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Actualités - CHRONOLOGIE

SALON D’AUTOMNE - XXIIIe édition Bilan d’une année baignée de lassitude

Coup d’envoi, hier, du XXIIIe Salon d’automne au Musée Sursock. Sur un ensemble de 444 œuvres présentées par 176 artistes, le jury, composé de Mmes Nayla Kettaneh Kunigk, Janine Maamari et MM. Nazih Khater, Samir Sayegh, Nabil Tabbara, Joseph Tarrab, n’a retenu que 31 pièces de 21 artistes. Une sélection rigoureuse (en trois tours et une séance de délibération), déterminée à stimuler une créativité artistique, baignant dans le marasme ambiant… Pas d’octroi de prix cette année. Aucune œuvre n’ayant été jugée digne du Grand prix du Musée Sursock. Pas de prix Dorothy Salhab Kazémi pour les jeunes artistes non plus. Ce salon, qui dresse en quelque sorte un bilan de l’état de l’art contemporain local, évoque une certaine lassitude. C’est pourquoi, le jury propose la suppression du système de sociétariat, actuellement en vigueur, et la mise en place d’une nouvelle formule, plus en accord avec la véritable situation des arts plastiques à l’orée du XXIe siècle. Une nouveauté cette année : les invités d’honneur. Il s’agit d’expositions rétrospectives consacrées à des artistes de talent et qui se tiennent en parallèle au Salon. Ainsi, deux salles du rez-de-chaussée sont consacrées l’une à l’ambassadeur du Brésil Sergio Telles, peintre de talent à ses heures perdues, et l’autre à Aref Rayess, un grand peintre et sculpteur. Hommages Douze huiles signées Sergio Telles immortalisent, dans une palette chaude et chatoyante et à coups de pinceau vifs, des paysages et des «natures» qui ont ponctué le parcours de ce diplomate artiste. Dont certaines œuvres appartiennent aux collections permanentes des musées Carnavalet et Beaubourg (Paris), Hermitage (Saint-Pétersbourg) et Pouchkine (Moscou). Dans la salle adjacente, une vingtaine de pièces, entre huiles, acryliques, mixed-médias, sculptures en bois laqué, en marbre ou en pierre, sont autant de témoins du cheminement artistique de Aref Rayess. De la période sombre et violente des débuts, qui transparaît aussi bien dans les portraits que dans les compositions de révolte, d’amertume et d’ironie (Sang et liberté, Amour et inquiétude, Consommation, etc.), Rayess passe progressivement vers des sujets plus doux (Fleurs, Adam et Ève) et des tonalités plus claires et plus sereines. D’autre part, un hommage «in memoriam» est rendu à Marwan Saleh (sociétaire décédé en 1999) à travers l’exposition (au premier étage du musée) de quelques-unes de ses sculptures en bois, sorties des collections privées, le temps du salon. Pas d’innovation Pour en revenir au salon en tant que tel, 21 jeunes artistes et 55 sociétaires présentent cette année leurs créations. Chez les non-sociétaires, il y a certes de belles pièces, aussi bien dans le registre de la peinture, des installations, de la sculpture, de la céramique ou encore de la photographie, mais pas d’œuvres d’éclat ou de grande innovation. Idem chez les sociétaires (1), qui semblent dans leur grande majorité confortablement installés chacun dans son style. Parmi les œuvres les plus intéressantes, il faut signaler les Arbres, rouges sur fond rougeoyant, d’Helen Khal qui, tout en restant fidèle à ses huiles monochromatiques à effet brumeux, passe de la composition abstraite au registre figuratif. Et aussi le panneau en mixed-média de Youssef Aoun, une abstraction jouant sur la luminosité du blanc, intitulée Mort de la lumière. Ou encore le Chairman, une acrylique, de Fluvio Codsi, un chaise-trône directorial à bras et pieds humains, qui allie la rigueur de la composition à l’esthétisme et à l’intelligence du sujet, ou encore la vision fantasmagorique et surréelle du Matin de Beyrouth par Hassan Juni. On peut citer aussi Théo Mansour qui continue de peindre la musique, de Maurice Ravel cette fois ; Charles Khoury, qui peaufine son bestiaire ; Maya Eid qui va plus loin dans ses assemblages sur le chemin artistique ; ou encore Nabil Hélou qui allie métal et marbre dans des sculptures «paléontologiques». On ne peut évidemment pas citer les travaux de tous les exposants. Dont les œuvres méritent d’être vues, même si elles ne répondent pas au niveau requis pour un Salon d’automne. L’exposition se tient jusqu’au 14 janvier. De 10h à 13h et de 16h à 19h, samedis et dimanches compris. Zéna ZALZAL * (1) Est considéré sociétaire tout artiste dont les œuvres ont été sélectionnées à cinq reprises par le jury du Salon d’automne.
Coup d’envoi, hier, du XXIIIe Salon d’automne au Musée Sursock. Sur un ensemble de 444 œuvres présentées par 176 artistes, le jury, composé de Mmes Nayla Kettaneh Kunigk, Janine Maamari et MM. Nazih Khater, Samir Sayegh, Nabil Tabbara, Joseph Tarrab, n’a retenu que 31 pièces de 21 artistes. Une sélection rigoureuse (en trois tours et une séance de délibération),...