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Actualités - CHRONOLOGIE

Religion - Une initiative de l'Eglise protestante française au Liban Musulmans et chrétiens s'unissent dans une même prière

À l’initiative du Rev Robert Sarkissian, pasteur de l’Église protestante française au Liban, l’office liturgique de prière pour l’unité des chrétiens s’est transformé hier en un office de prière pour l’unité des croyants. C’est ainsi que la plupart des membres du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue se sont retrouvés mêlés à la petite communauté protestante française, dans le temple de la communauté, avenue Koraytem, pour demander la grâce de l’unité des cœurs . L’unité des chrétiens se fait dans la diversité des formes liturgiques, et non pas dans l’uniformité des institutions, devait souligner le pasteur Sarkissian, qui a ajouté : «Mais au Liban, l’unité des seuls chrétiens, ça ne s’appelle pas unité. C’est former un bloc . Il faut rechercher l’unité de tous les croyants». Le service était placé sous la présidence d’honneur du pro nonce, et s’est déroulé notamment en présence de Mgr Roland Abijaoudé, vicaire patriarcal maronite et de Mgr Khatchraian, évêque arménien-orthodoxe de Beyrouth. Au cours du service, où l’on remarquait notamment la présence de M. Walid Joumblatt et Béchara Merheje, MM. Harès Chéhab et Séoud el-Maoula, respectivement secrétaire général et membre du comité national islamo-chrétien pour le dialogue devaient prononcer chacun une courte allocution pour expliquer le sens de leur présence et de l’action du comité . «Voici environ trois semaines, a affirmé M. Chéhab, nous avons assisté à différents genres de manifestations célébrant l’avènement du troisième millénaire. Ce tournant du calendrier humain ne marqua pas seulement, symboliquement, la commémoration de la naissance du Christ toujours présent parmi nous ; il représente plus que jamais une certaine image de l’unification du monde, phénomène communément appelé mondialisation, ou globalisation, et qui va marquer certainement le XXIe siècle en ce qui concerne un ordre universel intéressant notamment les relations entre les pays, les groupes et les hommes». L’offensive des religions «Cet événement arrive à un moment qui voit un regain d’intérêt pour le fait religieux, favorisé par la chute du système communiste, et par la faillite d’autres idéologies à trouver des réponses aux grandes questions qui concernent l’homme. Les médias parlent de l’offensive des religions, offensive pouvant être salutaire si elle se fait avec amour. Le Christianisme et l’ Islam, qui représentent à eux seuls la moitié de la population de notre planète, sont conscients de l’impact positif que leur collaboration peut amener pour un avenir meilleur de l’humanité, et un dialogue continu s’est établi entre les différents instances, surtout après Vatican II et l’encyclique «Nostra Aetate». «Mais malheureusement, nous constatons aussi que le monde est aujourd’hui déchiré par plus d’un foyer de violence où, au nom de la religion, et dans plusieurs pays proches et loin de nous, les hommes s’affrontent, s’entretuent, et les pires scènes de carnage s’offrent régulièrement à nos yeux. Il est évident que la religion est étrangère à ces incidents ; elle n’en est que le faux prétexte et l’instrument habilement exploité par les forces politiques et économiques dans leur lutte visant à assurer une quelconque hégémonie. «Toutefois, a poursuivi M. Chéhab, ceci ne doit pas nous amener à faire un constat d’échec du dialogue interreligieux, ou pour être moins pessimiste, à un constat d’impasse. Tournons-nous dans un cercle vicieux ? Je ne pense pas et beaucoup de résultats positifs figurent à notre bilan. Cependant il y a peut-être trop de logique, trop d’esprit cartésien, trop de calculs dans notre dialogue et pas assez d’amour. Plus on parle de dialogue, de l’acceptation de l’autre, du droit à la différence, plus on relève autour de nous l’étendue de la surface de l’intolérance, la restriction du domaine du droit à la différence, le musellement des libertés, les inégalités révoltantes entre les forts et les faibles, les riches et les pauvres. Le dialogue, une raison d’être «Mettons plus d’amour dans notre action, plus de solidarité et d’acceptation de nos différences et tournons-nous vers Dieu, musulmans et chrétiens, pour affronter ensemble avec sérénité la mission qu’il nous a confiée au Liban, messagers au monde de la vie commune islamo-chrétienne», a conclu M. Chéhab. «Le dialogue est la raison d’être du Liban», devait affirmer M. Séoud el-Maoula, représentant du Conseil supérieur chiite au sein du comité national islamo-chrétien, dans une brève mais dense allocution, dans laquelle il a développé le sens qu’il faut donner à ce dialogue. Sans cet «être ensemble» islamo-chrétien, le Liban perd de sa saveur, a poursuivi M. el-Maoula . «Mais ce n’est pas du dialogue théologique qu’il s’agit, mais du dialogue de vie. Chacun de nous est appelé à questionner ses Livres saints, pour bâtir une vie commune à partir de nos convictions religieuses».
À l’initiative du Rev Robert Sarkissian, pasteur de l’Église protestante française au Liban, l’office liturgique de prière pour l’unité des chrétiens s’est transformé hier en un office de prière pour l’unité des croyants. C’est ainsi que la plupart des membres du Comité national islamo-chrétien pour le dialogue se sont retrouvés mêlés à la petite...