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Actualités - BIOGRAPHIE

BIOGRAPHIE - « Kamal Joumblatt : images d’un destin » La politique au-dessus de tout soupçon

Kamal Joumblatt, leader pacifiste, luttant pour la démocratie, le socialisme à visage humain et un Liban laïc, marque encore les mémoires. Les éditions al-Massar lui consacrent un bel album de photographies, retraçant avec justesse le parcours hors des sentiers battus d’un homme reconnu par tous pour avoir été exceptionnel. Tout comme sa mort, survenue lors d’un attentat en 1977 sur une route du Chouf, la région d’origine des Joumblatt. Cinq chapitres ponctuent cette biographie soignée : Les années de formation tout d’abord : de 1917, année de la naissance du futur chef politique, à 1947, date de son entrée dans le gouvernement du jeune pays indépendant. Deux précisions importantes : Kamal Joumblatt ne se destinait pas à la politique. La mort de son cousin Hikmat le désigne naturellement comme successeur, représentant de la famille. Ensuite, l’Inde a toujours fasciné un jeune homme plus enclin à méditer qu’à gouverner : il s’y est rendu à 26 ans : une des photos le montre en train de labourer. Deuxième chapitre : Pour un socialisme plus humain. De son passage au ministère de l’Agriculture et des Affaires sociales, en 1947, à l’insurrection violente de 1958, Kamal Joumblatt affirme son charisme et expose rapidement ses ambitions après la création, en 1949, du PSP (Parti socialiste progressiste) : unité des pays arabes, lutte contre l’oligarchie libanaise pour instaurer une réelle démocratie. Les premiers partisans tombent sous les balles des forces de l’ordre. Conflits proches, si proches Troisième chapitre : Réformer l’État : de 1958, année du début de la présidence de Fouad Chéhab, soutenu par Kamal Joumblatt et son parti, à 1969, date des premières émeutes avec les Palestiniens, l’homme politique druze a été ministre de l’Éducation nationale puis de l’Intérieur, tout en rencontrant inlassablement les différents responsables étrangers afin d’engager un dialogue de paix qu’il favorisait avant tout. Il ne cessera plus de défendre la cause palestinienne et d’admirer la position jordanienne dans le conflit qui dresse les Feyadine contre l’armée israélienne. Quatrième chapitre : Mourir pour une cause : dès 1970, le conflit s’annonce et les solutions pacifiques s’enlisent de plus en plus profondément, comme le craignait et le prévoyait Kamal Joumblatt. Celui-ci se rapproche considérablement de l’Union soviétique qui lui remet, en 1970, la médaille de Lénine, pour honorer son travail en faveur de la paix. En effet, le chef druze ne se lasse pas de rencontrer des responsables politiques et religieux de tous bords, mais ne peut échapper à la guerre : en 1976, il passe en revue une partie de l’Armée populaire de libération. Quelques mois plus tard, il sera abattu dans sa voiture, ainsi que deux de ses compagnons. Le dernier chapitre, Loin de la politique, s’intéresse à trois aspects plus intimes de la vie chargée de Kamal Joumblatt : le mari et le père tout d’abord, proche de son fils Walid ; le soufiste ensuite, entouré de ses maîtres indiens ; le poète aussi, capable d’écrire en arabe, français et anglais des vers inspirés de la spiritualité extrême-orientale ; le penseur enfin, qui échafaudera toute sa vie autour d’une politique sociale et humaine, loin de toute ambition et de tout carriérisme acharnés. Sans oublier ses multiples gestes en faveur des enfants démunis. Un livre de qualité, qui se garde de formuler un jugement ou une opinion tranchée. La plupart des textes sont des extraits des œuvres de cet homme que le destin avait d’avance placé sur le chemin du martyre. D.G.
Kamal Joumblatt, leader pacifiste, luttant pour la démocratie, le socialisme à visage humain et un Liban laïc, marque encore les mémoires. Les éditions al-Massar lui consacrent un bel album de photographies, retraçant avec justesse le parcours hors des sentiers battus d’un homme reconnu par tous pour avoir été exceptionnel. Tout comme sa mort, survenue lors d’un attentat...