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Actualités - REPORTAGES

Bécharré et la Vallée sainte, une place privilégiée dans la mémoire collective des Libanais

Bécharré, petit village juché sur un sommet de la montagne dominant la Vallée sainte de la Qadisha, se réveille lentement. Les chants des coqs saluant l’aube naissante sont répercutés par les parois des massifs rocheux bordant la vallée encaissée. Des filaments de brume s’élèvent en serpentant la vallée, charriant avec eux une odeur d’encens millénaire distillée jour après jour, siècle après siècle, par des milliers d’âmes tragiquement disparues pour avoir voulu trop aimer. La vallée de la Qadisha et le Wadi Qannoubine occupent une place privilégiée dans la mémoire collective des Libanais en général et des maronites en particulier. Ce lieu chargé d’histoire est avant tout une référence spirituelle. C’est là, en effet, dans les anfractuosités de la roche qui tombe à pic dans la vallée, que vécurent et reposent à jamais vingt-quatre patriarches d’Antioche et de tout l’Orient héritiers de saint Maron (+ 410). Ce vaste sanctuaire imbibé de sainteté et d’encens qui leur a servi d’asile retranché a donné aux maronites le goût de l’austérité et de la sévérité qui mena parfois à une certaine rigidité et une sécheresse de cœur dont ont pâti plusieurs générations de jeunes maronites dont Gibran Khalil Gibran. La tradition veut que lorsque Théodose déclara le christianisme, religion d’État, les Libanais païens craignant pour leur foi, leurs croyances et leurs traditions se retirèrent en haute montagne dans la région de Bécharré et sur les hauteurs de Batroun, de Byblos et du Kesrouane. Le christianisme qu’ils fuyaient les rattrapa grâce aux maronites qui eux aussi avaient trouvé refuge dans les vallées encaissées et sur les flancs de la montagne blanche. Ce serait grâce à un prédicateur nommé Ibrahim, venu de la région de Cyr, que la conversion au christianisme eut lieu.
Bécharré, petit village juché sur un sommet de la montagne dominant la Vallée sainte de la Qadisha, se réveille lentement. Les chants des coqs saluant l’aube naissante sont répercutés par les parois des massifs rocheux bordant la vallée encaissée. Des filaments de brume s’élèvent en serpentant la vallée, charriant avec eux une odeur d’encens millénaire distillée...