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Actualités - OPINION

Conserve au vinaigre

 Ce dernier automne du vingtième siècle est rien moins que romantique. Il ne laisse aucune place à la nostalgie. Si durs qu’eussent été (subjonctivons, cousin, ça flatte la bourgeoise) les temps héroïques, l’aujourd’hui quotidien n’a rien à leur envier. Prenez l’électricité (si vous y arrivez) : notre bonne république bananière a beau changer de régime, on en reste, c’est courant, au même régime. De grosses coupures. En banknotes, cela se traduit pour les ménages en une double note mensuelle d’au moins cent cinquante dollars. Équitablement partagés entre ce Trésor qui porte si mal son nom. Et la sangsue du quartier, l’honorable pourvoyeur de générateur et de câble télé. Ainsi, tout marine depuis dix ans dans le même vinaigre. Rien de nouveau pour nous sous le soleil. Sous la lune non plus : le soir tombé s’élève de l’Est le pieux murmure d’une même action de grâces. Un large merci collectif à la Providence qui nous fit naître égaux, pour ce privilège constant de faire la charité, cette chance de bienfaisance inouïe : continuer, après la libération du Sud comme de la Békaa, à payer les quittances d’un autrui prolifique. Et à bénéficier du même coup, en termes de capital pour un au-delà où les discriminés de la terre reçoivent justice, de la brillante, de la sublime Taëf-politik. J.I.
 Ce dernier automne du vingtième siècle est rien moins que romantique. Il ne laisse aucune place à la nostalgie. Si durs qu’eussent été (subjonctivons, cousin, ça flatte la bourgeoise) les temps héroïques, l’aujourd’hui quotidien n’a rien à leur envier. Prenez l’électricité (si vous y arrivez) : notre bonne république bananière a beau changer de régime, on en...