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Actualités - OPINION

Perdus de vue

 Recherche désespérément. Qui, quoi ? Des tas de gens, des tas de droits. De droits d’État. Et de prisonniers qu’on s’efforce de nier. Mais d’abord, recherche désespérément un petit papa. Noël. Quand tu descendras du ciel, n’oublie pas mes petits souliers. Ils sont là, sur le parquet bien ciré. Et bien cirées les pompes. Par les soins de tels députaillons caribous plus royalistes que le roi, tellement habitués à ramper qu’ils ne connaissent plus la station debout. Même leurs surenchères passionnées, ils les débitent assis. Comme De Gaulle tenait ses conférences de presse, jadis. Question de grandeur, sans doute. Et d’une telle élévation de vue que des dizaines de vies humaines retournent à l’état de poussière microbienne, invisible à l’œil nu. Circulez, il n’y a rien à voir : le Sing Sing du désert, maintenant pudiquement fermé au (grand) public, n’a jamais regorgé de ces Libanais anonymes (combien, soixante-seize, cent, deux cents ?) dont les familles s’égosillent à clamer le nom collectif. Qui s’appelle et s’épelle, en langage populaire cru, la chaux. Chauds, chauds, les marrons : c’est tout une cause d’humanité qui s’en trouve marron. Et marris, la femme qui a perdu son mari, la mère son enfant, le rose son éléphant. Car, d’après les prestidigitateurs délégués, on veut mettre sur le compte d ’une captivité occulte, nombre de disparus de la guerre. Et les familles, que la douleur ou l’angoisse égarent, feraient mieux de chercher ailleurs. C’est égal : les donneurs de conseils ne sont jamais les payeurs. J.I.
 Recherche désespérément. Qui, quoi ? Des tas de gens, des tas de droits. De droits d’État. Et de prisonniers qu’on s’efforce de nier. Mais d’abord, recherche désespérément un petit papa. Noël. Quand tu descendras du ciel, n’oublie pas mes petits souliers. Ils sont là, sur le parquet bien ciré. Et bien cirées les pompes. Par les soins de tels députaillons...