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Actualités - CHRONOLOGIE

Manifestations - L’Unrwa suspend ses services dans la région de Saïda Des radicaux palestiniens brûlent le drapeau de l’Onu à Aïn el-Héloué

Les manifestations se poursuivent à un rythme quotidien dans les camps palestiniens du Liban. Fait nouveau, des manifestants ont piétiné et brûlé hier le drapeau de l’Onu, pour protester contre la position jugée pro-israélienne du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. D’autre part, l’Unrwa a affirmé avoir suspendu ses services dans la région de Saïda, pour marquer son opposition à d’«inacceptables ingérences». Une centaine de radicaux palestiniens ont brûlé hier dans le camp de réfugiés d’Aïn el-Héloué, près de Saïda, le drapeau bleu de l’Onu pour protester contre l’attitude favorable, selon eux, à Israël, de son secrétaire général Kofi Annan. C’est la première fois que des manifestants palestiniens brûlent au Liban le drapeau de l’Onu au côté de ceux d’Israël et des États-Unis. Abed Maqdah, secrétaire du Comité populaire du camp d’Aïn el-Héloué, qui rassemble des formations palestiniennes, à l’exception du Fateh, le mouvement du président Yasser Arafat, a fustigé les Nations unies et M. Annan. «Ni l’Assemblée générale, ni le Conseil de sécurité, ni les autres organisations de l’Onu n’ont pu assurer la protection du peuple palestinien, victime de massacres perpétrés par les Israéliens», a dit M. Maqdah, membre de la formation paramilitaire d’obédience syrienne as-Saïka, devant les manifestants. «Kofi Annan est un courtier au service des juifs», a-t-il affirmé. Les manifestants ont brûlé les drapeaux de l’Onu, des États-Unis et d’Israël à l’entrée principale du camp, le plus grand du Liban (60 000 réfugiés). Dans un communiqué, le Comité populaire du camp a invité les dirigeants arabes «à prendre pour une fois une position claire et courageuse en faveur du peuple palestinien». «Nous appelons le sommet arabe (qui se réunit les 21 et 22 octobre au Caire) à rompre les relations diplomatiques avec Israël, à fermer les ambassades israéliennes et à cesser toute normalisation avec Israël», souligne le texte. Dans le camp de Bass, près de Tyr, plus au sud, un millier de réfugiés palestiniens ont organisé un sit-in et ont demandé aux dirigeants arabes d’appuyer «la proclamation d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem». À Beyrouth, une délégation de quelque 200 personnalités palestiniennes et libanaises, conduite par Ali Faïçal, un responsable du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), a remis au représentant de la Ligue arabe un mémorandum appelant les dirigeants «à rompre tout lien avec Israël». «Nous vous demandons de rejeter les pressions américaines, de répondre aux aspirations du peuple arabe et de faire cesser l’agression organisée par les Israéliens contre notre peuple», souligne le texte. Par ailleurs, plus de 5 000 Libanais et Palestiniens ont manifesté hier dans certains quartiers de Beyrouth pour appeler les dirigeants arabes à adopter des mesures de soutien à l’intifada. «Aidez l’intifada sacrée du peuple palestinien contre l’entité sioniste», proclamait une banderole s’adressant aux chefs d’État arabes. «Mort à Israël !» et «Nous déferlerons sur Jérusalem !», ont scandé les manifestants, qui ont brûlé une effigie du Premier ministre israélien Ehud Barak. La manifestation était dirigée notamment par des membres du Hezbollah et de la branche libanaise du parti Baas, au pouvoir en Syrie, ainsi que de différents mouvements palestiniens. À Tripoli, plusieurs centaines de Libanais ont également manifesté leur soutien à l’intifada et dénoncé les arrangements de Charm el-Cheikh, prévoyant un arrêt de la violence dans les territoires palestiniens. Sur un autre plan, l’agence des Nations unies pour l’assistance aux réfugiés palestiniens (Unrwa) a fermé hier ses écoles et centres de soins dans la région de Saïda pour marquer son opposition à ce qu’elle estime être d’«inacceptables ingérences». «Nous avons arrêté aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre tous nos services dans la région de Saïda en raison d’ingérences inacceptables dans le fonctionnement d’une agence de l’Onu», a déclaré à l’AFP Daniel Deasy, directeur adjoint de l’Unrwa. M. Deasy a précisé que le Comité populaire du camp de réfugiés d’Aïn el-Héloué «a fait fermer aujourd’hui les écoles, cliniques et autres centres de soins et sociaux de l’Unrwa», en protestation «contre notre décision d’exclure neuf élèves de plus de 18 ans de l’école secondaire». «Notre décision est conforme au règlement. Nous ne pouvons avoir des élèves de 20 et 16 ans dans une même classe. Cela crée trop de perturbations», a-t-il expliqué. M. Deasy a ajouté que «l’Unrwa a décidé de répondre en interrompant toutes ses prestations de services dans la région de Saïda jusqu’à nouvel ordre, car nous ne pouvons accepter que le comité prenne des mesures unilatérales chaque fois qu’il n’aime pas ce que nous faisons». «Mais notre décision n’a rien à voir avec un drapeau brûlé. Nous ne savons rien de cette histoire de drapeau brûlé et de toute façon, cela ne nous ferait pas prendre une telle décision», a-t-il précisé. Adnane Rifai, un membre du Comité populaire d’Aïn el-Héloué, a déclaré à l’AFP que la décision de l’Unrwa «est une riposte au fait que des Palestiniens ont brûlé un drapeau de l’Onu».
Les manifestations se poursuivent à un rythme quotidien dans les camps palestiniens du Liban. Fait nouveau, des manifestants ont piétiné et brûlé hier le drapeau de l’Onu, pour protester contre la position jugée pro-israélienne du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. D’autre part, l’Unrwa a affirmé avoir suspendu ses services dans la région de Saïda, pour...