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Actualités - ANALYSE

Un impératif pour le redressement économique : la détente politique

Le gouvernement s’est fixé un objectif politique clair : mettre en veilleuse tout sujet de discorde interne, pour réduire une tension hautement préjudiciable au redressement économique du pays. Un officiel explique à ce propos que «les mesures visant à attirer les capitaux, à relancer la dynamique de production locale, à amortir la dette publique, à réduire le déficit budgétaire et à lutter contre le chômage galopant ont besoin d’un filet de protection qui porte un nom : détente sur le front politique comme sur le terrain». Sans reconnaître ouvertement que les orientations du Sérail ne concordent pas tout à fait sur ce point avec celles des décideurs ou même d’autres pôles locaux, ce responsable affirme que, «pour assurer une solide stabilité intérieure, il est évident que l’on doit veiller à faire régner le calme dans la région frontalière méridionale. D’autant que l’on ne doit donner à Israël aucun prétexte pour des agressions qui feraient automatiquement voler en éclats tout espoir d’attirer les investisseurs, ou même de recevoir des aides étrangères pour la reconstruction du Sud». Et de préciser que «le gouvernement a besoin d’un délai de grâce de six à huit mois, pour mettre en place son plan de redressement économique et pour en observer les premiers effets. Pendant ce laps de temps, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour apaiser ou prévenir les tensions politiques intérieures, les défis d’ordre confessionnel et les troubles potentiels de rue. Nous voulons bien assumer la responsabilité sur le plan économique, bien évidemment vital, mais encore faut-il qu’on nous laisse travailler à tête reposée. Sans quoi, nul ne pourrait nous reprocher de n’avoir pas atteint les buts que nous nous sommes fixés». Pour faire bonne mesure, et mieux justifier sa requête, ce responsable rappelle que, «parallèlement au test de faisabilité et d’efficacité de nos mesures économiques, qui doit donc prendre six à huit mois, nous ne devons pas oublier que c’est au bout de cette même période que la nouvelle Administration US se trouvera suffisamment rodée pour entrer dans la danse sur le plan régional. De même, les Israéliens en auront fini avec leurs élections législatives et disposeront en principe d’un nouveau gouvernement capable de prendre des décisions majeures. En d’autres termes, nous ne devons pas oublier que c’est l’été prochain que l’on pourra savoir si l’on s’achemine ou non vers la paix. Il faut que, pendant les mois d’attente, le Liban se mette à l’abri de toute secousse, intérieure ou régionale. Et pour cela, il est évident que la stabilité politique autant que sécuritaire s’affirme comme un impératif absolu. Une condition sine qua non pour une unité et une entente nationale qui sont elles-mêmes indispensables au redressement économique», conclut ce responsable qui ne craint ni les tautologies ni les contradictions. Car l’entente qu’il évoque aurait probablement dû se manifester, pour commencer, au niveau de la composition du Cabinet dont il fait partie. Il reste que, pour le fond, la personnalité citée n’a certainement pas tort de relever que les divisions intérieures sont préjudiciables au pays. Surtout s’il veut se remettre sur pied, aussi bien du reste en matière d’indépendance politique que dans le domaine économique. Émile KHOURY
Le gouvernement s’est fixé un objectif politique clair : mettre en veilleuse tout sujet de discorde interne, pour réduire une tension hautement préjudiciable au redressement économique du pays. Un officiel explique à ce propos que «les mesures visant à attirer les capitaux, à relancer la dynamique de production locale, à amortir la dette publique, à réduire le déficit...