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Actualités - DISCOURS

Communautés - Célébration de la fête du Fitr Chamseddine : la complémentarité entre le Christianisme et l'islam est une nécessité pour le salut de l'humanité (photos)

Les prêches du Fitr dont les textes ont été publiés hier soir, veille de la fête, reflètent la gravité de la série d’incidents qui ont secoué le pays la semaine dernière, en particulier dans le «jurd» de Denniyé . Aussi bien le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani que le président du Conseil supérieur chiite cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine et le mufti jaafarite (chiite) cheikh Abdel Amir Kabalan, ont souligné la nécessité de ne pas céder au réflexe confessionnel, étant entendu que ces appels s’adressent, indirectement, mais avant tout, aux communautés chrétiennes elles-mêmes. Ces appels ont été interprétés comme une volonté des chefs religieux musulmans d’apaiser et de rassurer une opinion publique chrétienne troublée par ce qui vient de se passer, et s’interrogeant sur leur véritable sens. «La complémentarité entre le christianisme et l’islam est une nécessité pour notre temps et le salut de l’humanité» déclare à ce sujet cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine. «La société qui n’est pas bâtie sur le pardon, l’ouverture et l’amour est une société instable qui ne saurait bâtir un homme en commun, ni une patrie, ni un État», affirme le mufti Kabbani dans son prêche, qu’il doit prononcer, selon la coutume, à la grande mosquée al-Omari, dans le centre-ville. «Au Liban, dit cheikh Kabbani, nous avons tout ce qu’il faut pour édifier, ensemble, un homme vertueux et accompli, ainsi qu’un État fort et juste. Les valeurs religieuses et morales ne nous manquent pas , nous les vivons et les répandons, et notre société y est attachée (…) notre histoire est remplie de prises de positions nationales, d’une communauté de vie qui a fait du Liban un modèle de convivialité, et l’a rendu capable de faire échec aux divisions». «Nous avons cependant besoin de renforcer l’unité nationale, afin de consolider notre front interne contre tout ce qui cherche à nous affaiblir et à nous disperser» ajoute le dignitaire sunnite. «Nous devons fuir tout ce qui nous divise ou suscite des divergences parmi nous (…) afin de sauver le pays des dangers externes et internes qui le menacent. La responsabilité du salut national est générale». Cheikh Kabbani dénonce «avec la plus grande vigueur» les incidents de Denniyé et l’agression contre l’armée, et a pressé les Libanais «de résister aux tentatives de discorde qu’Israël tente de semer». Et d’appeler les Libanais à «faire ce qui est de nature à bâtir la confiance entre eux» afin d’assurer au Liban «son unité et sa place» dans le monde. Composante de l’unité «La complémentarité et la coopération entre le christianisme et l’islam est une nécessité pour notre temps et le salut de l’humanité», déclare pour sa part cheikh Chamseddine, qui doit prononcer son prêche à la mosquée de l’imam Sadek, à Chatila. «Nous devons jalousement défendre tous les composantes de notre unité, si petites soient-elles», souligne cheikh Chamseddine, qui reconnaît être inquiet des nouvelles qui parviennent d’affrontements entre musulmans et chrétiens dans le monde «pour des raisons qui n’ont aucun rapport, ni avec l’islam, ni avec le christianisme». «Les musulmans et les chrétiens du Liban doivent s’attacher de toutes leurs forces à la grâce que Dieu leur a faite de vivre en commun dans une même patrie», affirme cheikh Chamseddine, en des termes qui ne sauraient être plus clairs. Le président du CSC ne manque pas, au passage, de dénoncer un vingtième siècle où le progrès scientifique et technologique s’est accompagné d’«une décadence morale sans précédent». Soulignant qu’en notre temps, 20 % de la population du globe jouit de 80 % de ses ressources, cheikh Chamseddine rappelle qu’«en ce qui concerne l’oppression, la corruption et la décadence du monde, chrétiens et musulmans sont indistinctement concernés». Pour sa part, cheikh Abdel Amir Kabalan a condamné l’agression contre l’armée et invite les Libanais «à ne pas perdre de vue l’essentiel dans des discussions oiseuses qui affaiblissent et épuisent l’énergie de tout le monde». «Il est temps de cesser de tenir des discours hypocrites, et de s’adresser avec transparence à l’opinion, dit encore le mufti jaafarite. Nous avons la tâche de relever un pays et d’édifier un État. Le Liban que nous avons choisi comme patrie définitive ne saurait être bâti si les volontés des Libanais ne se libèrent pas des hypothèques extérieures, si les volontés ne convergent pas vers la consolidation de la formule de coexistence et ne réaffirment pas avec force l’entente nationale». «La patrie n’est pas encore tout à fait guérie, et les facteurs de l’entente ne sont pas encore complétés», reconnaît cheikh Abdel Amir Kabalan, «et c’est de notre responsabilité, musulmans et chrétiens, qu’ils le soient». «Il est temps de se réveiller, dit encore le dignitaire religieux, ce qui s’est produit au Nord et risque à Dieu ne plaise, de se produire ailleurs, ne doit pas ébranler la paix civile et l’unité entre les Libanais». «Au demeurant, à l’exception des armes de la légalité et de celles de la résistance, il ne doit plus y avoir d’armes entre les mains des Libanais (…) tout ce qui n’est pas Résistance est suspect, stipendié. C’est un devoir national de désarmer ces groupes et ces bandes qui se cachent derrière des slogans qui ne trompent plus personne».
Les prêches du Fitr dont les textes ont été publiés hier soir, veille de la fête, reflètent la gravité de la série d’incidents qui ont secoué le pays la semaine dernière, en particulier dans le «jurd» de Denniyé . Aussi bien le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani que le président du Conseil supérieur chiite cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine et le...