiences engagées lundi doivent – sauf nouveau coup de théâtre – être les dernières de la longue saga judiciaire qui a...