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Actualités - ANALYSE

Un timing choisi en fonction des négociations

Cherche à qui le crime profite. Ce n’est certainement pas une simple coïncidence si le regain de tension au Liban-Sud s’est doublé d’incidents graves provoqués à l’intérieur pour déstabiliser ce pays. Et ce n’est pas le fruit du hasard si ces secousses se produisent au moment où les pourparlers régionaux reprennent en Amérique. D’un seul coup, les instigateurs ont mis en mouvement des formations intégristes hyperarmées, disposant même d’un émetteur de télévision, tandis que les camps palestiniens entraient en ébullition et qu’un coup était perpétré en pleine capitale contre l’ambassade russe. Une personnalité religieuse pose la question de base : «Quels sont les vrais objectifs des fomentateurs de troubles et le timing choisi n’en révèle-t-il pas les mobiles ?». Des politiciens s’étonnent de leur côté que «les parties impliquées aient pu défier l’État sans hésiter, attaquer même les patrouilles à main armée et outrepasser les lignes rouges». Pour ces sources, «les incidents sont très probablement liés, à Denniyé et à Beyrouth. En bonne logique, on peut les considérer comme s’inscrivant dans le cadre d’une tentative de troubler, sinon de saborder, le processus de négociations. Il peut s’agir aussi d’une machination visant à affaiblir dans ce cadre la position du Liban comme de la Syrie. Dès lors, ce n’est pas simplement pour déstabiliser ce pays sur le plan sécuritaire qu’on a actionné certains activistes. Mais plutôt pour brouiller les cartes sur le plan diplomatique. Israël y a intérêt. Il n’est cependant pas le seul. Car ces temps-ci, une tension certaine marque les rapports entre Damas et Arafat. Ce dernier, comme on sait, a entrepris de contrôler et d’agiter les camps palestiniens du Liban. Cela tout à la fois pour disposer d’un atout supplémentaire, en vue de contrer la Syrie et de faciliter l’implantation. En effet, il appelle celle-ci secrètement de ses vœux car il ne saurait où caser les réfugiés en cas de retour». Selon une de ces sources, «le déroulement même des incidents est très symptomatique. On a commencé par agiter le campement de Syr Denniyé, les éléments armés se sont réfugiés dans la localité de Kfarhabou, prenant quelques habitants en otages pour que l’armée cesse de les traquer. Parallèlement, des mouvements s’opéraient dans les camps palestiniens. Sultan Aboul Aynayne, condamné à mort par contumace, a organisé un meeting oratoire à Rachidiyeh pour défier les autorités libanaises. De même, les hommes de l’autre condamné à mort palestinien, Abou Mahjane, se sont répandus en armes dans les camps. Il est évident que l’on veut détourner l’attention de l’État libanais vers les problèmes intérieurs, au moment où il en a besoin pour suivre de près les pourparlers syro-israéliens qui reprennent en Virginie. On veut du même coup faire paraître le gouvernement libanais comme débordé, sinon incapable, et redonner mauvaise réputation internationale à ce pays. C’est donc un retour à des ficelles qui ont déjà servi. Mais les temps ont changé. Ce qu’Israël et Arafat ont réussi dans les années soixante-dix, c’est-à-dire déchirer ce pays, ils ne peuvent plus le faire aujourd’hui. Car le Liban et la Syrie y font face ensemble». Cela dit, un député remarque pour sa part que «sur le plan concret, il faudra que le gouvernement nous dise comment il n’a pas prévu tout cela et pourquoi il n’en a pas été prévenu à temps. L’essentiel est toutefois que l’autorité frappe d’une main de fer les fauteurs de troubles quels qu’ils soient. Pour que les Libanais sachent qu’on ne se moque pas d’eux quand on leur promet que la sécurité constitue une ligne rouge infranchissable».
Cherche à qui le crime profite. Ce n’est certainement pas une simple coïncidence si le regain de tension au Liban-Sud s’est doublé d’incidents graves provoqués à l’intérieur pour déstabiliser ce pays. Et ce n’est pas le fruit du hasard si ces secousses se produisent au moment où les pourparlers régionaux reprennent en Amérique. D’un seul coup, les instigateurs ont...