Deuil national - Vibrant hommage de Hoss au président du Conseil disparu Les officiels et la foule ont bravé les intempéries pour accompagner Saëb Salam à sa dernière demeure (photos)

Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées samedi à Mousseytbé, pour un ultime hommage à Saëb Salam, décédé vendredi et qui était le dernier grand homme. Saëb Salam, que le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a désigné comme étant «le dernier des géants». Les obsèques ont eu lieu en fin de matinée, sous une pluie battante qui n’a pas découragé les nombreux officiels et la foule venus saluer ce vétéran de la vie politique libanaise et qui ont tenu à suivre le cortège funèbre jusqu’à la mosquée de l’imam Ali où les prières ont été récitées. Le gouvernement avait décrété un deuil national de trois jours. Presque tout le Liban officiel était là : MM. Sélim Hoss, représentant le chef de l’État, le général Émile Lahoud, qui avait présenté vendredi ses condoléances aux Salam, Élie Ferzli, représentant le président de la Chambre, M. Nabih Berry, qui est toujours en convalescence, le mufti de la République et le président du Conseil supérieur chiite, cheikhs Mohammed Rachid Kabbani et Mohammed Mehdi Chamseddine, MM. Hussein Husseini, Rafic Hariri, Omar Karamé, Amine el-Hafez, les ministres Hassan Chalak, Nasser Saïdi, Mohammed Youssef Beydoun et Issam Naaman, de nombreux députés, le chef d’état-major de l’armée, le général Samir Kadi, représentant le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleiman, ainsi que des représentants du cheikh Akl druze et du patriarche arménien-catholique. Étaient aussi présents les ambassadeurs des États-Unis, d’Égypte, du Yémen et du Soudan, une délégation syrienne conduite par le chef du Service de renseignements syriens, le brigadier Ghazi Kanaan, et de nombreuses personnalités religieuses, partisanes et sociales. La résidence des Salam à Mousseytbé ainsi que les rues la jouxtant grouillaient de monde au moment où le cercueil, couvert du drapeau libanais, a été déposé sur l’affût de canon pour être transporté vers la mosquée de l’imam Ali Ben Abi Taleb. Lorsque le cortège funèbre s’est ébranlé, il pleuvait déjà et c’est sous une pluie diluvienne que la foule d’officiels et de partisans des Salam a suivi, à pied, le véhicule qui transportait l’ancien président du Conseil vers sa dernière demeure. Dans la foule qui a traversé les quartiers de Mousseytbé, Mar Élias, Corniche el-Mazraa, Cola et du Stade municipal, des jeunes gens brandissaient des banderoles sur lesquelles des inscriptions rendant hommage au défunt étaient imprimées. Des balcons, la population lançait des fleurs et jetait du riz sur le cercueil. À l’arrivée du cortège à la mosquée de l’imam Ali, la fanfare des FSI a entonné la sonnerie aux morts, puis le cortège devait poursuivre son chemin après la prière, toujours sous la pluie, vers la mosquée Khashokji, où l’inhumation a eu lieu. Avant la mise en terre, le chef du gouvernement a prononcé une oraison funèbre dans laquelle il a rendu un vibrant hommage à Saëb Salam, «le dernier des géants à qui le Liban fait ses adieux aujourd’hui». «Ce militant qui ne baissait jamais les bras a marqué le siècle dernier par sa personnalité remarquable, son courage unique, ses grandes réalisations et sa réputation irréprochable, sur les plans local, régional et international». M. Hoss a aussi salué en Saëb Salam «l’auteur des slogans immortels qui parvenaient à dissiper les querelles et à instaurer la paix entre toutes les familles libanaises». Après l’enterrement, les membres de la famille ont reçu les condoléances à la mosquée, entourés de MM. Hoss, Ferzli, Husseini et Hariri, du brigadier syrien Ghazi Kanaan et du directeur des SR de l’armée, le brigadier Raymond Azar.