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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël indigné par une possible participation de Haider dans le Cabinet

La possible entrée du leader d’extrême droite, Joerg Haider, dans le gouvernement autrichien suscite l’indignation de la classe politique en Israël qui a menacé de revoir ses relations avec Vienne. Le Premier ministre, Ehud Barak, des ministres et des députés, ainsi que la presse, ont unanimement dénoncé l’idéologie de M. Haider, le leader du FPOe, et mis en garde contre les retombées négatives de son éventuelle accession au pouvoir. «L’Autriche donne un signal très inquiétant» pour les juifs, a déclaré M. Barak lors d’une conférence à Stockholm, ou il assistait à un forum international sur l’Holocauste. Il a émis l’espoir que l’entrée de M. Haider dans un gouvernement de coalition «ne se fera pas». Un tel développement «influencera la position» de l’État hébreu, a-t-il dit. Le FPOe et les conservateurs autrichiens ont entamé mardi des négociations visant à mettre sur pied un gouvernement de coalition, rendant impossible le projet du chancelier sortant Viktor Klima de former un gouvernement minoritaire. Le chef de la diplomatie israélienne David Lévy a pour sa part averti que son pays rappellerait son ambassadeur à Vienne pour consultations et reconsidérerait ses relations avec l’Autriche si M. Haider entrait au gouvernement. M. Lévy, en visite dans la République tchèque, «a déclaré au Premier ministre Milos Zeman que si Haider entrait au gouvernement, Israël rappellerait pour consultations son ambassadeur à Vienne et reconsidérerait ses relations avec l’Autriche», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié à Jérusalem. «Nous ne pouvons corriger le passé mais il est de notre devoir d’agir pour qu’il ne se reproduise pas», a poursuivi M. Lévy. Le ministre de la Coopération régionale, Shimon Peres, a, lui aussi, mis en garde Vienne contre une entrée de M. Haider au gouvernement, affirmant que cela isolerait l’Autriche. «Ce personnage est très douteux et alarmant», a-t-il déclaré à la radio militaire. «Nous devons dire aux Autrichiens que son entrée au gouvernement constituerait une erreur très grave dont ils auront par la suite à payer le prix», a ajouté l’ancien Premier ministre travailliste, prix Nobel de la paix 1994. Dans une interview publiée par le quotidien Maariv, M. Peres a également affirmé qu’«une Autriche dirigée par un gouvernement auquel participeraient M. Haider et d’autres racistes s’isolerait du reste du monde». «Le peuple autrichien doit réfléchir à deux fois avant de permettre la constitution d’une coalition brandissant les drapeaux de la xénophobie et du racisme, 55 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale», a-t-il ajouté. «Si Haider est dedans, nous sommes dehors», a renchéri le ministre de la Justice, Yossi Beilin, dans une autre interview au Maariv. «L’État hébreu ne peut rester indifférent à la participation de Haider au gouvernement autrichien, auquel cas Israël sera contraint de rappeler son ambassadeur à Vienne», a-t-il dit. À la Knesset, le Parlement israélien, le député Danny Naveh, membre du Likoud (opposition de droite), a fait circuler une pétition demandant un rappel de l’ambassadeur d’Israël à Vienne si M. Haider accédait au pouvoir. La pétition a été signée par les chefs de tous les groupes politiques, à l’exception de ceux de deux petites formations russophones qui ne comptent à elles deux que six élus (sur un total de 120), a indiqué une assistante de M. Naveh. Les chefs des quatre groupes parlementaires représentant la minorité arabe israélienne (un million d’habitants sur une population totale de six millions) ont également signé le texte, a-t-elle précisé. Dans un éditorial au vitriol, le Maariv, qualifiant M. Haider de «fasciste», estime que l’État hébreu «aura raison de rompre ses relations avec Vienne» si le chef du parti d’extrême droite FPOe, entrait au gouvernement. «Haider n’est peut être pas Hitler, mais ce qu’il représente offre assez de raisons à Israël pour qu’il affiche sa détermination en agissant fermement et sans équivoque», écrit le quotidien.
La possible entrée du leader d’extrême droite, Joerg Haider, dans le gouvernement autrichien suscite l’indignation de la classe politique en Israël qui a menacé de revoir ses relations avec Vienne. Le Premier ministre, Ehud Barak, des ministres et des députés, ainsi que la presse, ont unanimement dénoncé l’idéologie de M. Haider, le leader du FPOe, et mis en garde contre...