Liban-Libye - La visite de Hariri à Tripoli a porté ses fruits Création d’une commission mixte et retour de l’ambassadeur Maria à Beyrouth

Les entretiens du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, en Libye ont semble-t-il, porté leurs fruits. Le Premier ministre a réussi à désamorcer la tension entre Beyrouth et Tripoli puisque l’ambassadeur libyen, Ali Mahmoud Maria, rappelé par son gouvernement il y a quelques semaines, doit bientôt regagner la capitale libanaise. Parallèlement, le Liban et la Libye ont décidé de créer une commission mixte qui sera présidée par les chefs de gouvernement des deux pays et qui aura pour mission d’assurer le suivi de tous les dossiers d’intérêt commun. Avant son départ pour le Maroc, troisième étape de la tournée qu’il a entamée samedi dans plusieurs capitales arabes, M. Hariri n’a pas voulu fournir des précisions sur les résultats de ses pourparlers en Libye où il a été reçu par le colonel Moammar Kadhafi. «Je ne veux pas évoquer des détails. Mais je peux dire que je sors satisfait de l’entretien que je viens d’avoir avec le colonel Moammar. Nous considérons que le peuple libyen est notre frère et le dirigeant libyen pense la même chose des Libanais. Nous continuerons de développer nos relations à tous les niveaux», a-t-il déclaré. M. Hariri a été reçu dans la matinée par le colonel Kadhafi sous sa tente dressée près de son palais bombardé en 1986 par l’aviation américaine, à Bab el-Aziziyé. La réunion d’une heure et demie s’est tenue en présence du chef du gouvernement libyen, du ministre libyen des Affaires étrangères et de l’ambassadeur du Liban à Tripoli. MM. Kadahafi et Hariri ont ensuite eu un entretien de 45 minutes en tête à tête. «Nous avons discuté de tous les problèmes qui se posent en toute franchise et dans un esprit de fraternité et d’amitié et je pense que cette visite se répercutera positivement sur le Liban et sur les relations entre les deux pays». M. Hariri n’a pas voulu en dire davantage. Il a seulement annoncé la prochaine création d’une commission mixte «au niveau des chefs de gouvernement» et qui sera composé de deux ministres, un libanais, en l’occurrence M. Bassel Fleyhane et un autre libyen, qui assureront le suivi des dossiers intéressant les deux pays. Selon des sources proches du chef du gouvernement, l’entretien a porté sur les relations bilatérales au niveau politique, économique et diplomatique et plus particulièrement sur le contentieux relatif à la disparition de l’imam Moussa Sadr. La communauté chiite, rappelle-t-on, fait assumer à Tripoli la disparition de l’imam Sadr et le 23 octobre dernier, la Libye avait rappelé son ambassadeur au Liban, Ali Mahmoud Maria, au motif qu’il n’avait pas été invité par M. Nabih Berry à la séance inaugurale du Parlement. Selon les mêmes sources, citées par l’agence locale al-Markaziya, M. Hariri et son hôte se sont tous deux entendus pour tourner la page de cet incident diplomatique. De mêmes sources, on a indiqué que le chef du gouvernement a reçu M. Ali Maria, en son lieu de résidence, après son entretien avec le colonel Kadhafi. Le Premier ministre a clôturé dans l’après-midi sa visite officielle en Libye et s’est tout de suite rendu à Rabat pour une visite officielle de 48 heures destinée à dynamiser la coopération économique entre les deux pays Dans une déclaration à la presse à son arrivée, il a affirmé qu’il préparera avec son homologue marocain Abderrahmane Youssoufi – qui l’a accueilli à l’aéroport – une réunion de la haute commission de coopération maroco-libanaise, mise sur pied en 1997. M. Hariri a également indiqué qu’il allait inviter M. Youssoufi à se rendre prochainement au Liban. Il sera reçu aujourd’hui par le roi du Maroc, Mohammed VI.