Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Présence militaire syrienne - Le repli s’effectuerait dans un esprit de fraternité Une commission mixte déciderait bientôt du redéploiement

À en croire une source gouvernementale, une commission militaire mixte syro-libanaise serait bientôt mise sur pied par les gouvernements respectifs des deux pays. Cette instance aurait pour mission d’arrêter les modalités du redéploiement des forces syriennes cantonnées au Liban. En fixant leur volume, les points où elles restent sécuritairement nécessaires, la durée de leur présence et en définissant leurs rapports avec les autorités locales, conformément aux dispositions de Taëf. Ce responsable ajoute que le repli sur la Békaa, ainsi que sur certains autres sites qui feraient l’objet d’un accord, doit s’effectuer dans un esprit de fraternité et nullement d’animosité. Les troupes syriennes, indique-t-il également, doivent être remerciées pour ce qu’elles ont accompli, ou accomplissent encore en faveur du Liban, toujours comme le veut Taëf. Cette personnalité répète qu’à son avis la procédure doit être engagée dans les meilleurs délais. La commission mixte doit prendre en compte, selon ce dirigeant, aussi bien les besoins sécuritaires du Liban que les impératifs stratégiques de défense du flanc de la Syrie. Elle affirme que dans certaines régions, le gouvernement libanais ne peut toujours pas se passer du concours policier des troupes syriennes, alors que dans d’autres ses propres forces suffisent. Quant à la Syrie, souligne ce ministre, on ne peut oublier qu’elle affronte toujours, aux côtés du Liban, un réel danger israélien qui peut se manifester à partir du territoire libanais. Dès lors, à son avis, la durée de la présence militaire syrienne ne peut être soumise à des délais préétablis, car elle est conditionnée par les circonstances d’ordre technique. Cependant, relève ce responsable, la redéfinition des rapports que les forces syriennes doivent avoir avec les autorités libanaises, conformément à ce que stipule Taëf, permettrait un début de régulation des relations bilatérales, à partir du volet sécuritaire. Le ministre cité rejette ensuite l’idée, défendue par certains, que le retrait devrait être complet, le Liban appelant par la suite la Syrie à son secours en cas de besoin. Car, dit-il, il n’est pas logique de faire aller et venir les troupes syriennes si des incidents nécessitant leur intervention devaient se multiplier chez nous. Il rappelle que le troisième article du traité dit de fraternité et de coopération édicte que «les liens qui unissent les deux pays impliquent qu’en aucun cas le Liban ne doit pas être une source de menace pour la sécurité de la Syrie et vice versa. Dès lors, le Liban ne permettra pas que son territoire serve de passage ou de base pour une force, un État ou une organisation ayant pour cible sa sécurité et celle de la Syrie. Qui à son tour, étant attachée à la sécurité, à l’indépendance, à l’unité du Liban comme à l’entente entre ses fils, ne permettra aucune action menaçant la sécurité, l’indépendance et la souveraineté du Liban». Le même article précise plus loin que «des mesures seront prises dans les domaines militaires, sécuritaires, politiques ou informationnels pour empêcher tout préjudice qui pourrait être causé à l’autre pays. Les deux parties s’engagent à ne pas offrir d’abri, à ne pas faciliter le passage, à ne pas protéger les particuliers ou les organisations agissant contre l’autre État. En cas de fuite, la deuxième partie s’engage à appréhender les personnes recherchées et à les livrer à l’autre partie, sur sa demande». Le traité ajoute que les services militaires et sécuritaires des deux pays tiendront des réunions régulières pour échanger des informations «sur les questions de sécurité stratégique, commune ou intérieure, dont les affaires de drogue, de grands délits financiers, de terrorisme ou d’espionnage». Le ministre cité souligne que la consolidation de la sécurité dans le pays doit permettre le succès des mesures que le gouvernement adopte en vue du redressement économique et social. Et il souligne en conclusion que la question de la présence militaire syrienne, là où le besoin s’en fait sentir, fait partie de cet effort de stabilisation sécuritaire. Émile KHOURY
À en croire une source gouvernementale, une commission militaire mixte syro-libanaise serait bientôt mise sur pied par les gouvernements respectifs des deux pays. Cette instance aurait pour mission d’arrêter les modalités du redéploiement des forces syriennes cantonnées au Liban. En fixant leur volume, les points où elles restent sécuritairement nécessaires, la durée de...