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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence La mondialisation et la disparition des identités nationales

L’échec de l’État-Nation, la citoyenneté internationale, le rôle majeur de la révolution des réseaux de communication et «l’interdépendance», autant de notions pour définir le «phénomène sociopolitique» qu’est la mondialisation. C’est ce qu’a tenté de faire M. Bertrand Badie, professeur de Relations internationales à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris, hier, dans une conférence à la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph. Aux dires de M. Badie, c’est avec la phase finale de la décolonisation, depuis quarante ans, qu’a émergé la mondialisation comme «phénomène sociopolitique», phénomène compliqué qui impliquerait «une interdépendance des États, avec pour conséquence directe la disparition progressive de leur souveraineté». Ainsi, la mondialisation pourrait se transformer en un moyen stratégique mis à la disposition des puissances mondiales «dans une tentative d’hégémonie pour tenter d’imposer leur modèle socioéconomique et politique». M. Badie a par ailleurs estimé que «c’est par les réactions particularistes à cette tentative d’hégémonie des puissances riches que se libéreront les particularismes de toutes les sociétés». Ainsi, «le passage de la communication médiatisée à la communication immédiate par le biais de l’Internet a permis au système mondial de s’unifier», a-t-il estimé, et d’ajouter que «c’est justement par cette communication permanente au-delà des frontières que la citoyenneté internationale va commencer à se façonner». Enfin, M. Badie s’est attardé sur les conséquences de la mondialisation qu’il décrit comme un catalyseur capable «d’affaiblir l’allégeance du citoyen séduit par des identités multiples, ainsi que l’affaiblissement du pouvoir des gouvernants». Dans tout ce système mondial unifié, les individus seraient appelés à jouer «un rôle majeur», selon M. Badie, «pour essayer de créer un réseau médiatique puissant ainsi que des institutions internationales à l’exemple de la Cour pénale internationale».
L’échec de l’État-Nation, la citoyenneté internationale, le rôle majeur de la révolution des réseaux de communication et «l’interdépendance», autant de notions pour définir le «phénomène sociopolitique» qu’est la mondialisation. C’est ce qu’a tenté de faire M. Bertrand Badie, professeur de Relations internationales à l’Institut d’études politiques (IEP)...