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Actualités - REPORTAGE

Fady Nachar, 33 ans, est devenu juge des référés à l’issue des dernières nominations

Hier en soirée, le juge Fady Nachar était toujours en réanimation cardio-vasculaire, au département Béchir Saadé, à l’Hôtel-Dieu. Malgré la balle qu’il avait reçue, à bout portant, au poumon, il était arrivé conscient à l’hôpital. En soirée, son hémorragie pulmonaire était en train de se résorber et son chirurgien, Georges Tabet, a déclaré à L’Orient-Le Jour que le juge blessé « a très bien réagi au cours des précédentes heures », qu’il « a de très bonnes chances de s’en sortir » malgré « un petit risque de complication ». Dans les couloirs de l’Hôtel-Dieu, hier en soirée, la famille, les voisins et les amis du juge attendaient, adossés contre le mur de la salle de réanimation. Au cours de l’après-midi, sa mère Thérèse et sa sœur Gisèle ont pu le voir. Thérèse n’a pas parlé à son fils pour ne pas le fatiguer. Mais quand il a vu sa sœur aînée, Fady Nachar, devenu juge des référés à Beyrouth à l’issue des dernières nominations, il y a à peine quatre mois, a péniblement dit «qu’il ne connaît pas son agresseur et qu’il lui pardonne en tout cas », rapporte Gisèle. Avant d’occuper son poste à Beyrouth, Fady Nachar, 33 ans, était juge unique à Bécharré et à Sir Denniyé. « Mon fils n’a pas d’ennemis, il est complètement étranger à la mentalité confessionnaliste et il déteste le système des pistons », indique Thérèse qui a appris par la radio que son fils avait été blessé en plein tribunal. « D’ailleurs, c’est sans l’aide de quiconque qu’il est devenu juge, il y a quelques années ; il avait été classé parmi les premiers du concours », indique-t-elle. Fady Nachar, qui est originaire du village de Kneissé au Chouf, habite avec sa famille un appartement de Dékouané. Depuis que son père est tombé malade, c’est lui qui assure les dépenses de la famille. « Mon frère n’a pas de loisirs, il a décidé de miser uniquement sur sa carrière. Il travaille douze heures par jour, se rend à 7 heures au Palais de justice, quitte son bureau à 15 heures et rentre travailler ses dossiers à la maison », indique Gisèle. « Il faut voir toute la paperasse qu’ils ont sur la table de la salle à manger », renchérit un voisin venu soutenir la famille. Il raconte encore : « Fady est modeste et discret, il déteste qu’on le présente en société avec son titre ou qu’on l’appelle Rayes (président de cour) hors les murs du Palais de justice. » « Tous les dimanches, il se rend à la messe et, malgré les années passées en ville, il aime retrouver son village et les amis qu’il a à Kneissé », note encore la mère du jeune juge. Élie, 15 ans, le frère benjamin de Fady Nachar, est en classe de seconde. Lui non plus n’a pas quitté l’hôpital depuis le matin. « Fady me dit tout le temps de ne compter que sur moi-même et d’avoir confiance en moi », dit-il. Le juge a encore deux autres frères plus jeunes que lui, l’un est ingénieur et l’autre est parti récemment au Canada se faire un avenir. « On voulait tous émigrer, raconte Thérèse, mais Fady a refusé de partir… il aime tellement le Liban. » Les oncles et les proches du jeune juge qui sont établis à l’étranger, notamment au Canada, en Arabie saoudite et au Koweït, ont appris la nouvelle par les chaînes satellites et via Internet. C’est en début de soirée hier que l’avion d’Antoine Saad, l’oncle maternel de Fady Nachar, a atterri à l’AIB. Antoine, qui travaille en Arabie saoudite, n’est pas rentré chez lui pour retrouver les siens dans la joie des fêtes de fin d’année. De l’aéroport de Beyrouth, il s’est rendu directement à l’Hôtel-Dieu, au chevet de son neveu. Patricia KHODER
Hier en soirée, le juge Fady Nachar était toujours en réanimation cardio-vasculaire, au département Béchir Saadé, à l’Hôtel-Dieu. Malgré la balle qu’il avait reçue, à bout portant, au poumon, il était arrivé conscient à l’hôpital. En soirée, son hémorragie pulmonaire était en train de se résorber et son chirurgien, Georges Tabet, a déclaré à L’Orient-Le...