Jeunes Jean-Claude Rabbath, toujours plus haut (photos)

Nom : Rabbath Prénom : Jean-Claude Date de naissance : 12/07/1977 Signe particulier : A donné à l’athlétisme libanais un passeport international... On ne risque pas de perdre l’oiseau Jean-Claude Rabbath, encore moins de le confondre avec quelqu’un d’autre ! Survêtement – tenue de rigueur, tenue de ville, de jour et sans doute de nuit, lunettes de soleil dernier cri, baskets remplaçant les pointes exigées dans sa discipline viennent accompagner et souligner son mètre quatre-vingt-neuf. Un chiffre, comme tant d’autres, où le centimètre fait toute la différence. Des chiffres, il doit en calculer, espérer, en rêver tous les jours... Jean-Claude est un comptable bien particulier qui court derrière les deux ou trois centimètres qui le pousseront dans la cour des grands, grands professionnels, grands athlètes internationaux auxquels il tient à se mesurer, aujourd’hui. Le sport a toujours été une passion, que Jean-Claude Rabbath découvre dès l’âge de dix ans, et épanouit très rapidement dans le basket-ball ; une flamme transmise par son père Jo qui fut lui-même basketteur professionnel. Le disciple suit à la lettre les enseignements – entraînements – conseils de son maître, c’est si facile quand on aime son père et le sport, intègre différents clubs sportifs, dont celui du Rosaire et de Mont La Salle. Mais Jean-Claude, qui se distingue surtout par ses performances en athlétisme, est très vite remarqué par le président du cercle maristes de Champville, M. Raymond Behlok. Suivront des entraînements durs mais efficaces, puisque Jean-Claude obtient la médaille d’argent des championnats arabes juniors et devient champion du Liban en 1996, enregistrant un nouveau record de 2m 06 en saut en hauteur, titre renouvelé trois années consécutives et qu’il conserve toujours. L’année suivante, il part pour la France et suit à l’Institut national de sport et d’éducation physique un stage d’un an où formation de haut niveau et cours théoriques sont au rendez-vous. 365 jours de dur labeur plus tard, le jeune sportif retrouve le Liban, le basket, il rejoint le club de La Sagesse qui deviendra Le club de référence en la matière, et l’athlétisme, il obtient la médaille de bronze aux Jeux panarabes de Beyrouth, en franchissant avec succès 2m 14. Très vite, le jeune athlète, qui n’a que 19 ans, va enrichir son palmarès, se battant contre lui-même d’abord, et ses propres performances, contre une barre qui ne tient pas sur grand-chose, si ce n’est des rêves difficiles mais accessibles, et des concurrents étrangers qui l’obligent à se surpasser. Il s’entraîne dur, continue à caresser le ballon de basket, avant d’entrer de plein pied dans le monde infini de l’athlétisme et essayer de toucher le ciel du bout du doigt. Un athlète hors pair 1998 sera l’année des premiers succès, surprenants mais courts. Rabbath est pris en main par le coach allemand d’origine libanaise, Ralph Mouchbahani, et le duo travaille dur pour améliorer les résultats, aller plus loin ou plutôt plus haut. Une saison écourtée, Jean-Claude, blessé, se fera rare, mais participera tout de même aux championnats d’Asie à Bangkok, où il sera classé sixième, après avoir sauté 2m 15 ; aux championnats panarabes, il est second, avec 2m 20 dans la poche et dans les yeux. Vu d’en haut, le ciel semble à portée de main de l’athlète suspendu à l’instant. Le monde paraît plus beau, la barre franchissable. Mais lorsqu’elle tombe, et qu’il est le seul, le premier, à la sentir, l’infime moment dure une éternité. Alors, elle s’écroule dans un silence profond qu’il entend, brisant de son poids de regrets l’effort de longs mois. Mais au prochain saut, tout semble oublié. Et Jean-Claude déploie à nouveau ses ailes pour s’envoler. En 1999, il survole d’abord les cieux libanais, atteignant en mai, au meeting de Jamhour, les 2m 23. En juillet, il s’envole pour la Suisse, où il décroche la première place au meeting international de Lucerne, transite par l’Espagne où il est classé sixième à l’Universiade de Palma qui réunit les meilleurs athlètes du monde et revient au pays. En août 1999, lors de la première journée du championnat du Liban d’athlétisme, le jeune prodige inscrit à son palmarès les 2m 25, un toujours plus haut qui lui offre le 39e rang mondial de la saison, le 4e rang asiatique et le meilleur arabe, et, en bonus, la qualification pour les Jeux olympiques de Sydney. Un exploit à marquer dans les annales sportives, Jean-Claude devient ainsi le premier athlète libanais à véritablement représenter le Liban sur un plan international. Ces Jeux olympiques, il en rêve, se prépare pour être «à la hauteur», c’est le cas de le dire, de ces qualifications et de ces espoirs, arriver en finale. Afin de calmer son impatience et tenter de se dépasser, il a également participé au championnat du monde à Séville, et aux Jeux panarabes, ramenant avec lui de Amman une belle médaille d’argent. Enfin, et pour clôturer la saison en beauté, il a remporté une médaille d’or bien méritée aux championnats panarabes de Beyrouth, en octobre 1999. en attendant Sydney, en septembre de cette année, cet Icare des stades poursuit ses études en business, pour garder les pieds sur terre et retrouver, à chaque fois, l’élan nécessaire qui l’élèvera plus haut. «À 2m 25, j’ai fait les trois quarts du chemin». Reste quelques pas dans les nuages, quelques centimètres de plus pour connaître l’ivresse du ciel et de la victoire.