Liban-Israël - Apparition publique de Toufayli à Douris Démonstration de force du Hezbollah pour la Journée de Jérusalem

Plus de cent mille partisans du Hezbollah ont assisté hier à une parade de milliers de combattants du parti de Dieu dans la banlieue sud, à l’occasion de la Journée mondiale de Jérusalem. Le chef de l’État a délégué le ministre des Affaires sociales Assaad Diab pour le représenter à cette manifestation. La Journée de Jérusalem est célébrée chaque année depuis 1979 le dernier vendredi du mois de ramadan, à l’appel de l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique en Iran. Les différentes unités du Hezbollah, dotées la plupart de noms de Palestiniens tombés depuis le début de l’intifada d’al-Aqsa, ont défilé deux heures durant sur les grands boulevards de la banlieue sud. Sans armes mais en uniforme, généralement noir, les militants du Hezbollah ont marché sur des drapeaux américains et israéliens placés sur leur passage. Des hymnes à l’hommage des quelque 300 martyrs de l’intifada, écrits sur des airs militaires connus, et annonçant notamment la marche du Hezbollah vers Jérusalem, la Cisjordanie et Gaza, ont été diffusés tout au long de la parade. Un membre du gouvernement, le ministre des Affaires sociales, Assaad Diab, représentant le président Émile Lahoud, y a assisté. Dans son discours, le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, a insisté sur la nécessité de la disparition de l’État d’Israël. «Ni la prière ni le jeûne du mois de ramadan n’ont de sens tant que nous acceptons la présence de cette entité du mal, cette tumeur cancéreuse au sein de la nation arabe et islamique», a-t-il martelé. Le chef du Hezbollah a par ailleurs exhorté les officiers, les cadres et la base du Fateh, principale composante de l’OLP, à «refuser tout compromis» avec l’État hébreu. «L’intifada doit se poursuivre. Le choix des négociations risque de mener à des dissensions et à l’éclatement de l’unité palestinienne», a-t-il dit. Intifada-Hezbollah, même combat Il a insisté sur la similarité des objectifs entre l’intifada et le Hezbollah : «Votre terre est la nôtre, votre sang est le nôtre et vos fils sont les nôtres, le Hezbollah s’engage à considérer siens vos prisonniers et vos détenus», a-t-il souligné. Cheikh Nasrallah a fait état d’un «complot» qui consiste, selon lui, à payer des dédommagements pour les Palestiniens disséminés dans le monde pour les empêcher de regagner leurs foyers, et a appelé à le déjouer. Il a réitéré l’engagement de sa formation à poursuivre la lutte jusqu’à la libération du plateau syrien du Golan, annexé par Israël, et des fermes adjacentes de Chebaa que revendique le Liban. Le Hezbollah avait organisé dans le même temps une parade similaire mais de moindre importance à Baalbeck, dans l’est du Liban sous contrôle syrien, en présence de quelque 10 000 partisans. Dans le village de Douris, à l’entrée de Baalbeck, cheikh Sobhi Toufayli, ancien secrétaire général du Hezbollah, en dissidence, s’est adressé à quelque 500 de ses partisans. C’est la première apparition publique de cheikh Soubhi Toufayli, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt, et dont le dossier est examiné par une cour de justice, instance juridique sans recours chargée d’examiner les atteintes à la sûreté de l’État. Toufayli est recherché pour l’implication de son mouvement dans des affrontements sanglants avec l’armée qui avaient fait des morts dans les rangs de la troupe. À Tyr aussi La Journée de Jérusalem a également été célébrée à Saïda et Tyr, où des milliers de Libanais et de Palestiniens ont défilé en cortège, portant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «Jérusalem ne sera libérée que par les armes», «Israël doit disparaître», «Mort à l’Amérique qui soutient le terrorisme sioniste». Les scouts du Hezbollah à la frontière Notons que quelque 150 scouts relevant du Hezbollah ont effcetué hier une excursion politique à la frontière, pour marquer leur solidarité avec les Palestiniens. Précédés par une fanfare, les jeunes scouts ont agité des drapeaux palestiniens, libanais et du Hezbollah à la porte de Fatma, face aux casemates israéliennes érigées derrière des barbelés côté israélien de la frontière. Ils ont ensuite sacrifié. Les manifestants ont lancé des pierres en direction des fortifications israéliennes. Ils ont ensuite brûlé des drapeaux américains et israéliens avant de se disperser dans le calme.