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Actualités - ANALYSE

Branle-bas diplomatique pour contrer le projet d’implantation

 Les derniers développements en rapport avec les pourparlers de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, notamment pour ce qui a trait aux propositions avancées par le président Bill Clinton, ont focalisé l’attention des dirigeants libanais au cours des dernières quarante-huit heures. Les développements en question n’ont pas réellement pris de court le pouvoir. Déjà il y a quelques jours, le président Émile Lahoud avait tiré la sonnette d’alarme en demandant au ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, d’entreprendre une offensive diplomatique auprès des ambassadeurs et chefs de mission en poste au Liban afin de réaffirmer la ferme opposition de l’ensemble des Libanais à tout projet d’implantation des Palestiniens. La démarche du président Lahoud à ce propos était intervenue à la suite d’informations rapportées par des sources diplomatiques arabes et occidentales, faisant état d’un accord de principe prévoyant le gel du droit de retour des réfugiés palestiniens en contrepartie d’une souveraineté palestinienne sur l’Esplanade des mosquées, à Jérusalem. Suite à l’offensive diplomatique libanaise, les milieux responsables américains et français avaient souligné, à l’attention de Beyrouth, que le problème des réfugiés palestiniens au Liban ne saurait être réglé sans tenir compte de la position du pouvoir libanais. Il reste que les responsables officiels ne se sont pas contentés des réactions ponctuelles aux démarches du palais Bustros. À la suite du «forcing» américain des derniers jours visant à arracher un accord-cadre entre Israéliens et Palestiniens, le palais présidentiel est resté au cours des dernières quarante-huit heures en contact permanent avec le Premier ministre Rafic Hariri ainsi qu’avec le chef de la diplomatie afin de suivre de près l’évolution de la situation. Ce branle-bas diplomatique avait essentiellement pour but de recueillir des détails sur les dernières propositions américaines concernant le projet d’accord-cadre entre l’État hébreu et l’Autorité palestinienne. Sur ce plan, le chargé d’affaires américain, David Hale, a tenu à rencontrer mercredi soir, en dépit du chômage officiel, le chef du gouvernement afin de l’informer du détail des propositions du président Clinton. Rien n’a filtré sur la teneur de cet entretien, mais selon des sources bien informées, l’Autorité palestinienne serait plutôt favorable au projet d’accord-cadre suggéré par Washington. Les tractations actuelles auraient simplement pour but de trouver le moyen de faire «avaler la pilule» à l’opinion publique palestinienne, notamment pour ce qui a trait au gel du droit de retour. C’est précisément ce dernier volet qui intéresse au plus haut point Beyrouth. Les sources bien informées soulignent à ce sujet que le projet de règlement en gestation prévoit que près de 50 000 Palestiniens établis au Liban devraient être intégrés à la future entité palestinienne. Cette absorption limitée de réfugiés est toutefois perçue par les responsables officiels comme une tentative de court-circuiter l’opposition libanaise au projet de l’implantation du fait que l’absorption de 50 000 réfugiés aurait pour conséquence de laisser en suspens au Liban non moins de 300 000 Palestiniens. En tout état de cause, les sources susmentionnées indiquent que les idées américaines concernant ce dossier épineux semblent classer les Palestiniens de la diaspora en cinq catégories : – Les réfugiés appelés à être intégrés à Gaza et à la Cisjordanie. – Les Palestiniens concernés par le projet de réunification des familles. Leur nombre est restreint au Liban. – Les réfugiés appelés à être absorbés par des pays d’accueil, tels que le Canada et l’Australie. – Les Palestiniens qui devraient être implantés dans les pays arabes d’accueil. – Une proportion de 5 % appelée à s’installer dans le désert du Néguev. 
 Les derniers développements en rapport avec les pourparlers de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, notamment pour ce qui a trait aux propositions avancées par le président Bill Clinton, ont focalisé l’attention des dirigeants libanais au cours des dernières quarante-huit heures. Les développements en question n’ont pas réellement pris de court le pouvoir. ...