Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Tribune Une mine d'or inexploitée

Le monde occidental plane et nous sombrons, sans même savoir pourquoi ; les années passent et nous faisons du surplace. Avons-nous compris que le monde a changé ? Je me le demande. Plutôt que de nous unir pour faire face au futur, nous nous comportons d’une manière individuelle, archaïque. Cela est devenu un problème ces dernières années, quand les pays industrialisés ont décrété que l’économie, la culture, la politique, la science et même la conscience du monde doivent s’unir par-dessus les frontières. Inutile de résister à ce courant, d’autres pays ont essayé et ils ont échoué. Pour cette raison et beaucoup d’autres, pour le bien de ce pays qui est le nôtre et dont nous faisons tous partie, il nous faut devenir plus forts, plus véloces, plus rationnels, plus unis face au futur. Le Liban est un petit pays manquant de ressources naturelles. Notre principale richesse ce sont les services humains, mais nous oublions toujours que la plus précieuse des ressources humaines est cette matière grise que nous possédons en abondance, pourtant. Nous perdons de vue tous ces étudiants, hommes de science, savants et chercheurs qui en d’autres pays se distinguent dans le champ des inventions et découvertes. Qui tire avantage de leurs prouesses ? Certes pas le Liban. Il peut paraître irréaliste de croire que des découvertes peuvent très bien être faites dans notre pays. En remontant le passé à moins d’un siècle, on s’apercevrait pourtant que c’est exactement ainsi que les États-Unis ont commencé à constituer leur puissance : en recrutant des capacités humaines venues d’autres pays, en aidant celles-ci à développer leurs idées par la recherche, en les aidant encore à commercialiser leur produit et en tirant profit des ventes. Il est bien triste, dès lors, qu’autant de matière grise libanaise se trouve fixée hors de ce pays, désireuse de rentrer mais ne trouvant pas, de notre part, l’aide et l’encouragement nécessaires. Ce sont pourtant là les élites du monde, ce sont les nôtres, elles sont bien plus qu’une mine d’or. Il nous faut leur créer un environnement adéquat, les aider à rentrer. Une bonne idée peut mener à de grandes réalisations, une petite invention peut être exploitée ; il n’existe pas de frontière en ce domaine et l’émulation fera prospérer le pays. À le faire, nous avons beaucoup à gagner et rien à perdre. Oui c’est possible et, de surcroît, cela ne nécessiterait pas trop de moyens. Des chercheurs peuvent être intéressés et ce sont les scientifiques approchant l’âge de la retraite que nous devons cibler : ils sont bourrés de connaissances, enthousiastes au travail. Leur expérience et leur sagesse sont un défi au temps mais dans leurs pays d’adoption, ils sont incités à décrocher. Quoi de mieux qu’une telle situation qui nous permettrait d’attirer toutes ces lumières que d’autres ont aidé à jaillir, et qu’ils entreprennent maintenant d’étouffer ? Anxieux d’occuper un statut, de produire encore, ces hommes de science trouveraient fierté à rentrer au pays pour peu qu’ils soient entretenus au service d’une noble cause. Il faudra leur procurer un laboratoire de recherches, des salaires décents, il faudra leur offrir du temps pour cogiter ; avec les actuelles facilités d’accès à la technologie, avec le réseau d’Internet qui assure déjà un brassage des idées à l’échelle planétaire, la création d’un tel laboratoire de recherches est plus réalisable aujourd’hui que jamais. Son financement peut très bien être assumé par l’État, par des organisations et des institutions diverses ; ce serait là un bel acquis, une fierté pour notre pays et les dividendes ne se feraient pas attendre pour ceux qui y auraient cru. Oui nous pouvons inventer dans les domaines de la médecine, de l’agriculture, de la littérature, de la physique ou autres. Il est temps de faire un bon investissement : le compte à rebours de la paix a commencé, il nous commande des changements. Et nous ferions bien de nous préparer à affronter la concurrence.
Le monde occidental plane et nous sombrons, sans même savoir pourquoi ; les années passent et nous faisons du surplace. Avons-nous compris que le monde a changé ? Je me le demande. Plutôt que de nous unir pour faire face au futur, nous nous comportons d’une manière individuelle, archaïque. Cela est devenu un problème ces dernières années, quand les pays industrialisés ont...