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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Gouvernement - Journée marathon de consultations parlementaires à Baabda Hariri obtient l’appui de 106 députés

Des 126 députés qui ont été reçus hier par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, dans le cadre des consultations parlementaires qui doivent déboucher sur la formation du nouveau gouvernement, 106 se sont dit favorables à la nomination de M. Rafic Hariri à la tête de la nouvelle équipe ministérielle. Vingt autres se sont abstenus de nommer leur candidat, soulignant que c’est le programme qu’ils privilégient et non pas la personne. Il s’agit du bloc des députés du Hezbollah (12 députés), de cinq députés de Kesrouan-Jbeil, MM. Georges Frem, Farès Souaïd, Mansour el-Bone, Nehmetallah Abi Nasr et Nazem Khoury, ainsi que de Mme Moawad et de MM. Boutros Harb et Talal Arslan. Les consultations parlementaires qui ont commencé à 9h ont été précédées d’un bref entretien de 10 minutes entre le chef de l’État et le président de la Chambre, M. Nabih Berry, qui s’est abstenu de toute déclaration à la presse à sa sortie du palais présidentiel. Tous les membres du nouveau Parlement ont défilé à la Chambre, à l’exception de MM. Albert Moukheiber et Moustapha Saad qui se sont excusés pour des raisons de santé. De manière générale, les députés favorables à la nomination de M. Hariri ont tous insisté dans leurs déclarations, sur la crise économique et, dans une moindre mesure, sur la situation régionale pour justifier leur appui à l’ancien chef de gouvernement. Presque tous ont en effet considéré que «l’étape actuelle» et «les défis que le Liban doit affronter sur tous les plans» commandent la présence de M. Hariri à la tête du Cabinet. Certains se sont toutefois montrés plus loquaces que d’autres à ce sujet. Le chef de l’État a reçu l’ancien président de la Chambre, M. Hussein Husseini, puis les deux anciens chefs de gouvernement, MM. Omar Karamé et Rafic Hariri. Si ce dernier s’est abstenu de tout commentaire, MM. Husseini et Karamé n’ont pas hésité à annoncer qu’ils ont soutenu sa candidature. M. Husseini s’est toutefois prononcé en faveur de la mise en place d’un «gouvernement équilibré qui soit composé de personnalités inspirant confiance, dans la mesure où la situation nécessite une conjugaison de tous les efforts afin de sauver le pays». Les réserves de Joumblatt Après avoir accordé audience au vice-président de la Chambre, M. Élie Ferzli, qui a dit «oui» à la présence de M. Hariri à la tête du gouvernement, le chef de l’État a reçu successivement quatre blocs parlementaires : La Résistance et le Développement, de M. Berry, la Dignité de M. Hariri, l’Entente metniote de M. Michel Murr, et la Rencontre démocratique de M. Walid Joumblatt. Les quatre ont soutenu la candidature de M. Hariri mais M. Joumblatt a exprimé de fortes réserves concernant la composition de l’équipe ministérielle. Non sans ironie, il a déclaré : «Nous avons cité le président Hariri pour diriger un gouvernement qui a été formé il y a trois ou quatre jours. Nous parlons aussi bien de la forme que du contenu». M. Joumblatt a catégoriquement affirmé que son bloc ne fera pas partie de la nouvelle équipe ministérielle s’il doit y être représenté seulement par des ministres druzes. «Je crois que la Rencontre démocratique présente une diversité politique et communautaire et comprend des hommes compétents qui peuvent servir le pays en cette période critique sur le double plan politique et régional», a-t-il dit. Le bloc des députés du Hezbollah s’est contenté, lui, de présenter au chef de l’État un programme d’action gouvernemental. «Nous nous sommes dit disposés à collaborer avec toute personne qui se conformera à ce programme, sans citer qui que ce soit», a déclaré son porte-parole, M. Mohammed Raad, avant de souligner que le fait de ne pas désigner un candidat «ne signifie pas que nous avons décidé de ne pas faire partie de l’équipe ministérielle». Quant au programme du Hezbollah, il préconise «la poursuite de la libération du territoire libanais, la réforme et le développement de l’Administration, le respect des libertés, le règlement de la crise économique et sociale». Les blocs parlementaires «populaire», de M. Élie Skaf, de la Békaa-Ouest qui comprend MM. Robert Ghanem, Fayçal Daoud et Sami Khatib, du Liban-Nord présidé par M. Sleiman Frangié ainsi que le Rassemblement tripolitain composé de MM. Mohammed Kabbara, Maurice Fadel et Mohammed Safadi ont également cité M. Hariri, contrairement au bloc de la Dignité et du Renouveau du Kesrouan-Jbeil, dont