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Actualités - OPINION

Tribune Ailleurs que sous mon toit...

 En tant qu’habitante de la région dite Beau Rivage, je suis intensément depuis plusieurs mois les mouvements logistiques de l’armée syrienne dans la capitale libanaise pour d’évidentes raisons de futurs plans de réfection d’immeuble. Or quelle n’a été ma surprise d’apprendre par le journal de ce matin 12 décembre que les retraits de l’armée syrienne de Beyrouth n’englobaient pas les services de renseignement de cette même armée, suite à un accord bilatéral de sécurité conclu entre Beyrouth et Damas ne relevant pas de l’accord de Taëf. N’ayant jamais été une fanatique du retrait total syrien, je ne me permettrais jamais de discuter les décisions de notre gouvernement, lui faisant surtout confiance pour remplacer la situation actuelle par une autre plus mauvaise. Partant de ce principe et au risque de faire hurler de rage les fervents nationalistes, j’avoue être pour le maintien des excellentes relations bilatérales qui définissent et définiront toujours nos deux pays. Mais l’établissement de bons rapports doit-il obligatoirement inclure mon immeuble et ceux qui nous entourent ? Est-ce qu’un accord légal entre deux gouvernements implique et permet l’occupation d’appartements de particuliers dans une région résidentielle de Beyrouth ? Ou bien est-ce aux deux gouvernements de prévoir un ou des bureaux appropriés, avec toutes les structures nécessaires au bon déroulement de leurs services ? Comment expliquer une présence armée dans un immeuble habité (de moins en moins) par des familles n’ayant rien à voir avec les mouvements continus des services de renseignements divers ainsi que de nombreuses personnalités locales ? Comment expliquer qu’un ouvrier, plombier, électricien ou autre, ne peut accéder à ces appartements sans un passage forcé dans les autres étages occupés pour diverses prestations gratuites ? Comment expliquer le fait de recevoir les factures d’électricité qu’utilisent les autres étages et qu’à la suite du non-paiement de ces mêmes factures les immeubles se retrouvent encore avec un courant de 110k volts parce que les fonctionnaires de l’Électricité du Liban préfèrent ignorer la région ? La liste est longue, elle engloberait les livreurs de pizza ou autres, les invités que l’on force à garer loin des immeubles sous la pluie, les chauffeurs privés qui se voient forcés de prêter service à tout le monde, les réparateurs de générateur et d’ascenseur que l’on a à n’importe quelle heure, l’impossibilité de retirer un objet de sa cave personnelle sans garde musclée et curieuse, les pans d’immeuble qui tombent sur les voitures et les habitants sans que l’on puisse envisager d’éventuelles réparations... Je désire dans cette lettre ouverte remercier notre gouvernement qui pense à notre sécurité, je lui demande seulement que toutes ces tactiques secrètes et intenses destinées à notre bien-être se déroulent ailleurs que sous mon toit et plus particulièrement dans un site plus approprié et légal. Nour TAGER
 En tant qu’habitante de la région dite Beau Rivage, je suis intensément depuis plusieurs mois les mouvements logistiques de l’armée syrienne dans la capitale libanaise pour d’évidentes raisons de futurs plans de réfection d’immeuble. Or quelle n’a été ma surprise d’apprendre par le journal de ce matin 12 décembre que les retraits de l’armée syrienne de Beyrouth...