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Actualités - CHRONOLOGIE

Stupeur et indignation après l’agression armée en plein tribunal contre le juge Nachar L’État d’abandon On ne comprend toujours pas comment un homme, muni d’un révolver, a pu arriver sans encombre au cœur du palais de justice de Beyrouth(photo)

Comment condamner avec suffisamment d’énergie l’inqualifiable agression dont a été victime hier, en plein Palais de justice de Beyrouth, le juge Fady Nachar ? Spontanément, c’est à la terrible insouciance des autorités, de toutes les autorités, et au véritable abandon où sont laissés les Palais de justice, malgré l’avertissement tragique de Saïda, que l’on pense. Comment un homme muni d’un révolver, sorti de prison il y a quatre mois, peut arriver sans encombre au cœur du Palais de justice et tirer sur un magistrat siégeant ? Voilà qui dépasse l’entendement ! N’avait-on pas, il y a trois ans, après l’assassinat de quatre magistrats en plein tribunal, à Saïda, décidé de renforcer les mesures de sécurité dans et autour des Palais de justice, comme cela se fait d’ailleurs sous tous les cieux ? Et ne faut-il pas dénoncer là une mentalité bien de chez nous, où l’on ne finit jamais ce que l’on commence, et où le laisser-aller finit par triompher des plus fermes résolutions ? Certes, il faut se féliciter de ce que le magistrat touché au poumon n’ait pas été mortellement atteint, et de ce que son agresseur ait été arrêté, mais la lancinante question demeure : jusqu’à quand le Liban restera-t-il, sur le plan de la sécurité, un « terrain vague » délimité par des lignes rouges que nul n’ose franchir, pour des considérations confessionnelles, locales ou régionales ? Les assassins des quatre magistrats vont-ils continuer à courir ? Ceux de sœur Antoinette Zeidan vont-ils continuer à circuler en toute impunité ? Certes, l’agression a soulevé stupeur et indignation dans tous les milieux officiels, mais va-t-elle réveiller les énergies de ceux qui veillent sur la sécurité ? Va-t-elle réveiller la conscience des politiciens de tous horizons qui ont pris la mauvaise habitude de critiquer la justice à tout bout de champ, au point d’en avoir fait une ritournelle qui a affaibli le prestige de la magistrature et en a fait un sujet de quolibets et de surenchère ? Voilà quelques-unes des questions qui viennent à l’esprit, pour commenter un attentat qui, certes, peut se produire sous d’autres cieux, mais qui dans le Liban d’aujourd’hui mine un peu plus la confiance des Libanais dans leurs institutions et dans la capacité de sortir du véritable État d’abandon où les citoyens ont l’impression de vivre. Page 4
Comment condamner avec suffisamment d’énergie l’inqualifiable agression dont a été victime hier, en plein Palais de justice de Beyrouth, le juge Fady Nachar ? Spontanément, c’est à la terrible insouciance des autorités, de toutes les autorités, et au véritable abandon où sont laissés les Palais de justice, malgré l’avertissement tragique de Saïda, que l’on pense....