Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Un nouveau jumelage : libertés et sécurité

La position du pouvoir ? Les libertés, certes, promis-juré la main sur le cœur. Mais à l’ombre de la loi. Qui à son tour s’autorise, de temps à autre, (cf. les déclarations du parquet) des libertés de cuisine télécommandée que les droits de l’homme connaissent peu. D’autant qu’on saupoudre tacitement le plat d’un nuage de «raison d’État», pour souligner que, après tout, la sécurité passe avant tout ! Ainsi, les politiciens de tous bords qui ont pu rencontrer les responsables ces derniers jours rapportent que ces derniers «sont fermement résolus à protéger les libertés. Ils tiennent à ce que chaque citoyen puisse exprimer ses opinions politiques à sa guise. À condition que cela reste sous le couvert de la loi. La liberté, sacralisée par la Constitution, l’est aussi pour l’État». Mais de préciser tout de suite après que «le maintien de l’ordre, du calme, de la stabilité et de la paix civile sont évidemment des lignes rouges. Nul, aussi élevée que puisse être sa position et quelles que soient ses motivations, ne sera autorisé à les outrepasser. Les dirigeants sont absolument déterminés à frapper d’une main de fer quiconque tente de semer des germes de discorde ou de provoquer des troubles. Il faut donc, à leur sens, que la liberté soit responsable. Pour que le pouvoir puisse se consacrer, l’esprit tranquille, au traitement de la priorité des priorités au niveau populaire, à savoir la crise socio-économique». Le message est assez clair : laissez tout débat politique de côté, pour le moment, nous avons la récession à traiter en premier. Et selon les loyalistes, les axes du pouvoir font front ensemble, pour aller dans ce sens-là. Les sources proches des dirigeants soulignent en substance que «le président de la République et le chef du gouvernement sont d’accord pour un traitement en profondeur des épreuves d’ordre matériel ou même de subsistance qu’endure la population. Pour ce faire, il leur faut calmer le jeu sur les autres fronts. Le chef de l’État, garant de la sécurité nationale, a donné de fermes directives à tous les services spécialisés, afin qu’ils redoublent de vigilance et préviennent toute atteinte à l’ordre établi. Répercutant ces instructions présidentielles, le ministre de l’Intérieur proclame de son côté que la stabilité sera assurée en toute circonstance. C’est une condition nécessaire pour tenter le redressement économique». D’où on déduit que Bkerké ou Joumblatt ont tort de faire des vagues. Adoucissant un peu le ton, les loyalistes demandent «une période de grâce de quelques mois, pour que le gouvernement puisse amorcer ses projets d’assainissement des finances publiques et de lancement du chantier de développement». Mais que devient le vibrant para-manifeste de M. Hariri devant la Chambre en faveur des libertés ? Pas de réponse précise à cette question. Tout ce que les haririens veulent bien indiquer, c’est que leur chef «est imprégné de cette priorité qu’est la relance économique. Il veut réactiver les secteurs de production, agricoles ou industriels. Il est prêt, s’il le faut, à faire débloquer des crédits à cette fin. Il veut encourager ces secteurs, et l’État, sous son égide, va entreprendre de régler ce qu’il doit, notamment aux entrepreneurs. Il faut qu’il y ait plus de liquidités en circulation et que des projets de développement soient mis sur pied. Le chef du gouvernement va tenter d’assurer de nouvelles sources de financement par une tournée en Arabie séoudite, en Égypte, au Maroc et dans d’autres pays arabes». Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que l’ère des dépenses est revenue. Certes, cela peut fouetter l’économie. Mais on peut douter que la dette publique s’en trouve allégée. Du moins pas autant que les libertés placées en tandem avec la sûreté d’État. Philippe ABI-AKL
La position du pouvoir ? Les libertés, certes, promis-juré la main sur le cœur. Mais à l’ombre de la loi. Qui à son tour s’autorise, de temps à autre, (cf. les déclarations du parquet) des libertés de cuisine télécommandée que les droits de l’homme connaissent peu. D’autant qu’on saupoudre tacitement le plat d’un nuage de «raison d’État», pour souligner que,...