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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - La visite du président de la Chambre à Bkerké Berry : Le redéploiement syrien reprendra bientôt

Le président de la Chambre Nabih Berry a annoncé hier que le redéploiement des troupes syriennes au Liban, qui a selon lui commencé en avril dernier, reprendra «très prochainement» en conformité avec les accords de Taëf. Il a promis d’obtenir, dans un délai maximal d’un mois et demi, une liste nominative complète des prisonniers libanais détenus en Syrie et de travailler à leur libération. M. Berry s’est également engagé à œuvrer au sein du Parlement et auprès de toutes les forces actives du pays pour consolider les libertés, empêcher les arrestations arbitraires, améliorer la loi électorale et parvenir à l’indépendance de la justice. Le chef du Parlement a fait ces annonces sur le perron du patriarcat maronite, à Bkerké, au terme d’un entretien de plus d’une heure avec le patriarche, le cardinal Nasrallah Sfeir. S’exprimant devant les journalistes, M. Berry a pris la défense du patriarche, soulignant que ce dernier n’était pas hostile à la Syrie et rappelant qu’il avait été l’un des piliers de Taëf et que la campagne qu’il a menée au cours des derniers mois ne sortait pas du cadre de ces accords. M. Berry a entamé sa déclaration en soulignant qu’au cours des derniers mois, «un fossé est apparu entre les Libanais, menaçant les victoires remportées par notre peuple au Liban-Sud sur l’ennemi israélien, et plus grave encore, remettant en question l’unité nationale dont Bkerké fut avant, pendant et après Taëf, l’un des principaux gardiens». «J’ai l’intention d’annoncer deux choses : d’abord que le Liban est une patrie définitive pour tous ses fils et qu’aucun Libanais ne saurait faire de la surenchère sur son compatriote au sujet de l’arabité du Liban et de sa souveraineté. Cette patrie définitive est aussi celle de la liberté, à laquelle on ne saurait porter atteinte», a-t-il ajouté. «Nous sommes d’accord avec ceux qui disent que la majorité doit gouverner la minorité. Sans doute. Mais nous approuvons aussi le principe selon lequel la majorité gouverne la minorité dans un esprit de protection paternelle, autrement dit sur une base démocratique garantissant les libertés, l’arrêt des ingérences diverses, des écoutes (téléphoniques) et des arrestations sauf lorsqu’elles sont en conformité avec la loi», a-t-il souligné. «La Chambre des députés constitue un véritable garant pour ces questions, a poursuivi M. Berry. Quant à moi, j’ai l’intention d’entreprendre à ce sujet des démarches tant au sein du Parlement qu’à l’extérieur et auprès de toutes les forces actives. Je n’ai aucun tabou. Nous sommes tous les fils d’une même patrie et les divergences d’opinion sont tout à fait naturelles», a-t-il dit. «D’autre part, il s’agit du redéploiement des troupes syriennes. Je voudrais d’abord mettre l’accent sur le fait qu’on ne saurait faire le moindre rapprochement entre l’ennemi israélien et la Syrie-sœur. Beaucoup de gens affirment que la Syrie doit se retirer du Liban parce qu’Israël l’a fait. Il est infamant pour nous de nous livrer à de telles comparaisons. Nous savons tous que la Résistance n’aurait pas pu bouter l’ennemi hors du territoire libanais sans deux facteurs : la présence syrienne d’une part et l’unité nationale de l’autre. Voudrions-nous à présent saboter les deux à la fois ?», s’est-il interrogé. «Notons au passage qu’Israël s’est retiré du Liban le 25 mai alors que l’armée syrienne avait déjà entamé son redéploiement dès avril. Je ne vais pas polémiquer à ce propos. Je sais bien que certains affirment qu’il n’y a pas eu de redéploiement. L’essentiel, pour le moment, c’est de penser à l’avenir. Les frères syriens ont donc commencé leur redéploiement et vont le compléter très prochainement. Les deux commandements libanais et syrien se réuniront pour déterminer le positionnement des forces syriennes en fonction du plan de redéploiement adopté en vertu des accords de Taëf», a-t-il déclaré. «Beaucoup de gens ne souhaitent pas un tel accord, parce qu’ils entendent continuer à tirer profit du climat ambiant, a poursuivi le chef du Parlement. Je voudrais dès à présent les décevoir. La question doit être tranchée définitivement parce que nous nous devons de prendre au sérieux notre destin et celui de notre patrie ainsi que notre unité nationale. La région est en état d’ébullition et nous devons