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Actualités - CHRONOLOGIE

« Nos portes sont ouvertes à tous et Baabda ne peut pas ne pas le comprendre », déclare le patriarche maronite Le président a assisté à la messe de Noël, mais n’a pas eu de tête-à-tête avec Sfeir(photos)

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a assisté, mercredi, à la messe de Noël, au siège patriarcal de Bkerké, mais n’a pas eu de tête-à-tête avec le chef de l’Église maronite. « Nous vous accueillons dans la chapelle de ce siège patriarcal qui a été, et restera, si Dieu veut, la maison de tous les maronites, de tous les Libanais », a déclaré le patriarche Sfeir, au début de l’homélie qu’il a prononcée après la lecture de l’Évangile. « Mais le mérite ne nous en revient pas, a-t-il poursuivi. Il revient plutôt à nos prédécesseurs, ceux que Dieu a choisis pour conduire le peuple maronite et s’efforcer de resserrer les liens de la cordialité entre tous les Libanais dans la mesure où il leur a été donné de le faire. Ils ont pavé la voie et ouvert leurs portes à tous ceux qui venaient à eux, à quelque classe ou confession qu’ils appartenaient. Ils n’ont pas fermé leurs oreilles aux plaintes de ceux qui sont venus à eux, attirant l’attention des intéressés sur leur situation. Nous marchons sur leurs pas. « Votre excellence, vous qui descendez d’une lignée authentiquement maronite, de père en fils, et que Dieu a placé au siège de la présidence, vous aussi prêtez l’oreille à ceux qui viennent à vous, dans l’espoir que les circonstances et des moyens adéquats vous permettent de les aider et de remédier à leurs plaintes, ô combien nombreuses en ces temps où des nuages menaçants s’amoncellent dans le ciel de la région, augurant de violences dont nous prions que les malheurs nous épargnent. « Nous prions le Seigneur de la fête, le Dieu qui s’est incarné, de vous assister et d’assister vos collaborateurs, pour le bien du Liban et des Libanais, de vous accorder longue vie et de vous combler de ses bénédictions. » C’est par ses mots qui en disent long sur le contentieux qui oppose le siège patriarcal à la présidence de la République, au sujet du rôle joué par Bkerké dans la vie politique libanaise, que le patriarche Sfeir a commencé, mercredi, son homélie de la messe de Noël, en présence du chef de l’État, le général Émile Lahoud. Les paroles du patriarche ont été interprétées comme l’expression d’une volonté de rester fidèle au rôle traditionnel de Bkerké, dans la vie politique, et de ne pas confiner le siège patriarcal à un rôle purement religieux. La réconciliation fraternelle Le corps de l’homélie elle-même n’était pas dépouillé de toute allusion à la situation politique. La fête de la Nativité, y a affirmé le patriarche Sfeir, est la fête du salut de l’homme, de la réconciliation entre l’homme et Dieu, entre l’homme et lui-même et entre l’homme et son frère. « Il est vain de vouloir adorer Dieu, si la réconciliation fraternelle n’a pas eu lieu, a souligné le patriarche Sfeir, dans une claire allusion à la situation de la société libanaise. Voilà qui continue de nous manquer, après ce qui s’est produit chez nous, après les destructions et les malheurs, moins dans les bâtiments et les services ou les moyens de subsistance que dans les esprits, les consciences et les volontés. C’est là le malheur le plus grand. » « La réconciliation commence avec soi-même et se transmet à l’adversaire, a enchaîné le patriarche Sfeir, pour finir par englober la société tout entière (...) et Dieu entend d’abord la voix de la victime dont l’humanité et la dignité ont été bafouées. C’est toujours la voix des pauvres, des opprimés, des exclus et des persécutés qu’il entend.» La rencontre entre les deux hommes a revêtu un caractère protocolaire et non politique. Le chef de l’État a pris congé du patriarche après la messe, sans se rendre au salon du patriarcat ou rencontrer en tête à tête le patriarche Sfeir, comme il l’avait fait l’année dernière. Les observateurs n’ont pas manqué de souligner, par ailleurs, qu’en saluant à son départ le patriarche Sfeir, le chef de l’État a qualifié le siège patriarcal de Bkerké de «grande instance religieuse », alors que les visiteurs s’y réfèrent, généralement, comme à une « grande instance nationale ». « Je suis venu aujourd’hui à Bkerké, cette grande instance religieuse, pour assister à la messe de Noël et féliciter Sa Béatitude, le patriarche, pour qui nous avons respect, estime et amour, lui souhaiter santé et vaillance afin qu’il poursuive ron rôle et sa mission au Liban et dans le monde, où les maronites et les Libanais sont nombreux (...) dans l’espoir que les prochaines fêtes soient marquées du signe de la stabilité, du progrès et de la prospérité, et pour les Libanais par la tranquillité et la paix de l’esprit, afin que leur patrie demeure celle d’un message d’interaction avec son environnement humain immédiat et mondial, au cœur du dialogue et de la rencontre des cultures. » Après avoir salué le chef de l’État à son départ, le patriarche a gagné le grand salon patriarcal pour y recevoir de nombreuses délégations venues lui présenter leurs vœux, et notamment celle de Dar el-Fatwa. Le patriarche Sfeir a également reçu la visite de Walid Joumblatt, accompagné des membres de sa famille. Une délégation des étudiants du courant des Forces libanaises s’est également rendue à Bkerké, mercredi, pour réclamer la libération d’Eliano el-Mir, arrêté le 24 décembre au soir avec d’autres camarades, pour distribution de tracts. La délégation a annoncé qu’elle observera, samedi, un sit-in devant le siège de la Nonciature apostolique, à Harissa, si l’homme n’est pas libéré avant cette date. Les vœux de Berry Mardi, le siège patriarcal maronite avait déjà reçu des messages de vœux du président de la Chambre, Nabih Berry, et du vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan. Il avait également reçu une délégation du Rassemblement de Kornet Chehwane. Pour sa part, venu saluer le chef de l’Église maronite, le ministre de l’Industrie, Georges Frem, à la question de savoir s’il existe un différend entre le président de la République et le patriarche, a répondu : « C’est faux. La réalité est tout autre. Bkerké est attaché à son rôle national et le président de la République est parfaitement conscient de son importance au Liban (...). Il est plus conscient que nous tous de la nécessité de resserrer les rangs ». De nombreux visiteurs ont continué hier d’affluer au siège patriarcal, pour présenter leurs vœux au chef de l’Église maronite, tandis qu’y affluaient les appels téléphoniques, notamment de la part du Premier ministre Rafic Hariri et des chefs des communautés sunnite et druze.
Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a assisté, mercredi, à la messe de Noël, au siège patriarcal de Bkerké, mais n’a pas eu de tête-à-tête avec le chef de l’Église maronite. « Nous vous accueillons dans la chapelle de ce siège patriarcal qui a été, et restera, si Dieu veut, la maison de tous les maronites, de tous les Libanais », a déclaré le...