Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Entretien d’une heure et demie entre Hariri et le patriarche Sfeir

 Après le chef de l’État, le général Émile Lahoud, c’était hier au tour du président du Conseil, M. Rafic Hariri, de se rendre auprès du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, pour lui présenter ses vœux à l’occasion de la fête de la Nativité et pour débattre dans le même temps avec lui des différents sujets qui ont écemment divisé les Libanais : les dossiers des Libanais détenus en Syrie et des personnes portées disparues, la présence syrienne au Liban, les libertés. M. Hariri a pris le chemin de Bkerké sans doute dans l’espoir de parvenir à rapprocher les points de vue et à convaincre le patriarche de l’opportunité des prises de position officielles au sujet de ces questions conflictuelles. Le patriarche et M. Hariri ont eu un entretien d’une heure et demie en tête-à-tête, dont les résultats ont été plus tard qualifiés de «très positifs» par le chef du gouvernement et de «bons» par Mgr Sfeir. Mais de sources proches de la présidence du Conseil, on indiquait en soirée que M. Hariri est dans l’attente de l’homélie dominicale du patriarche qui lui permettra de déterminer si ses propos ont trouvé ou non écho auprès de Mgr Sfeir. Toujours est-il que M. Hariri s’attend à ce que le patriarche tienne des propos plutôt conciliants tout en relevant que Bkerké a changé de ton depuis un certain temps, selon les mêmes sources. Durant l’entretien d’une heure et demie, il s’est employé à atténuer les craintes du patriarche concernant la Syrie, en insistant sur la politique d’ouverture suivie par le nouveau régime de Damas et sur le fait qu’il faudra du temps avant qu’elle ne débouche sur des résultats tangibles, toujours selon les mêmes sources. M. Hariri a ainsi mis l’accent sur le dialogue engagé par le président Bachar el-Assad avec différentes personnalités libanaises, dans le but de sonder leurs points de vue pour rétablir l’équilibre au niveau des relations libano-syriennes et estimé qu’il faut donner du temps au nouveau leadership syrien pour équilibrer ses relations avec le Liban, loin de toute pression. De mêmes sources, M. Hariri a aussi insisté devant le patriarche sur le fait qu’il est inopportun de soulever des questions conflictuelles à l’heure où des changements qui semblent être décisifs interviennent dans la région. Le chef du gouvernement a d’ailleurs soulevé ce point en répondant aux questions de la presse à sa sortie de Bkerké. «À mon avis, tout le monde réalise que la situation dans la région est très délicate et que de nombreux changements interviennent et commandent qu’on les suive de près et qu’on tente de faire en sorte que le Liban obtienne ce qu’il souhaite», a-t-il dit. Prié de dire si le ton du patriarche va changer, il a répondu en développant presque la même argumentation tout en soulignant que «Bkerké a son propre langage». Le chef du gouvernement a ensuite fait état d’une coordination avec Baabda, soulignant en réponse à une question que les échanges étaient positifs entre le général Lahoud et le patriarche Sfeir. Interrogé au sujet d’un accord avec Mgr Sfeir, il a indiqué qu’il s’entend avec Bkerké sur beaucoup de points et qu’il est en désaccord avec le patriarcat sur plusieurs autres. «Mais notre relation se caractérise toujours par deux éléments fondamentaux : le respect et la fraternité. Cette rencontre n’est guère différente des autres. Nous nous sommes entendus sur plusieurs questions et nous avons eu des points de vue différents sur d’autres, mais je dois dire que les sujets sur lesquels nous ne sommes pas tombés d’accord ne sont pas nombreux et sont de moindre importance», a-t-il ajouté, affirmant qu’une bonne partie de l’entretien a porté sur le dernier communiqué des évêques maronites. En réponse à une question, M. Hariri a affirmé que les Palestiniens du Liban seront traités différemment des autres Palestiniens réfugiés dans le monde arabe, en raison du refus unanime des Libanais de leur implantation définitive. «Il existe désormais une compréhension de la position de Beyrouth à l’égard de l’implantation définitive des Palestiniens (...) tant de la part des Américains, que des Français, des Égyptiens, des Séoudiens ou d’autres», a-t-il déclaré. Selon des informations de presse non confirmées, le secrétaire d’État américain Madeleine Albright a assuré à M. Hariri, lors d’un entretien téléphonique la semaine dernière, que les Palestiniens du Liban, 367 000 selon les chiffres de l’Onu, auraient la priorité parmi ceux qui seraient autorisés à regagner leurs foyers dans le cadre d’un accord israélo-palestinien. «Le Liban tout entier, dans toutes ses communautés, refuse l’implantation. Nous l’avons explicité lors de nos contacts, cela a porté ses fruits à l’extérieur et le regard porté sur les Palestiniens résidents au Liban est désormais différent de celui porté sur ceux qui sont réfugiés dans le reste du monde arabe», a précisé le chef du gouvernement. Il y a lieu de signaler que M. Hariri est rentré mercredi au Liban au terme d’un séjour de 48 heures en Arabie séoudite. Il s’était rendu lundi en pèlerinage à la Mecque, au terme d’une courte visite aux Émirats arabes unis où il a été reçu par cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyan. M. Hariri avait pris l’avion dimanche pour les EAU.
 Après le chef de l’État, le général Émile Lahoud, c’était hier au tour du président du Conseil, M. Rafic Hariri, de se rendre auprès du patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, pour lui présenter ses vœux à l’occasion de la fête de la Nativité et pour débattre dans le même temps avec lui des différents sujets qui ont écemment divisé les Libanais : les...