Le PNL : « Les propos de Joumblatt sont objectifs, précis et modérés »

Le Parti national libéral (PNL) s’est à nouveau solidarisé hier avec le député Walid Joumblatt, estimant que ce dernier s’était illustré «par son objectivité, sa précision et sa modération» au cours de sa dernière intervention au Parlement. Réuni hier sous la présidence de M. Dory Chamoun, le parti a condamné «le terrorisme intellectuel pratiqué par ceux qui se prévalent de la domination syrienne pour étouffer les voix libres, paralyser la pensée politique et propager un sentiment de peur». «Le but recherché est d’empêcher les Libanais libres de réclamer leurs droits essentiels et nationaux, et les personnalités politiques de procéder à une lecture critique ou réformatrice» de la situation, a-t-il poursuivi. Le PNL a souligné «qu’il apportait tout (son) soutien aux positions objectives, précises et modérées» prises par le président du Parti socialiste progressiste. Selon le PNL, «c’est dans un souci d’améliorer et d’affermir la relation amicale avec la Syrie» que M. Joumblatt a soulevé la question des rapports bilatéraux. «Il a évoqué le problème en se basant sur le respect de la souveraineté des deux pays et dans l’intérêt des deux peuples», a-t-il poursuivi. «La réponse, au contenu mafieux, est toutefois venue sur un ton ordurier, comprenant même des accusations infondées et des menaces de mort, de manière à viser toute personne qui ose susciter le problème de l’ingérence syrienne dans les affaires libanaises», a déploré le parti, dans une allusion à peine voilée aux propos tenus par le député baassiste Assem Kanso à M. Joumblatt. Le PNL a précisé «qu’il n’avait pas été étonné par un tel comportement de la part de ceux qui sont inféodés à la Syrie et qui font passer les intérêts syriens avant les intérêts libanais». «Nous appelons tous les Libanais à faire la lumière sur les motifs de ces personnes et à réagir avant que les dernières traces de la souveraineté et des particularités du Liban ne s’évanouissent», a-t-il ajouté. S’adressant à ceux parmi les Libanais qui sont partisans d’une «présence syrienne nécessaire, légale et temporaire» et qui «désirent monopoliser le débat autour de ce problème et l’empêcher de sortir du cadre du Parlement», le PNL a affirmé «qu’il n’y a pas de libre décision libanaise». «Les élections législatives n’étaient qu’un simulacre pour assurer la présence d’une majorité écrasante de défenseurs de la Syrie au Parlement», a indiqué le PNL, estimant que «la marge minuscule de liberté préservée dans certaines circonscriptions (…) visait à berner les observateurs quant aux véritables agissements de la Syrie au Liban». Condamnant la «mainmise syrienne» sur les dernières élections législatives à tous les niveaux du processus électoral, le PNL a par conséquent souligné son «refus de limiter le débat sur le retrait syrien au sein du Parlement et du gouvernement». Appelant à «l’élaboration d’un calendrier du retrait – digne – des forces syriennes du Liban et au rééquilibrage des relation libano-syriennes», le PNL a demandé à la Syrie «de cesser de jouer sur les contradictions sociales et économique libanaises et de mettre fin à ses ingérences au plan politique local». «Si vous voulez pousser une partie des Libanais à l’intégrisme, vous êtes en passe de réussir : leur capacité à supporter la marginalisation et la répression reste, après tout, limitée. Maintenant que vous avez empêché tout dialogue (…) et que vous continuez à trouver des arguments pour justifier la domination du Liban par la Syrie, quel choix laissez-vous à cette partie des Libanais ?», a enfin demandé le PNL aux autorités.