Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Le Cabinet rendra son tablier lundi Vers une mise en place accélérée

 C’est après-demain lundi que le gouvernement Hoss rendra son tablier, conformément aux dispositions de la Constitution qui veut qu’à chaque nouvelle législature corresponde un nouveau Cabinet. L’équipe en place sera chargée, toujours comme le veut la bonne règle, d’expédier les affaires courantes. Jusqu’à la promulgation du décret nommant le prochain gouvernement. Ce qui devrait se faire, s’accorde-t-on à pronostiquer dans les cercles politiques, avant la fin du mois en cours. Car, de l’avis général, la situation est si difficile, pour ne pas dire si grave, qu’on ne peut laisser plus longtemps le pays en état de flottement au niveau de l’Exécutif. Il se confirme à ce propos que les présidents Lahoud et Hariri comptent se réunir pour préparer la relève. Le milliardaire a effectué un saut à Paris, d’où il est revenu jeudi soir, pour palabrer un peu avec ses bons amis français. Et entamer des contacts avec la Banque mondiale ainsi qu’avec le commissaire européen, M. Romano Prodi, qu’il a été relancer à son bureau de Bruxelles. Tout cela, bien évidemment, pour paver la voie à l’ouverture des vannes, c’est-à-dire à l’afflux d’aides financières ou techniques que le Liban espère pour opérer son redressement économique. Ou pour pouvoir, à tout le moins, entamer le démarrage du chantier de reconstruction du Sud. Avec le chef de l’État, M. Hariri va traiter des retombées des développements régionaux, de la guerre de Palestine, sur la scène locale. Et de l’impact que cela devrait avoir en termes de sélection des futurs ministres. Car plus que jamais le pays a besoin d’un gouvernement fort politiquement et crédible techniquement. Cette fois, contrairement à leurs retrouvailles de dimanche dernier consacrées uniquement aux grandes lignes, les deux hommes vont sans doute aborder la question ministérielle en détail. La première rencontre a permis, comme on sait, de rompre une glace que les vicissitudes télévisées de la campagne électorale avaient beaucoup durcie. Les relations sont maintenant normalisées et les deux présidents sont résolus à coopérer étroitement, indiquent en chœur leurs entourages respectifs. «La page est définitivement tournée. Et s’il ne se récuse pas lui-même, pour une raison ou pour une autre, M. Hariri est appelé à coup sûr à diriger le deuxième gouvernement de l’ère Lahoud», affirme un ministre influent qui se trouve à la confluence de Baabda et de Koraytem. L’on s’attend dès lors, dans les milieux politiques, que dès leur prochaine rencontre, les deux présidents mettent au point ensemble les critères de sélection des ministres. En fonction des données purement politiques, comme la participation de différents courants ou blocs parlementaires. Mais aussi en fonction des capacités personnelles, du renom et de la crédibilité des personnalités qu’on appellerait à faire partie du Cabinet. Selon des sources informées, les présidents Lahoud et Hariri sont tous deux déterminés à ne pas entrer dans un jeu de bazar politicien, c’est-à-dire à ne pas laisser les forces politiques ou les blocs désigner eux-mêmes leurs représentants au sein du gouvernement. Cela pour éviter de fâcheux parachutages du côté des compétences. Les deux présidents feront donc leur panier eux-mêmes, en tenant compte cependant du degré de représentativité sociopolitique des futurs ministres autant que de leur savoir-faire en matière de service public. Un détail que des sources généralement bien informées répètent dans les salons : le président de la République se réserverait un droit de regard tout particulier sur les portefeuilles de l’Intérieur, de la Défense, de la Justice et de l’Information, secteurs qui touchent de près à la stabilité du pays dont il est le garant. Il laisserait par contre les mains tout à fait libres à M. Hariri pour les maroquins à caractère économique ou social. Cependant, M. Hariri souhaiterait contrôler également la Justice, car dans les circonstances présentes ce département peut avoir des rapports étroits avec celui des Finances. Plus exactement, M. Hariri souhaiterait qu’à travers la Justice on puisse amender et moderniser certaines législations ayant trait aux Finances. Cela afin de faciliter les opérations relatives au chantier de reconstruction et de développement qu’il compte derechef lancer. D’après les mêmes sources, M. Hariri n’aurait toutefois pas d’objection à ce que M. Joseph Chaoul, qui a la confiance de Baabda, garde le maroquin de la Justice. À moins que le choix ne se porte sur le juriste éminent qu’est M. Chaker Abousleiman, président sortant de la commission parlementaire de la Justice, et qui offre dès lors l’avantage d’appartenir au milieu politique. Selon certains loyalistes, on opterait pour une formule de 24. Comme il existe 21 ministères, le président et le vice-président du Conseil n’auraient pas de portefeuilles. Et il y aurait un ministre d’État pour les relations avec la Chambre, poste que jadis M. Nadim Salem avait occupé. Il reste toutefois douteux que M. Hariri, indiquent des observateurs, renonce à assumer lui-même la responsabilité des Finances. D’après les mêmes sources, il tiendrait également à détenir les Affaires étrangères comme son successeur prédécesseur M. Sélim Hoss. Mais le régime voudrait pour sa part être en mesure de superviser ce secteur par un ministre proche. Cela étant, les entourages des deux présidents ne cessent de répéter qu’ils sont tous deux absolument contre la mentalité de partage des parts. Philippe ABI-AKL
 C’est après-demain lundi que le gouvernement Hoss rendra son tablier, conformément aux dispositions de la Constitution qui veut qu’à chaque nouvelle législature corresponde un nouveau Cabinet. L’équipe en place sera chargée, toujours comme le veut la bonne règle, d’expédier les affaires courantes. Jusqu’à la promulgation du décret nommant le prochain...