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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Intervention de militants dans les affaires d’un établissement privé Le foulard islamique à l’origine de la fermeture d’une école catholique à Aïn Ebel

Des militants sont intervenus hier à l’école privée St-Joseph appartenant à la congrégation des Saints-Cœurs à Aïn Ebel pour inciter la direction de l’établissement à lever l’interdit du port du foulard islamique imposé aux élèves chiites. L’événement a suscité des réactions différentes chez les habitants de Aïn Ebel et de Bint-Jbeil. L’école chrétienne privée de Aïn Ebel a été obligée de suspendre ses cours par des hommes, «non armés et prétendant être du Hezbollah» selon l’AFP et «armés et appartenant au Hezbollah» selon l’agence al-Markaziyya, pour avoir interdit le port du foulard islamique. Selon la Markaziyya, «les trois éléments armés du Hezbollah sont descendus d’une Mercedes dernier cri et ont pénétré à l’intérieur de l’établissement à 7h15, dans le but d’inciter la direction de l’école à lever l’interdiction du port du foulard islamique qui frappait jusqu’à présent les élèves chiites». Selon la même source, le Hezbollah est intervenu après un incident entre la mère supérieure de l’école, sœur Amal Yammine, et huit élèves récalcitrantes qui refusaient de se conformer au règlement de l’école et d’ôter leurs foulards. En réaction à l’intervention d’éléments étrangers à la direction de l’école, les habitants de Aïn Ebel et les élèves de l’école St-Joseph ont manifesté à travers le village, bloquant la route de Aïn Ebel «pour protester contre l’immixtion du parti dans les affaires internes de l’école», toujours selon al-Markaziyya. Et l’agence de poursuivre : «… Surtout que les éléments armés ont empêché les élèves et les cars de pénétrer dans la cour interne de l’établissement, lequel a fermé ses portes». Une force de sécurité serait intervenue pour ne pas aggraver la situation et pour rouvrir la route. «La situation est restée tendue dans l’après-midi, et les parents ont demandé l’envoi de forces de sécurité légales pour ramener le calme et la sérénité au sein d’une population dérangée par les excès des partis», a poursuivi l’agence. Un communiqué, signé des «habitants de Bint-Jbeil et Naqoura», a par ailleurs été distribué hier, appellant le président de la République le général Émile Lahoud, le Premier ministre Sélim Hoss et le ministre de l’Éducation Mohammed Youssef Beydoun à intervenir «avant que les choses n’empirent». «Nous voulons que les deux écoles de Aïn Ebel et Aïta al-Chaab respectent les critères religieux et nationaux et les sentiments de la population de la région libérée», poursuit le communiqué, qui a accusé les deux écoles d’avoir interdit pendant l’occupation israélienne du Liban-Sud le port du foulard islamique et d’avoir obligé, après le retrait israélien, les parents d’élèves à signer un engagement en ce sens en contrepartie de l’admission de leurs filles. «Nous avons voulu organiser des marches pour protester contre le comportement des deux écoles, mais nous ne l’avons pas fait», a souligné le texte en remarquant que le Hezbollah s’était opposé à de telles manœuvres. Une mise au point du Hezbollah De son côté, le Hezbollah a avancé la même argumentation que le communiqué des «habitants de Bint-Jbeil et de Naqoura», en mettant les choses au point. Selon lui, «seule la section pédagogique du parti est intervenue pour essayer de régler un différend que personne n’arrivait à régler». «Cependant, certains provocateurs ont été raconter aux médias que des éléments armés essayaient d’obliger la direction à revenir sur sa décision», a poursuivi le Hezbollah. La section pédagogique a en outre assuré «qu’aucune immixtion d’éléments armés n’a eu lieu», en soulignant «qu’il était absolument inacceptable d’obliger des élèves à ôter leur foulard islamique quel qu’en soit la raison». «Nous appelons les autorités concernées à intervenir pour régler cette question», particulièrement le ministère de l’Éducation. Cependant, fait étrange, une source responsable du Hezbollah a nié à l’AFP toute implication dans l’incident, demandant que «les textes religieux soient respectés». À la Markaziyya, le Hezbollah a insisté sur le fait que si les éléments armés appartenaient éventuellement au parti, ils n’avaient pas agi conformément à des ordres hiérarchiques et «qu’il n’avait rien à voir, de près ou de loin, avec ces incidents». Le mouvement Amal a également nié toute implication dans cette affaire. La directrice de l’école des Saints-Cœurs à Aïn Ebel a pour sa part affirmé que «des hommes en civil prétendant être du Hezbollah et qui n’ont pas d’enfants à l’école ont fait ce matin irruption en voiture dans la cour pour protester contre l’interdiction du port du foulard islamique». «Les hommes nous ont alors ordonné d’arrêter les cours. Nous avons obtempéré (...), des gendarmes libanais sont arrivés par la suite et nous ont dit que l’incident a été résolu conformément au règlement de l’école», a-t-elle indiqué. L’incident a pris une certaine ampleur, incitant des figures politiques, militaires et religieuses à intervenir pour y mettre fin, notamment le vicaire patriarcal, Mgr Roland Aboujaoudé, qui a dépêché les pères Abdo Abou Kassem et Élie Madi à Aïn Ebel pour rencontrer les responsables de l’établissement privé. Des contacts ont été établis par la suite entre la mère supérieure Amal Yammine, le député du Hezbollah Mohammad Raad et le directeur du ministère de l’Éducation Mtanios Halabi, pour trouver une solution à la question soulevée par l’interdiction du foulard islamique.
Des militants sont intervenus hier à l’école privée St-Joseph appartenant à la congrégation des Saints-Cœurs à Aïn Ebel pour inciter la direction de l’établissement à lever l’interdit du port du foulard islamique imposé aux élèves chiites. L’événement a suscité des réactions différentes chez les habitants de Aïn Ebel et de Bint-Jbeil. L’école chrétienne...