parvenir à un résultat. D’autres problèmes, non moins graves parce qu’aussi synonymes de désunion entre les Libanais, se posent également, comme la loi électorale, la décentralisation administrative, l’indépendance de la justice et beaucoup d’autres questions encore. Je suis en mesure de dire que nous allons coopérer au sein de la Chambre pour trouver une solution juste, faire en sorte qu’il n’y ait pas de discrimination entre une région et une autre, pour ce qui est de la loi électorale. Nous allons nous entraider entre les présidences de la République, du Conseil et du Parlement pour compléter tout ce qui doit l’être dans l’intérêt du Liban et des Libanais», a-t-il dit. Au sujet des prisonniers libanais détenus dans les prisons syriennes, M. Berry a déclaré : «J’ai rencontré, à l’entrée de Bkerké, un groupe de parents (de prisonniers). Je leur ai dit que j’allais faire tout mon possible pour que, dans un délai d’un mois ou d’un mois et demi, j’obtienne des listes des noms de tous les détenus et que nous avions l’intention de déployer des efforts pour obtenir leur libération. Ceux qui parmi eux font l’objet de condamnations devront être remis à la justice libanaise». Il a indiqué que, selon des informations non confirmées, le nombre des prisonniers s’élèverait à une quarantaine. En réponse à une question sur le lien entre sa visite à Bkerké et les contacts qui ont commencé entre Damas et le patriarcat maronite, notamment par le biais de l’ancien ministre Fouad Boutros, M. Berry a répondu : «Je suis venu voir le patriarche en ma qualité de président de la Chambre des députés et non pas comme avocat de la Syrie. Il y en a d’ailleurs beaucoup. Mais je suis dans le même temps soucieux de sauvegarder les relations privilégiées entre le Liban et la Syrie. Ces liens existent et il faut les compléter. Je suis également attaché à des rapports solides entre Damas et le patriarche Sfeir mais je ne parle pas au nom de la Syrie». M. Berry a d’autre part estimé que, «tout comme des propos hostiles à la Syrie sont tenus au Liban, il y a aussi des propos hostiles au patriarche Sfeir. Or nous avons défendu la Syrie et nous défendrons le patriarche. En toute franchise, il faut reconnaître que le patriarche n’a jamais fait de déclarations haineuses envers la Syrie. D’autre part, il ne faut pas oublier que sans la couverture qu’il avait lui-même assuré aux accords de Taëf, il n’y aurait jamais eu de Taëf. Jusqu’à ce jour, le patriarche continue à s’exprimer dans le cadre de ces accords. Bien sûr, nous avons tous des remarques à ce propos. Personnellement, j’ai encore plus de réserves que lui sur Taëf. Mais nous étions tous convenus de cela. Taëf est ainsi devenu la Constitution du Liban et nous devons aujourd’hui poursuivre le chemin». Interrogé sur l’éventualité d’une amnistie au Liban similaire à celle que vient de décréter en Syrie le président Bachar el-Assad au bénéfice de 600 prisonniers politiques à l’occasion de la commémoration du Mouvement de redressement (l’arrivée au pouvoir de Hafez el-Assad en 1970), M. Berry a indiqué qu’il n’avait pas examiné cette question avec Mgr Sfeir. Enfin, invité à s’expliquer sur les cinq ans d’absence de visite de sa part à Bkerké, M. Berry a clairement avoué qu’il reprochait au patriarche de ne pas avoir voulu se rendre au Liban-Sud. Il n’a toutefois pas précisé si Mgr Sfeir avait l’intention de s’y rendre bientôt. À la question de savoir s’il était d’accord avec le chef de l’État Émile Lahoud et le Premier ministre Rafic Hariri sur le fait de lier la présence syrienne au Liban au retrait israélien du Golan, M. Berry s’est contenté de dire qu’il était d’accord avec MM. Lahoud et Hariri «sur tout». Enfin, il a émis le souhait que «la situation se calme après cette entrevue sur la base de ce qui a été annoncé». «Ce que j’ai dit peut commencer à être traduit dans la réalité à partir de cet instant». «Tout autre comportement serait véritablement dangereux. La schizophrénie libanaise, le déchirement, vous constatez bien aujourd’hui que cela reprend à nouveau. Voilà pourquoi il faut nous entraider», a-t-il conclu.
Le président de la Chambre Nabih Berry a annoncé hier que le redéploiement des troupes syriennes au Liban, qui a selon lui commencé en avril dernier, reprendra «très prochainement» en conformité avec les accords de Taëf. Il a promis d’obtenir, dans un délai maximal d’un mois et demi, une liste nominative complète des prisonniers libanais détenus en Syrie et de...