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Actualités - ANALYSE

Liban-Allemagne - Double objectif, politique et économique, pour la tournée proche-orientale du chancelier Mauvais timing pour la visite de Schröder à Beyrouth

La visite du chancelier allemand Gerhard Schröder dimanche prochain 29 octobre à Beyrouth, dans le cadre d’une tournée proche-orientale, tombe au plus mauvais moment, estiment des responsables locaux non concernés par les tractations en cours pour la formation du nouveau gouvernement. Ces responsables soulignent l’importance de cette visite de travail, la première d’un chancelier allemand au Liban. Il est vrai que M. Schröder était venu à Beyrouth il y a trois ans, mais c’était avant son accession au poste de chancelier, alors qu’il n’était que l’un des chefs de l’opposition social-démocrate au gouvernement de Helmut Kohl. Mais le dirigeant allemand est attendu à Beyrouth à un moment où le nouveau Cabinet, même s’il est formé dans l’intervalle, n’aura pas encore reçu l’investiture de la Chambre, relève-t-on de mêmes sources. Or, en vertu de l’article 64 de la Constitution, le gouvernement ne peut être considéré comme étant en place qu’après le vote de confiance. Toutefois, ces subtilités juridiques n’empêcheront pas M. Schröder de rencontrer le Premier ministre désigné, Rafic Hariri, même si cette rencontre n’aurait, d’un point de vue constitutionnel, qu’un caractère informel. Toujours est-il que les responsables cités émettent l’espoir que le Liban saura préparer cette visite comme il se doit, en dépit du contexte actuel, afin que le séjour du chancelier allemand ne se réduise pas à de «simples séances de photos-souvenirs» avec les dirigeants libanais. En d’autres termes, le fait que le pays soit imbriqué dans le changement gouvernemental ne devrait pas être à l’origine d’une occasion manquée de traiter les dossiers qui devront être examinés lors de la visite de M. Schröder, soulignent-ils. Quoi qu’il en soit, le chancelier est attendu à Beyrouth dimanche matin, en provenance du Caire. Accompagné d’une quarantaine de personnes, notamment des hommes d’affaires et des journalistes, il passera la nuit à l’hôtel Phoenicia avant de s’envoler lundi matin à destination d’Amman. La tournée de M. Schröder, qui avait été décidée avant les derniers événements dans les territoires palestiniens, comprend l’Égypte, le Liban, la Jordanie, la Syrie, Israël et Gaza. De sources diplomatiques, on indique qu’elle aura un double objectif politique et économique. On précise toutefois que le chancelier ne sera pas porteur d’une initiative quelconque de son pays ou de l’Union européenne pour relancer le processus de paix, mais qu’il fera savoir à ses interlocuteurs le souhait de Berlin de voir le calme rétabli dans la région et les belligérants revenus à la table des négociations. M. Schröder souhaite également par ce voyage faire la connaissance de plusieurs dirigeants de la région qu’il n’a pas encore eu l’occasion de rencontrer, comme le roi Abdallah II de Jordanie et les présidents syrien et libanais Bachar el-Assad et Émile Lahoud. Pour ce qui est de l’aspect économique de la visite, on indique que la partie libanaise va tenter d’obtenir du chancelier de travailler à corriger quelque peu l’énorme déséquilibre de la balance commerciale entre les deux pays, le Liban exportant en Allemagne pour quelque 35 millions de dollars de marchandises annuellement, alors qu’il en importe pour près d’un milliard, notamment des automobiles, des équipements lourds, de l’électronique et des produits chimiques et pharmaceutiques. Pour Berlin, la 425 a été appliquée Sur le plan politique, Beyrouth compte demander à l’Allemagne de l’aider auprès des autorités israéliennes afin d’obtenir le retrait d’Israël des portions du territoire libanais toujours occupées par l’État hébreu ainsi que la libération des 19 Libanais détenus dans les prisons israéliennes. Selon des sources diplomatiques, les autorités allemandes n’ont pas fait officiellement connaître leur intention au sujet de la demande de médiation qui leur a été adressée en vue d’un échange entre ces détenus libanais et les otages israéliens capturés par le Hezbollah ces dernières semaines. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel avait toutefois indiqué que Berlin serait prêt à jouer ce rôle, à condition qu’Israël le lui demande officiellement. D’autre part, l’Allemagne considère que la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu a été appliquée. Elle est donc opposée à tout acte susceptible de créer des tensions à la frontière libano-israélienne, en dépit de la position officielle libanaise à ce sujet, qui avait été transmise à Berlin. Le Liban compte par ailleurs sur M. Schröder pour obtenir de l’Union européenne une réévaluation de son assistance financière, afin notamment de contribuer à reconstruire le Liban-Sud. Enfin, toujours selon les mêmes sources, il serait question pour les responsables libanais de souhaiter auprès du chancelier de patienter davantage quant au sort de plus de 10 000 immigrés Libanais en situation irrégulière que l’Allemagne entend expulser depuis plusieurs années. À noter que ces immigrés, originaires du Liban-sud, continuent, malgré leur situation, à bénéficier de plusieurs allocations de la part des autorités allemandes. Khalil FLEYHANE
La visite du chancelier allemand Gerhard Schröder dimanche prochain 29 octobre à Beyrouth, dans le cadre d’une tournée proche-orientale, tombe au plus mauvais moment, estiment des responsables locaux non concernés par les tractations en cours pour la formation du nouveau gouvernement. Ces responsables soulignent l’importance de cette visite de travail, la première d’un...