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Actualités - CHRONOLOGIE

Kosovo - Le représentant spécial de l'Onu tente de calmer serbes et albanais à Mitrovica Kouchner dénonce le sale travail des ennemis de la paix

Le représentant spécial de l’Onu au Kosovo, le Français Bernard Kouchner, a affirmé à Kosovska Mitrovica, une ville déchirée par les violences entre Serbes et Albanais, que les extrémistes des deux bords ne l’emporteraient pas. M. Kouchner a dénoncé «les ennemis de la réconciliation» dans la principale ville du nord du Kosovo, où des violences intercommunautaires ont fait huit morts et de nombreux blessés durant le week-end. «Les extrémistes des deux côtés ne gagneront pas», a déclaré le responsable français de la mission de l’Onu au Kosovo, la Minuk. «Ceux qui veulent faire voler en éclats les progrès que nous avons accomplis ne gagneront pas». Il a souligné que la recrudescence de violence était survenue alors que la Minuk venait de mettre en place au Kosovo une administration conjointe avec les Albanais et négociait avec les Serbes leur intégration dans cette nouvelle structure. «Comme toujours quand vous faites des progrès, les ennemis de la réconciliation font leur sale travail, en tuant des innocents, en n’offrant à la population que haine et esprit de vengeance», a-t-il déclaré. Mais «cet extrémisme sanglant ne mettra pas en échec la communauté internationale», a affirmé M. Kouchner, promettant un renforcement à Kosovska Mitrovica des effectifs de la force multinationale dirigée par l’Otan, la Kfor. Depuis la fin de la guerre et le retrait des forces de Belgrade en juin 1999, Kosovska Mitrovica est divisée en deux zones délimitées par la rivière Ibar. Le Nord est peuplé en majorité de Serbes et le Sud presque exclusivement d’Albanais. La tension s’est accrue après une attaque à la roquette menée par des inconnus, mercredi au sud de la ville, contre un autobus de civils serbes affrété par le HCR, faisant deux morts et trois blessés serbes. Jeudi soir, après un attentat à la grenade contre un café serbe de la ville, qui a fait 15 blessés, des centaines de Serbes sont descendus dans la rue. Au même moment, deux membres de la minorité turque – cette précision a été apportée par la Kfor, qui avait auparavant parlé d’Albanais – étaient trouvés morts dans le nord de la ville. Les violences qui ont suivi ont fait au moins six morts albanais, une vingtaine de blessés serbes et albanais. Devant la dégradation de la situation, la Kfor a instauré ensuite un couvre-feu. Deux jours de suite, des centaines de manifestants albanais ont affronté les soldats de la brigade multinationale nord de la Kfor, commandée par la France, devant le pont traversant l’Ibar. Seize soldats et gendarmes français ont été blessés, dont trois encore hospitalisés dimanche. Hier, la situation était calme, mais restait très tendue. Quelque 200 Albanais se sont groupés devant le pont central, toujours fermé, et un millier d’autres à proximité, tandis que 200 Serbes se tenaient de l’autre côté. Des centaines d’Albanais ont assisté dimanche aux obsèques de l’une des huit victimes, Nerimane Gjaka, une Albanaise de 47 ans. Son mari, Gani Gjaka, a déclaré qu’elle avait été mortellement blessée par une grenade jetée par des Serbes dans leur appartement. Dans la partie sud, deux maisons serbes ont été attaquées à l’arme automatique et à la grenade dans la nuit de samedi à dimanche, et une personne a été blessée, a indiqué Susan Manuel, porte-parole de la Minuk. Des responsables du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) ont déclaré qu’il ne restait plus que sept Serbes dans la partie sud de la ville.
Le représentant spécial de l’Onu au Kosovo, le Français Bernard Kouchner, a affirmé à Kosovska Mitrovica, une ville déchirée par les violences entre Serbes et Albanais, que les extrémistes des deux bords ne l’emporteraient pas. M. Kouchner a dénoncé «les ennemis de la réconciliation» dans la principale ville du nord du Kosovo, où des violences intercommunautaires ont...