Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Un projet de loi sur le blanchiment d’argent voté en Conseil des ministres Une priorité : barrer la route à l’exploitation politique du dossier des disparus

C’est au terme d’un long débat que le Conseil des ministres est parvenu à un accord de principe sur la formation d’une commission qui réceptionnera les réclamations des parents des personnes disparues durant la guerre. Le principe est donc acquis. Reste le côté pratique : la mission précise de la commission, sa composition et sa nature seront déterminées ultérieurement. L’important pour le gouvernement est d’avoir mis en place un instrument légal susceptible de barrer la route devant l’exploitation politique du dossier des disparus tout en essayant d’apporter des réponses aux questions des parents de ces personnes. La réunion du Conseil des ministres s’est tenue sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud, tout de suite après celle du Conseil supérieur de la défense. À l’ouverture de la séance, le général Lahoud a mis en relief la concomitance des fêtes chrétiennes et mahométanes «qui unifient les Libanais dans la joie» en rappelant que ces derniers s’étaient distingués une première fois par «leur prise de position nationale commune qui a aidé le Liban à récupérer son territoire au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest». «Cette unité, a-t-il ajouté, semble aujourd’hui plus que jamais nécessaire et fondamentale pour faire face aux tentatives répétées visant à ébranler la position du Liban et à le pousser à accepter les formules qu’il a refusées et qu’il continue de refuser dans la mesure où elles sont fondées sur des bazars qui s’inscrivent dans le prolongement de choix séparés qui ont affaibli la position des Arabes sans pour autant permettre à ceux qui les avaient pris de réaliser un acquis quelconque». Le ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, qui a rapporté les propos du chef de l’État, a indiqué que le Conseil des ministres a ensuite passé en revue la situation dans le pays sur tous les plans et pris connaissance des travaux du Conseil supérieur de la défense, avant de décider de former une commission qui réceptionnera les réclamations des familles des disparus. L’objectif de cette décision, a expliqué M. Aridi, est de «placer ce dossier dans un contexte correct, de le régler en toute transparence et d’empêcher l’exploitation politique mesquine de l’affaire des disparus, par respect pour les sentiments de ces gens (les parents) et pour l’état psychologique dans lequel ils se trouvent». M. Aridi a précisé que la composition, la mission et le mécanisme de travail de la commission seront déterminés ultérieurement. Il n’a pas dit si elle s’occupera également du dossier des disparus présumés en Syrie. De sources proches du gouvernement, on a indiqué que le débat en Conseil des ministres a porté sur l’opportunité de la formation d’une telle commission du moment que l’ancien Cabinet avait déjà franchi ce pas et rendu publiques ses conclusions. C’est le président Lahoud qui a insisté sur sa mise en place, d’abord parce que la question des disparus représente un problème humanitaire qui ne peut pas être ignoré, ensuite parce qu’il est primordial de la soustraire à toute exploitation politique, selon les mêmes sources. Dans un premier temps, a-t-on ajouté de mêmes sources, la commission, si elle est constituée, rassemblera les informations au sujet des disparus et les recoupera avec celles qui avaient été glanées par la commission que le Cabinet Hoss avait formée. Ce serait probablement une commission mixte juridique, militaire et de sécurité. En réponse toujours aux questions de la presse, M. Aridi a démenti les informations relatives à un éventuel désaccord entre le président de la République et le chef du gouvernement, soulignant que la réunion du Conseil supérieur de la défense ne signifie nullement qu’il existe un différend quelconque entre les deux pôles de l’Exécutif. «Le Conseil supérieur de la défense a une mission bien précisée dans la Constitution et le Conseil des ministres assume un rôle différent», a-t-il dit. Le danger d’une implantation palestinienne Autre question abordée en Conseil des ministres : le danger d’une implantation palestinienne. Toujours en réponse aux questions de la presse, M. Aridi a réaffirmé que le Liban refusera tout accord palestinien séparé avec Israël prévoyant une installation définitive des Palestiniens résidant sur son territoire. «C’est un problème fondamental pour le Liban, sur lequel nous ne pouvons passer de compromis. Nous refusons toute installation (des Palestiniens) et affirmons leur droit au retour», a-t-il insisté, sans faire état de mesures pour contrecarrer un éventuel accord israélo-palestinien sur les réfugiés. De sources proches du gouvernement, on a indiqué que le Liban estime que le droit au retour englobe en priorité les réfugiés qu’il accueille sur son sol et que le droit à l’indemnisation ne doit pas contredire celui du retour. Par ailleurs, le gouvernement a approuvé une série de questions inscrites à son ordre du jour. Il a notamment approuvé un projet de loi sur la lutte contre le blanchiment d’argent et décidé de retirer du Parlement deux autres : le premier concerne le global village et le deuxième se rapporte à la réorganisation du ministère de l’Information. Parmi les textes également approuvés en Conseil des ministres : un projet d’accord de prêt entre le Liban et la Banque belge, un projet de décret pour la formation d’un conseil de discipline au sein de la direction de la Sûreté de l’État, ainsi que la formation d’une Commission nationale des volontaires rattachée au ministère des Affaires sociales, l’exécution du projet de réhabilitation du chemin de fer entre Tripoli et Abboudieh à la frontière libano-syrienne et l’octroi à Télé-Liban d’indemnités d’activités médiatiques d’un milliard 810 millions de livres. Le Conseil des ministres a en outre autorisé le ministère des Finances à poursuivre le remboursement des échéances de la dette contractée par la Fédération des municipalités du Metn auprès du gouvernement italien – et contestée pendant un certain temps – pour la construction d’une usine de compostage à Bourj-Hammoud. Il a aussi donné son accord pour l’achat de blé.
C’est au terme d’un long débat que le Conseil des ministres est parvenu à un accord de principe sur la formation d’une commission qui réceptionnera les réclamations des parents des personnes disparues durant la guerre. Le principe est donc acquis. Reste le côté pratique : la mission précise de la commission, sa composition et sa nature seront déterminées...