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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

SPECTACLE - Au Théâtre de Beyrouth pour huit représentations « Chi metl Macbeth », de Majdi Bou Matar

«Chi metl Macbeth» (un air de Macbeth), tel est le titre de la nouvelle pièce de Majdi Bou Matar qui sera présentée ce soir samedi 28 et demain dimanche 29 octobre, ainsi que les 2, 3, 4 et 5 novembre, à 20h30, au Théâtre de Beyrouth. Un texte original signé Omar Rajeh, une scénographie épurée de Badih Abou Chacra, quatre acteurs qui se partagent sept rôles, un décor et une musique très discrets. Ce sont les ingrédients de cette pièce de 50 minutes au jeu intense. Avec Chi metl Macbeth, Majdi Bou Matar signe sa troisième pièce. Diplômé de l’Université libanaise (École des beaux-arts, section théâtre) et de la LAU (Communication Arts) en 1997, ce jeune metteur en scène travaille toujours avec de jeunes acteurs, diplômés ou encore étudiants. Et fait «du théâtre expérimental, de recherche». En 1998, il présente au Théâtre al-Madina ce qui avait été son projet de diplôme Nijinski, saat zawajihi birrab, sur un texte de Jalil el-Kaïssi, auteur d’origine palestinienne. En 1999, il choisit le texte Miss July (Mademoiselle Julie) de Strindberg pour sa deuxième expérience. Un «one woman show», avec Zey Khawli, intitulé Al Ânissa et présenté à l’Act du Théâtre Monnot. Cette année, Majdi Bou Matar a choisi Shakespeare, qu’il aimerait beaucoup explorer par la suite. Pourquoi Macbeth ? «Parce que c’est une des pièces les plus courtes et les plus violentes de Shakespeare, et parce qu’elle traite de thèmes – meurtre, trahison, pouvoir – qui sont à la fois généraux et qui nous concernent de près, en tant qu’orientaux, fils d’une civilisation arabe et musulmane». Le travail a commencé sur scène, par des improvisations, et en présence d’Omar Rajeh qui a écrit le texte au fur et à mesure. «L’écriture du texte a donc accompagné la création de la pièce», insiste Majdi Bou Matar. Une pièce qui porte bien son nom, Un air de Macbeth, puisqu’elle ne garde, en fin de compte, que les «ingrédients» essentiels de l’œuvre de Shakespeare. Pour le reste, il n’y a que quatre acteurs sur les planches. Trois hommes et une femme pour les rôles de Macbeth, Lady Macbeth, Banquo et le roi Duncan. En plus de trois autres rôles (trois «fées») que se partagent ces mêmes acteurs : Raymond Hosni, Zey Khawli, Hicham Jaber et Hussam Charawani. En guise de décors, une table, un canapé, deux chaises, des voiles noires et des tuyaux. Peu de musique, pas d’effets spéciaux. Tout est misé sur les voix des acteurs et l’expression corporelle. Jeu de tuyaux La scénographie de Chi metl Macbeth est de Badih Abou Chacra, qui accompagne Wajdi Bou Matar depuis sa première pièce. Diplômé de la LAU en études théâtrales, ce jeune acteur et scénographe souligne la complicité qui le lie au metteur en scène. «Nous nous comprenons, nous sommes sur la même longueur d’onde et je suis heureux de la chance qu’il m’a offerte de faire de la scénographie». Selon lui, Chi metl Macbeth est une pièce très réaliste, mais à la fois abstraite de par sa traduction scénique. L’atmosphère est étrange, et les sentiments et états d’âme sont exprimés de manière nouvelle, fantaisiste, avec une touche très orientale. «Nous, Orientaux, avons une manière particulière d’exprimer nos sentiments. Nous nous sommes concentrés sur cela», dit-il. Pour aller avec ces composantes, il fallait donc trouver une bonne idée pour la scénographie. «Dans “Macbeth”, il y a d’abord la violence, explique Badih Abouchacra. J’ai pensé crime, poignard, sang. L’espace fermé m’a ensuite fait penser à une toile d’araignée. D’où l’idée d’un jeu de tuyaux transparents, creux, symboles de veines dans lesquelles on ferait circuler des liquides, rouge, bleu ou transparent, qui viendraient se chasser les uns les autres. Avec le bruit de l’eau et le mouvement de bulles d’air…». Côté budget, cette installation n’aura coûté que 150 dollars en tout. Mais la réalisation n’a pas été facile. Régler la pression de la pompe, fabriquer un cycle fermé pour ne pas gaspiller beaucoup d’eau… Autre difficulté : la transparence des tuyaux qui brillaient à la lumière. Il a fallu travailler l’éclairage de manière à ce qu’aucun reflet ne vienne gêner la vue du spectateur, afin qu’il distingue toujours nettement le jeu de l’eau. «Cette idée est à la fois toute simple et très risquée», conclut le scénographe. Qui croise les doigts pour qu’aucune complication ne surgisse au dernier moment… N.S.
«Chi metl Macbeth» (un air de Macbeth), tel est le titre de la nouvelle pièce de Majdi Bou Matar qui sera présentée ce soir samedi 28 et demain dimanche 29 octobre, ainsi que les 2, 3, 4 et 5 novembre, à 20h30, au Théâtre de Beyrouth. Un texte original signé Omar Rajeh, une scénographie épurée de Badih Abou Chacra, quatre acteurs qui se partagent sept rôles, un décor et...