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Actualités - OPINION

Une référence : le discours d’investiture du président Assad

Un ancien dirigeant regrette «que le pouvoir libanais n’ait pas de suite saisi la perche que lui tendait le président Bachar el-Assad. Dans son discours d’investiture, le jeune chef de l’État syrien a clairement dit en effet que les relations syro-libanaises ont besoin d’être corrigées et d’évoluer. Si notre gouvernement avait entamé sur le champ des pourparlers à cette fin, il nous aurait évité la crise politique provoquée par le débat sur ce dossier. Aucune autre partie ne s’en serait emparée, même pas la Chambre et la polémique n’aurait pas médiatiquement rebondi comme un feuilleton à épisodes plus ou moins dramatiques». Cette personnalité va plus loin et critique le gouvernement «pour avoir, dans sa déclaration ministérielle, soutenu que la présence militaire syrienne est légale, nécessaire et provisoire. Une façon cavalière de traiter le problème et de lancer en quelque sorte : circulez, il n’y a rien à voir. Une telle injonction, il faut être complètement débranché des réalités nationales pour imaginer un seul instant qu’elle pût être suivie. Le pouvoir a ensuite aggravé son cas en se contentant d’affirmer, en réponse aux critiques, que cette déclaration ministérielle, adoptée en Conseil des ministres et approuvée à la majorité par la Chambre, traduit une position libanaise définitive qui échappe à toute discussion. Attitude d’autant plus déraisonnable, souligne cet ancien dirigeant, qu’en réalité cette fameuse position définitive est des plus illégales. En effet, elle foule carrément aux pieds les accords de Taëf sur lesquels se fonde la présente République. Nul n’ignore que ces accords, intangibles, ont spécifié, noir sur blanc, que les forces syriennes devraient se redéployer dans un premier temps sur la Békaa avant de se retirer complètement du pays, deux ans après les réformes constitutionnelles. C’est-à-dire, exactement, à la date du mois de septembre de l’année 1992. Il n’en a rien été, pour des raisons multiples, que nul n’ignore non plus. Il ne s’agit pas de revenir sur le passé, et d’ailleurs personne ne le fait. Mais pousser l’audace jusqu’à légaliser un fait accompli qui viole les accords de Taëf n’est tout simplement pas admissible. S’abriter derrière l’approbation de l’Assemblée ne sert à rien car aucune majorité parlementaire ne peut enfreindre les dispositions d’un pacte fondamental ou la Constitution. Surtout quand une telle majorité conserve un taux de représentativité effectif très faible, par rapport aux forces vives de la nation. Une faille que tous les responsables avouent, et qui est due, comme on sait, à une loi électorale hautement défectueuse et discriminatoire». Mais comment le gouvernement aurait-il pu s’en tirer, sans fâcher les décideurs ? «Il aurait pu, répond la personnalité citée, affirmer que le redéploiement en direction de la Békaa et d’autres points avait déjà commencé. Et se retrancher derrière les impératifs sécuritaires ou militaires du secret technique pour ne pas donner d’autres précisions de lieux ou de dates. Il a bonne mine aujourd’hui qu’une telle annonce a été faite par le président de l’Assemblée.
Un ancien dirigeant regrette «que le pouvoir libanais n’ait pas de suite saisi la perche que lui tendait le président Bachar el-Assad. Dans son discours d’investiture, le jeune chef de l’État syrien a clairement dit en effet que les relations syro-libanaises ont besoin d’être corrigées et d’évoluer. Si notre gouvernement avait entamé sur le champ des pourparlers à...