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Actualités - CHRONOLOGIE

José Fernandez donne sa propre version des chansons d’ Oum Kalsoum, Farid el-Atrache, Abdel Wahab... Tout seul, comme un grand

L’émotion que réveille chez tous les Orientaux les voix d’Oum Kalsoum, Farid el-Atrache, Abdel Halim Hafez et Mohamed Abdel Wahab est toujours aussi fervente et violente. Ce sont les quatre grands intouchables du patrimoine culturel arabe. Pourtant, la salle du palais de l’Unesco a été envahie lorsque José Fernandez, un gitan de 25 ans, accompagné d’un orchestre de 9 musiciens, a donné sa propre version de leurs plus célèbres chansons. Deux violons, quatre choristes, trois percussions, une tabla, un nay, un accordéon (le musicien attitré de Feyrouz), une basse ont suivi la guitare acoustique de José Fernandez et les pas de Luna, danseuse flamenca aux longs cheveux noirs et aux gestes envoûtants. Pendant près de deux heures, sans aucune interruption, l’ensemble a interprété de véritables petits bijoux, qui n’ont (presque) rien à envier aux originaux. Les instrumentistes d’abord : irréprochables, s’adaptant avec facilité aux ajouts flamencos, se laissant d’ailleurs eux-mêmes prendre par ces nouvelles versions de «Ghanili chwey chwey» ou de «Awal marra», avec une mention spéciale pour le violoniste et le percussionniste. Quant à José Fernandez, il a été littéralement acclamé par son public, qui le connaît et l’aime depuis ses mémorables concerts avec Wadih el-Safi. Comme d’autres respirent Veste et pantalon noirs, chemise rouge, ses cheveux noirs font frémir toutes les femmes et son sourire innocent séduit immédiatement. Sa voix maîtrise avec une virtuosité émouvante le quart de ton : le chanteur a su parfaitement «mettre dans son terrain», comme il le dit lui-même, les caractéristiques du tarab, qu’il a assimilées avec une facilité déconcertante. Musicien de grand talent, il s’est offert quelques minutes de percussion avant de retourner à sa guitare : José Fernandez joue et chante comme d’autres respirent. Le succès qu’il a rapidement connu ne lui a pas pour autant fait perdre son humour : il joue avec ses auditeurs, les fait participer au spectacle, les interpelle, puis danse, se lance dans un duo magnifique avec le violon, lance quelques mots en libanais, complimente les femmes. Il n’y a rien d’étonnant à ce que le public arabe l’ait immédiatement accepté, même s’il a osé s’en prendre aux gardiens de la tradition : mais enfin, si Wadih el-Safi, qui est connu pour refuser systématiquement les duos, a partagé à plusieurs reprises la scène avec lui... Sonorisation plus qu’honorable, effets de lumière largement à la hauteur, soutenus, et c’était une bonne idée, par une projection de séquences de comédies musicales arabes : depuis 1997, le duo initial Éléftériadés-Fernandez est inoxydable, et tout le monde en redemande. L’agent et le chanteur ont prouvé que la créativité libanaise pouvait être de qualité, c’est-à-dire puisant dans la plus pure tradition arabe tout en important des éléments étrangers. Mais l’écurie Éléftériadés comporte aussi Tony Hanna, Penny Pavlakis et la talentueuse Hanine, sans compter ceux qui devraient bientôt sortir de cette ingénieuse boîte à surprises. Mais les surprises doivent le rester, et pour patienter un peu, pourquoi pas un enregistrement de José Fernandez, tout seul comme un grand, avec l’Oriental Roots Orchestra ? D.G.
L’émotion que réveille chez tous les Orientaux les voix d’Oum Kalsoum, Farid el-Atrache, Abdel Halim Hafez et Mohamed Abdel Wahab est toujours aussi fervente et violente. Ce sont les quatre grands intouchables du patrimoine culturel arabe. Pourtant, la salle du palais de l’Unesco a été envahie lorsque José Fernandez, un gitan de 25 ans, accompagné d’un orchestre de 9...