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Actualités - ANALYSE

Présence syrienne - En marge de la polémique Les propositions de Hraoui reviennent sur le tapis

La polémique sur la présence militaire syrienne fait rage. Pour tenter d’y mettre un terme, certains pôles estiment qu’on devrait revenir aux propositions avancées par M. Élias Hraoui lorsqu’il était président. Dans plusieurs interviews télévisées ainsi que lors d’audiences accordées à des universitaires ou à des journalistes, l’ancien chef de l’État prenait en substance l’engagement solennel «qu’aucune balle ne serait tirée en direction d’Israël, après le retrait de cet occupant de notre territoire». Comme autre résultante de la libération, M. Hraoui prévoyait, toujours en substance, «l’envoi d’une délégation formée de figures politiques de proue, auprès du président Hafez el-Assad, pour lui demander de retirer ses troupes du Liban, avec toute l’expression de gratitude et de remerciements qu’elles peuvent mériter». Les pôles cités trouvent qu’il y a là une idée à saisir. Ils soutiennent que «pour neutraliser un dossier qui divise gravement les Libanais, les autorités en place doivent annoncer qu’elles vont en discuter sérieusement avec Damas. En vue d’une décision fondée sur l’analyse des circonstances et des développements ainsi que sur les intérêts communs. Une attitude d’autant plus sensée que le président Bachar el-Assad a lui-même déclaré que le traitement de la question échoit aux gouvernements des deux pays». Pour ces personnalités, «le gouvernement aurait dû adopter cette ligne dans sa déclaration ministérielle. Non seulement il ne l’a pas fait, mais encore il a versé de l’huile sur le feu en qualifiant la présence militaire syrienne de nécessaire, légale et temporaire. Il a rajouté un différend de plus au contentieux qui divise les Libanais et qui risque de provoquer des troubles, après avoir déstabilisé politiquement le pays». «Il faut revenir, ajoutent ces sources, à l’acte fondateur de l’entité nationale. En 1943, il y avait d’un côté des partisans de l’union avec la Syrie et, en face, des supporters de la présence française. Les renvoyant dos-à-dos, les pères de l’indépendance se sont mis d’accord pour la devise «ni Est ni Ouest». C’est l’essence même du Liban en tant que pays souverain». Suit un rappel des multiples phases au cours desquelles le pays s’est trouvé déchiré par des conflits relevant de la présence étrangère sur son sol. Ensuite, ces personnalités soulignent que le nouveau pacte national signé à Taëf, dans le même esprit de coexistence que le précédent, stipule un redéploiement syrien dans un délai de deux ans, suivi d’un retrait total. Pour relever que «chaque fois que le problème vient en avant, le pouvoir laisse entendre qu’il souhaite en discuter calmement avec Damas. Et une fois les campagnes apaisées, il oublie ses promesses et laisse la présence militaire syrienne se prolonger indéfiniment. C’est pour mettre un terme à ce petit jeu traditionnel que Bkerké a lancé son manifeste. Un document qui n’aurait jamais vu le jour si les autorités avaient déjà obtenu de la Syrie qu’elle réduise d’abord ses effectifs puis qu’elle entame, sans tapage, son redéploiement sur la Békaa. Le pouvoir avait aussi un autre choix, qu’il n’a pas non plus adopté : organiser un dialogue national, pour une position unie au sujet de cette question. Dans les deux cas, on aurait fait l’économie d’une polémique intérieure hautement préjudiciable». Émile KHOURY
La polémique sur la présence militaire syrienne fait rage. Pour tenter d’y mettre un terme, certains pôles estiment qu’on devrait revenir aux propositions avancées par M. Élias Hraoui lorsqu’il était président. Dans plusieurs interviews télévisées ainsi que lors d’audiences accordées à des universitaires ou à des journalistes, l’ancien chef de l’État prenait...