Gouvernement - Pas d’aparté Lahoud-Hariri, hier Aridi : Le rôle du Conseil des ministres est maintenant consacré(photo)

C’est un communiqué des plus laconiques que le Conseil des ministres a publié hier au terme de sa réunion hebdomadaire tenue sous la présidence du chef de l’État, le général Émile Lahoud. De fait, le communiqué indique seulement qu’au début de la séance, le président de la République a adressé ses vœux aux Libanais à la veille des fêtes de fin d’année. Il les a notamment appelés une fois de plus à resserrer les rangs « pour faire face aux défis auxquels ils sont confrontés ». Le Conseil des ministres s’est réuni exceptionnellement hier (au lieu de jeudi) en raison de la visite que doit effectuer aujourd’hui, à Beyrouth, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh. Étaient absents de la réunion : les ministres Pierre Hélou, Sleimane Frangié, Karam Karam, Fouad es-Saad et Ali Abdallah. En réponse aux questions des journalistes concernant le rôle effectif du gouvernement en tant que corps exécutif, le porte-parole du Conseil, Ghazi Aridi, a rapporté les propos tenus à ce sujet par le président Lahoud. Celui-ci a notamment mis l’accent sur les réalisations du gouvernement au cours des deux dernières années. Le chef de l’État a estimé que « l’évocation incessante de changements et de remaniements ministériels est nuisible au pays ». Il a ainsi affirmé qu’il n’était nullement question d’un remaniement ministériel. « Travaillons donc comme au premier jour de la formation du gouvernement », a encore déclaré M. Lahoud, cité par le ministre Aridi. Soulignant la précarité de l’étape que traverse actuellement le pays, le président de la République a insisté dans ce cadre sur les deux points suivants : la situation régionale d’abord, qui, selon lui, « requiert un maximum de prudence au niveau des positions fondamentales que nous prenons sur le plan stratégique ». Le second point prioritaire, aux yeux du chef de l’État, est de toute évidence la situation économique qui devrait s’améliorer étant donné les résultats encourageants de la réunion de Paris II. Par ailleurs, M. Aridi a fait état de protestations formulées par certains ministres, lors de la réunion, au sujet de la manière dont les décisions sont souvent prises au niveau des présidents, sans même en informer les membres du gouvernement. Le ministre de l’Information a indiqué que ce sujet a fait l’objet de « discussions très franches » et « très positives ». Il a ajouté : « L’essentiel est que le Conseil des ministres est à présent consacré en tant qu’institution au sein de laquelle sont débattues toutes les affaires du pays. C’est donc là où toutes les décisions sont prises avec la participation de tous les ministres », a précisé M. Aridi. La réunion a porté également sur la grève et la manifestation de mardi et sur les revendications des enseignants en particulier, a encore indiqué le porte-parole du gouvernement. « Je peux dire que le climat était très positif surtout par rapport aux doléances des enseignants qui seront satisfaites conformément à la loi », a-t-il précisé. À un journaliste lui faisant remarquer que la séance du Conseil des ministres n’avait pas été précédée, comme d’habitude, par un aparté entre les présidents Lahoud et Hariri, et qui lui demandait s’il en serait ainsi au cours des prochaines semaines, le ministre de l’Information a répondu : « Je l’espère. Rien n’empêche qu’ils se réunissent en cas d’urgence. Mais on a fini par se poser des questions sur le véritable rôle du Conseil des ministres dans la mesure où les présidents (de la République et du Conseil) se réunissaient pendant une heure et demie alors que la séance du Conseil des ministres ne durait pas plus d’une demi-heure (...) ». Selon M. Aridi, l’institution du Conseil des ministres jouera dorénavant son véritable rôle de décideur, « alors qu’auparavant, nombre de décisions sécuritaires, politiques ou administratives étaient prises sans que nous en soyons informés ». En réponse à une question concernant les nominations diplomatiques, M. Aridi a indiqué que le ministre des AE, Mahmoud Hammoud, avait rassuré ses collègues quant au travail accompli sur le plan des contacts internationaux malgré l’absence d’ambassadeurs à Rome, à l’Unesco et à New York.