Processus de paix - Damas exige un engagement écrit sur le Golan Raidissement syrien face aux manoeuvres d'Israël

Malgré les efforts américains de surmonter le nouvel obstacle qui a conduit au report sine die du troisième round des négociations syro-israéliennes, et en dépit de la longue conversation téléphonique Clinton-Assad hier à ce sujet, la Syrie a radicalisé sa position face à Israël en exigeant désormais que l’État hébreu s’engage «par écrit» à se retirer de «tout le Golan jusqu’aux lignes du 4 juin 1967» avant toute reprise des pourparlers. La demande, reprise par Radio-Damas, aurait d’abord été formulée par le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, lors d’un entretien téléphonique avec la secrétaire d’État américaine Madeleine Albright. Cette dernière, selon un diplomate occidental en poste sur les rives du Barada, aurait décliné la demande syrienne, faisant valoir que les États-Unis ne pouvaient se substituer à la partie israélienne. Interrogé à ce propos à Jérusalem, le porte-parole du Premier ministre Ehud Barak a opposé un laconique «No comment» à ces informations. Cependant, les ponts ne semblent pas complètement rompus entre les négociateurs. Ainsi, le porte-parole de la Maison-Blanche, Joe Lockhart, n’a pas exclu hier des discussions directes entre experts syriens et israéliens, insistant sur «l’optimisme» manifesté par le président Clinton. Ces rencontres d’experts, rétorque-t-on à Damas, «n’ont pour objet que de meubler le vide et d’entretenir l’illusion que les discussions ne sont pas rompues». Et de conclure sur une menace : «Les négociations pourraient ne plus jamais reprendre si Israël poursuit ses manœuvres dilatoires».