Le phare, rôle et histoire : un guide fidèle et obstiné

Selon la définition du dictionnaire, un phare est une tour bâtie en bord de mer et équipée, à son sommet, d’un système d’éclairage très puissant qui sert à guider les bateaux dans la nuit. Au sens figuré, le phare est le point de repère, le guide des navigateurs de toutes sortes, alors qu’ils évoluent dans les ténèbres. Le poète Victor Hugo, par exemple, était surnommé «le phare» par les hommes de son siècle qui soulignaient ainsi sa pérennité et la clairvoyance de sa poésie inspirée. D’un point de vue technique, un phare de signalisation maritime est formé de quatre éléments principaux : – un piédestal de bois, métal, pierres de taille, béton... plus ou moins élevé par rapport au niveau de la mer – une lampe produisant de la lumière – un système optique pour concentrer cette lumière en la dirigeant vers l’horizon – une lanterne pour protéger la lampe et le système optique des intempéries. La construction des phares va de pair avec le développement de la navigation. Ainsi, dès l’antiquité, l’homme a eu recours à ces précieux repères terrestres qui lui signalaient l’entrée des ports et les dangers des récifs. Les Grecs et les Romains en ont construit plusieurs; mais le phare le plus célèbre est bien sûr celui d’Alexandrie, une des sept merveilles du monde antique. Érigé au IIIe siècle avant JC, il fut détruit par un violent séisme en 1302. Cet édifice de marbre de 135 mètres était composé de trois étages : le premier était carré, le second octogonal et le troisième cylindrique. Durant le Moyen Âge, l’éclairage des côtes n’était pas systématique et il existe peu de renseignements sur les phares de cette longue période. C’est dans les siècles suivants, et surtout à partir du dix-septième siècle, que s’est vraiment développé ce système de signalisation. De nos jours, les phares sont présents dans beaucoup de villes portuaires ou bien sur des rivages isolés et dangereux. Les côtes bretonnes et atlantiques, par exemple, en sont truffées. À l’origine, la vie de gardien de phare était très contraignante, surtout pour ceux perdus sur une île qui étaient dépendants du ravitaillement par bateau et donc de l’état de la mer. Aujourd’hui, le fonctionnement de la plupart de ces édifices est automatisé. Enfin, le phare a souvent inspiré les poètes et les peintres qui voient en lui un guide fidèle et obstiné devant les intempéries, repère isolé qui réjouit l’explorateur perdu sur l’immense toile océane.