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Actualités - INTERVIEWS

Quel est le sort de Joseph Hanna Yammine ? Les familles de ceux qui ne sont pas rentrés ont le droit de savoir

«Si mon frère est mort, je veux l’enterrer, je veux prier tranquillement pour le repos de son âme, s’il est vivant je veux l’accueillir. Je veux connaître la vérité». Tony Hanna Yammine s’attendait que son frère Joseph rentre avec les autres prisonniers de Syrie. Cet adjudant chef des FSI qui travaille actuellement à Warwar a décidé de livrer son témoignage, preuves et dates à l’appui. Voici ce qu’il a rapporté à L’Orient-Le Jour. «Mon frère Joseph Hanna Yammine, né à Aïn Dara en 1960, a été arrêté par les services de renseignements syriens à Zahlé. Deux commandants syriens sont venus l’emmener de la maison en juin 1987». Selon le témoignage de Tony, «Joseph a séjourné trois jours au centre des services syriens de Chtaura où il a été interrogé par un colonel, puis 5 jours à Anjar, d’où il a été transféré à la section de Palestine dans la prison de Mazzé». C’est en 1988 que sa mère Alice, toujours vivante, a réussi à le voir en prison. Joseph a été transféré ensuite à la prison de Tadmor. «C’est là où mon père a réussi à le voir et à lui parler en 1992 quarante jours avant son décès». D’autres prisonniers libérés depuis 1991, dépêchés par Joseph lui-même, ont rendu visite à la famille Yammine. «Mansour Eid de Zahlé a passé 4 ans avec mon frère en prison, il est sorti en 1991. Il m’a même décrit le sweat-shirt que j’avais envoyé moi-même à mon frère», indique Tony. Raja Salloum et Najah Kazoun de Kab Élias, anciens détenus, ont également vu Joseph en prison. Les dernières nouvelles de Joseph Yammine, sa famille les a reçues en 1997. Il était à Tadmor. Tony ne veut pas évoquer «l’argent, les pots-de-vin et les cadeaux, dont une voiture, que nous avons offerts pour recueillir des informations, en vain». Tony s’est adressé déjà au patriarche maronite Nassarallah Sfeir et les responsables libanais n’ont pas pris ses demandes au sérieux. Une question se pose, quel sort a subi Joseph Yammine. Il devrait avoir actuellement 40 ans. Qu’en est-il de Dany Mansouraty ? De Béchara Roumiyé ? Et d’autres, des dizaines et des dizaines d’autres ? Dans un pays qui se dit démocratique, les familles des détenus qui ne sont pas rentrés lundi dernier de Syrie ont le droit de connaître le sort de leurs enfants. Pat.K.
«Si mon frère est mort, je veux l’enterrer, je veux prier tranquillement pour le repos de son âme, s’il est vivant je veux l’accueillir. Je veux connaître la vérité». Tony Hanna Yammine s’attendait que son frère Joseph rentre avec les autres prisonniers de Syrie. Cet adjudant chef des FSI qui travaille actuellement à Warwar a décidé de livrer son témoignage, preuves...