les membres n’ont cité personne. «Nous sommes en faveur d’un gouvernement fort comprenant des personnalités compétentes, intègres, inspirant confiance aux Libanais et aptes à leur redonner espoir en cette période difficile de leur vie», a déclaré M. Frem au nom du bloc. Ce gouvernement, a-t-il dit, doit aussi «pouvoir resserrer les rangs des Libanais et œuvrer en vue de l’entente nationale afin que nous nous associons tous à l’élaboration d’un plan de sauvetage économique et financier et que les Libanais puissent obtenir leurs droits». Trois autres députés de cette circonscription, MM. Farès Boueiz, Farid el-Khazen et Abbas Hachem ont aussi préconisé la formation d’un gouvernement fort, qui sera toutefois présidé par M. Hariri. «Nous avons assuré au chef de l’État que le président du Conseil, aussi important soit-il, ne peut pas se substituer à un gouvernement fort qui le soutiendra et qui sera réellement représentatif», a déclaré M. Boueiz au nom du bloc. Les blocs des députés arméniens, du Baas, du PSNS et des Kataëb se sont aussi dit favorables à la nomination de M. Hariri. Le bloc Kataëb était formé de MM. Antoine Ghanem et Nader Succar. M. Pierre Gemayel a été reçu à titre individuel, dans l’après-midi, par le chef de l’État. À sa sortie de Baabda, M. Ghanem a préconisé la formation d’un gouvernement d’entente nationale «afin que nul ne soit exclu de l’équipe ministérielle, qui pourrait ainsi contribuer à raviver la confiance du peuple dans le pouvoir». MM. Ghanem et Succar ont tous deux jugé que les Kataëb doivent faire partie de cette équipe. Moawad : «Oui, mais…» Le chef de l’État a reçu par la suite Mme Nayla Moawad, qui n’a cité personne pour diriger la nouvelle équipe ministérielle. Mme Moawad a en revanche insisté sur le programme du gouvernement, estimant que la priorité doit être accordée au dossier de l’entente nationale «qui constitue la base de tout projet de solution à la crise économique». «Si le président Rafic Hariri souhaite inclure notre point de vue dans le programme, nous n’avons alors aucun inconvénient à ce qu’il forme la nouvelle équipe», a-t-elle déclaré, en se prononçant en faveur d’une équipe ministérielle «qui inspire confiance et qui œuvre pour nous tirer de la situation difficile et critique dans laquelle nous nous débattons, loin des politiques mesquines». MM. Mikhaël Daher, Wajih Baarini et Nassib Lahoud ont également soutenu la nomination de M. Hariri. M. Daher a estimé que le développement équilibré des régions rurales doit être une priorité du gouvernement. Quant à M. Lahoud, il a jugé nécessaire «la formation d’une équipe gouvernementale exceptionnelle, dont les membres seront tous intègres, compétents, crédibles et représentatifs». Après avoir rappelé qu’il s’est déclaré depuis plusieurs semaines en faveur de la désignation de M. Hariri à la tête de la deuxième équipe ministérielle du régime, il a déclaré : «Je soutiens sa candidature parce que la situation critique au Liban et dans la région commande (que le chef du gouvernement ait) des qualités dont il dispose peut-être plus que d’autres en cette période». Dans l’après-midi, le chef de l’État a reçu 18 députés à titre individuel, dont deux seulement n’ont pas désigné leur candidat à la tête du gouvernement. Il s’agit de MM. Talal Arslan et Boutros Harb. «L’important n’est pas de citer des personnes mais de prendre connaissance du programme du prochain gouvernement et de savoir à quel point celui qui accèdera au pouvoir est disposé à respecter la Constitution et les lois», a déclaré M. Harb. MM. Kabalan Issa el-Khoury et Gebran Tok ont tous deux noté «la satisfaction du chef de l’État, lorsque nous avons cité le président Hariri», alors que M. Pierre Gemayel a souhaité la «présence d’hommes politiques au sein du gouvernement». M. Pierre Hélou a pour sa part exprimé le souhait que M. Hariri change son style d’action et M. Misbah Ahdab a jugé que le gouvernement doit être «réellement représentatif». Les députés qui ont par la suite soutenu la candidature de l’ancien chef de gouvernement sont MM. Karim Racy, Mohsen Dalloul, Ahmed Fatfat, Mohammed Yéhia, Youssef Maalouf, Jean Obeid, Farid Makari, Jamal Ismaël, Issam Farès, Khalil Hraoui et Mohammed Ali el-Meyss.
Des 126 députés qui ont été reçus hier par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, dans le cadre des consultations parlementaires qui doivent déboucher sur la formation du nouveau gouvernement, 106 se sont dit favorables à la nomination de M. Rafic Hariri à la tête de la nouvelle équipe ministérielle. Vingt autres se sont abstenus de nommer leur candidat,...