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Actualités - ANALYSE

Une épée de Damoclès permanente : l’implantation

Le préambule de la Constitution libanaise prohibe formellement en son alinéa «i» l’implantation des Palestiniens réfugiés dans ce pays. Aussi, un ancien ministre juge «superfétatoires d’éventuelles recommandations officielles, parlementaires ou gouvernementales, confirmant cet interdit primordial». À son avis, il n’est pas non plus nécessaire de réunir un congrès national «car l’unanimité des Libanais au sujet de ce rejet n’est plus à démontrer». Mais comment parer à une menace qui reste bien réelle ? «Le président de la République, répond l’ancien ministre, en est tout à fait conscient et agit en conséquence. Fidèle à son serment de gardien de la Constitution comme de l’intégrité territoriale, il dirige en personne une vaste campagne diplomatique visant à contrer un bazar entre Israël et Arafat sur l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban». Le danger d’un tel marché est connu depuis des années et s’est trouvé confirmé par les accords d’Oslo qui évitent d’évoquer le problème de la diaspora palestinienne. Certains cadres palestiniens proches des autorités de Gaza n’hésitent pas du reste à parler, en privé, d’un «droit de non-retour», fondé sur des indemnisations. Déjà le sommet arabe de Fes au début des années quatre-vingt avait avalisé une motion palestinienne prévoyant de tels dédommagements pour les réfugiés qui choisiraient de demeurer dans les pays d’accueil. Motion à laquelle seule la délégation libanaise, dirigée par M. Joseph Aboukhater représentant le président Sarkis, avait fait opposition. La collusion tacite israélo-palestinienne s’explique facilement : l’État hébreu ne tient pas à avoir sur ses flancs ou à l’intérieur des territoires qu’il contrôle, un trop-plein de Palestiniens. Tandis que l’Autorité palestinienne ne saurait pour sa part où caser ni comment nourrir les éventuels rapatriés, son territoire, exigu, étant déjà sur le point d’éclater sous la pression d’une densité démographique record. «Le président Lahoud, reprend la source citée, s’appuie pour sa part sur le droit de retour des Palestiniens ainsi que sur leur droit de créer un État indépendant. Dès lors, le Liban doit s’adresser d’une part à la Ligue arabe, d’autre part à l’Onu comme aux États-Unis et à l’Europe, pour obtenir gain de cause. Il faut ainsi saisir le Conseil de la Ligue, réuni au niveau des ministres des Affaires étrangères, pour une résolution qui annule juridiquement celle qui avait été prise à Fes. Le président Lahoud a bien raison de faire observer qu’en laissant aux réfugiés palestiniens le choix entre retourner ou rester, la Ligue enfreint en réalité les dispositions de base de la conférence de Madrid qui consacrent l’équation la terre moyennant la paix. Il faut en tout cas que la Ligue prenne ouvertement ses responsabilités. Quant à l’action en direction de l’Onu comme de l’Occident, il serait sans doute souhaitable qu’une délégation libanaise de haut niveau, éventuellement dirigée par le chef de l’État ou par le président du Conseil, effectue des démarches pressantes dans les grandes capitales pour tenter de prévenir l’implantation. En faisant valoir qu’elle risque de causer de gros problèmes dans la région, en affectant la stabilité du Liban et ses équilibres intérieurs. On pourrait dans ce cadre, conclut la personnalité citée, mettre notamment à profit l’entregent international du président Hariri. Mais aussi les capacités du vice-président du Conseil, M. Issam Farès, qui connaît bien le nouveau président américain, M. George Bush». E.K.
Le préambule de la Constitution libanaise prohibe formellement en son alinéa «i» l’implantation des Palestiniens réfugiés dans ce pays. Aussi, un ancien ministre juge «superfétatoires d’éventuelles recommandations officielles, parlementaires ou gouvernementales, confirmant cet interdit primordial». À son avis, il n’est pas non plus nécessaire de réunir un congrès...