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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Appels pour la formation d’une commission d’enquête impartiale

Non, le dossier des Libanais détenus en Syrie n’est pas clos, comme l’affirment les autorités. Il ne peut pas l’être tant que des centaines de familles demeurent sans nouvelles de leurs fils disparus durant la guerre et tant que plusieurs parmi elles croient encore qu’ils se trouvent toujours en Syrie. Hier, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer la formation d’une commission d’enquête impartiale et pour critiquer également les propos du chef du gouvernement qui a estimé que le dossier doit être clôturé, parce qu’il favorise l’émergence d’un fanatisme dans le pays. L’appel à la formation d’une commission d’enquête «compétente et impartiale» a été lancé par Amnesty International et par M. Boutros Harb, député de Batroun, pendant que MM. Pierre Gemayel, député du Metn et Simon Karam, ancien ambassadeur du Liban à Washington, ainsi que le comité de coordination représentant le PNL, le CPL et les FL estimaient que l’État se doit de faire toute la vérité sur l’affaire des personnes portées disparues durant la guerre. «Maintenant que les autorités syriennes et libanaises ont décidé de résoudre l’affaire (des détenus libanais en Syrie), elles devraient tâcher de régler tous les cas individuels» des disparus, a indiqué Amnesty International dans un communiqué distribué par l’AFP. À cette fin, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme a demandé que chaque cas soit «étudié par une commission compétente et impartiale» et que les «résultats de cette enquête soient rendus publics». «Ce chapitre ne pourra être véritablement clos que lorsque toute la vérité sera faite», selon Amnesty. Rappelons que le procureur général Adnane Addoum avait déclaré mardi «définitivement clos» le dossier controversé des prisonniers politiques libanais en Syrie, rejetant les protestations de parents qui font état de centaines de Libanais toujours «incarcérés» ou «disparus» dans ce pays, alors que des associations de défense des droits de l’homme et des proches des détenus affirment que le nombre des détenus libanais en Syrie atteindrait des centaines, voire des milliers. «Il faut apaiser l’inquiétude des parents des personnes détenues ou disparues. J’appelle à la formation d’une commission qui enquêtera pour déterminer s’il y a ou non encore des détenus en Syrie, avec la participation du CICR qui collaborera avec les deux gouvernements libanais et syrien. La commission publiera ensuite un communiqué officiel qui confèrera aux résultats de l’enquête un caractère sérieux international, susceptible de rassurer les familles des disparus», a déclaré M. Harb tout en se félicitant de l’initiative syrienne de livrer aux autorités les Libanais incarcérés à Damas. «Il est inadmissible de clore ce dossier avant que toute la vérité ne soit connue, surtout que nombreuses familles ont dit avoir vu leurs enfants en Syrie», a-t-il ajouté, rappelant les contradictions dans les propos des officiels au sujet de la présence de Libanais dans les prisons syriennes. Le parlementaire a déploré dans ce cadre le fait que l’ancien gouvernement avait annoncé qu’il n’y avait pas de prisonniers libanais en Syrie et que ce dossier était clos. Accepter l’idée d’une commission d’enquête M. Harb a invité l’État libanais à s’entendre avec le gouvernement syrien pour accepter l’idée da la commission d’enquête avant de critiquer vivement la manière avec laquelle les détenus libanais avaient été transférés de Damas à Beyrouth, yeux bandés et menottes aux poignets. «Nous aurions souhaité que l’État traite avec plus de sérieux l’initiative du président Assad et nous invitons le gouvernement à œuvrer pour régler radicalement ce dossier», a déclaré pour sa part M. Pierre Gemayel, qui a invité les autorités à former une commission qui réceptionnera les dossiers des familles dont des proches avaient disparu durant la guerre et qui enquêtera sur le sort de ces derniers. À l’instar de M. Boutros Harb, le comité de coordination représentant le PNL, le CPL et les FL a mis en relief l’«ambiguïté» qui caractérise toujours le dossier des Libanais détenus ou disparus en Syrie. «Nous partageons l’inquiétude de leurs familles qui redoutent que le rideau ne tombe sur le sort de leurs enfants alors qu’elles ont pu les visiter ou obtenir des informations sur leur lieu de détention», a indiqué le comité dans un communiqué. Les trois formations ont en outre invité le gouvernement à enquêter «sans détour» sur le sort des personnes disparues et ont exprimé leur appui à «toute action que leurs familles entreprendront et qui maintiendra leur dossier ouvert jusqu’au moment où toute la lumière sera faite sur leur sort». M. Simon Karam, a, lui, estimé que le gouvernement et son chef «se doivent de fournir aux parents des personnes disparues les réponses aux questions qu’ils leur adressent». «Le discours que le président du Conseil répète au sujet des personnes détenues en Syrie est affligeant et regrettable», a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse. «Au lieu de laisser leurs parents courir de la frontière libano-syrienne aux portes fermées du ministère de la Défense et du Parquet, l’État aurait mieux fait de leur ouvrir, par exemple, les portes d’un bureau de la présidence du Conseil où ils auraient pu voir pendant quelques minutes ceux qui ont été livrés aux autorités avant que la procédure légale ne prenne son cours», a-t-il ajouté. M. Karam a dénoncé «l’humiliation imposée aux parents», avant d’ajouter : «De surcroît, le chef du gouvernement n’a avancé pour toute réponse, que la logique confessionnelle qu’il leur a assénée et avec laquelle il a réveillé en même temps la douleur d’autres Libanais qui ont vécu la même tragédie mais en d’autres circonstances». Il a rappelé dans ce cadre les cas des personnes disparues durant l’invasion israélienne «et dont les familles ont manifesté pendant des années devant les portes du Conseil des ministres, à chaque fois qu’il tenait une réunion».
Non, le dossier des Libanais détenus en Syrie n’est pas clos, comme l’affirment les autorités. Il ne peut pas l’être tant que des centaines de familles demeurent sans nouvelles de leurs fils disparus durant la guerre et tant que plusieurs parmi elles croient encore qu’ils se trouvent toujours en Syrie. Hier, plusieurs voix se sont élevées pour réclamer la formation...