Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Cardahi objet d’un dénigrement politique multilatéral

Jean-Louis Cardahi est un cas à part. Il est l’un des rarissimes ministres qui ait fait l’objet, individuellement, d’une question de confiance, ou d’une motion de défiance, à la Chambre. Qui plus est, ou qui pis est, le gouvernement avait alors refusé, par la bouche de son chef, de se solidariser avec lui. Attitude peu constitutionnelle, illogique en tout cas, qui n’avait pas empêché Cardahi de l’emporter par 38 voix contre une seule. Depuis l’affaire du cellulaire, qui met en jeu d’énormes intérêts, le ministre des Télécommunications est la cible d’une campagne de dénigrement sans précédent. Les chiens aboient, la caravane passe, dit l’adage : Cardahi a continué à bosser dur, à défendre l’intérêt bien compris de l’État. Il avait eu droit à un court répit, lors des négociations ardues avec les deux compagnies. Peut-être parce qu’on craignait des réactions d’opinion en sa faveur. Peut-être parce qu’on espérait qu’il échouerait. Mais une fois le transfert de propriété effectué et les deux contrats de résignation (au double sens du terme) des opérateurs en poche, le feu roulant des critiques, et des rumeurs, a repris de plus belle. Cependant, fort du soutien marqué de la présidence de la République, le ministre prépare maintenant la phase-clé de la privatisation. À ce sujet, il se pourrait qu’il ait de nouveau maille à partir avec le conseil ad hoc. Dont le secrétaire général, un fonctionnaire, n’avait pas hésité comme on sait à tirer à boulets rouges sur le ministre. Jusqu’à ce que le chef de l’État somme les protagonistes de calmer le jeu. Cela après avoir reçu les 19 remarques de Cardahi sur l’accord interprésidentiel concernant le cellulaire. Observations consignées du reste dans les minutes de la séance du Conseil des ministres qui avait avalisé l’arrangement en question. On sait qu’ensuite le ministre a lutté jour et nuit pour imposer des conditions revalorisant considérablement, face aux compagnies, la position de l’État. Aujourd’hui, la cabale contre Cardahi éructe et postillonne tous azimuts, à tire-larigot. Les bruiteurs sont irisés, de toutes couleurs. On en voit autant de loyalistes, ou même de fervents lahoudistes, que d’opposants de l’Est comme de l’Ouest. Fait assez étrange : pris à partie pour un rôle essentiellement technique, le ministre ne se voit adresser aucun reproche sur ce plan précis. On l’accuse surtout de faire de la gesticulation médiatique, de faire de l’ombre à autrui, de paraître comme s’il était le seul à défendre les droits publics et de tirer la couverture à lui. Mais nul ne lui porte de flèche sur l’essentiel, c’est-à-dire sur les sous. Et aucun de ses collègues, dociles à des directives émanant de pôles déterminés, n’a entrepris de l’interpeller sur des questions de trésorerie en Conseil des ministres. En effet, la transparence qu’il affiche dans son approche est exemplaire. Commentant les vagues menaces de se voir accroché lors du débat sur le budget, le ministre indique qu’il répondra clairement à toutes les questions. Et qu’il est prêt à tout dévoiler, à la lumière des modifications qu’il a pu instiller à l’accord dit du cellulaire. En réalité, selon des professionnels, abstraction faite de la polémique précédente, il est pour ainsi dire normal que le ministre des Télécommunications soit attaqué dans la phase de préparation de la privatisation. La campagne viserait à faire pression sur lui, comme sur le régime, pour qu’il souscrive à la formule envisagée par le conseil supérieur des privatisations. Les proches du ministre affirment cependant qu’il ne fera jamais rien qui soit contraire aux préceptes de sa propre conscience. Et aux intérêts bien compris de l’État, 600 millions de dollars annuellement restant en jeu. D’autant que les shrapnells, les éclats, des obus tirés contre lui sont manifestement destinés au régime qu’il a à cœur de défendre. Philippe ABI-AKL
Jean-Louis Cardahi est un cas à part. Il est l’un des rarissimes ministres qui ait fait l’objet, individuellement, d’une question de confiance, ou d’une motion de défiance, à la Chambre. Qui plus est, ou qui pis est, le gouvernement avait alors refusé, par la bouche de son chef, de se solidariser avec lui. Attitude peu constitutionnelle, illogique en tout cas, qui n’avait...