Vie politique - Le chef du Parlement renouvelle ses critiques à l’encontre du gouvernement Berry : « Mais que sont devenues les permutations diplomatiques ?

Jugeant inadmissible le retard que prend le gouvernement pour clôturer le dossier des permutations diplomatiques, le chef du Parlement, Nabih Berry, a convoqué hier la commission parlementaire des Affaires étrangères à une réunion qui sera consacrée à cette affaire, la semaine prochaine. M. Berry, qui a renouvelé ses critiques à l’encontre du gouvernement, a dans le même temps pris contact avec le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, pour le prier de se dépêcher de nommer des ambassadeurs dans les capitales occidentales. Les permutations diplomatiques constituent le thème principal que le président de la Chambre a abordé avec les députés qu’il a reçus place de l’Étoile, ainsi qu’avec le chef de l’État, Émile Lahoud, au cours de son entretien hebdomadaire, hier, avec lui. À la presse, M. Berry a confié à sa sortie de Baabda qu’il a exprimé sa surprise devant le général Lahoud à l’égard du gel de ces nominations, surtout, a-t-il dit, que les deux mois à venir « sont considérés comme étant cruciaux, non seulement pour le Liban, mais pour l’ensemble de la région ». « Il n’est pas permis, a ajouté le président de la Chambre, que des postes diplomatiques demeurent vacants dans des centres de décision, notamment à l’Onu, sans oublier les postes à pourvoir au sein de l’Administration et de la magistrature. » Commentant les efforts du gouvernement pour restructurer la dette publique, M. Berry a déclaré : « Il ne suffit pas de parler de dette pour rectifier le tir. Ce qu’il faut, c’est établir un calendrier-programme pour le remboursement de cette dette. » De retour au Parlement, M. Berry devait de nouveau déclarer devant les députés qu’il a reçus en son bureau, comme chaque mercredi, que le gel des permutations diplomatiques est « inadmissible », insistant sur le fait que les nominations doivent être effectuées sans délais, notamment à l’Onu, à l’Unesco, à Rome et à Berlin. Les députés qu’il a reçus ont assuré qu’il a pris contact avec le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, et le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères. Citant le chef du Parlement, ils ont indiqué que M. Hammoud lui a expliqué que le dossier sera clos au début de l’année prochaine et que M. Ali el-Khalil a décidé de convoquer sa commission pour une réunion qui se tiendra mardi. Les parlementaires ont aussi souligné « les réserves » de M. Berry au sujet du gouvernement. Selon eux, le chef du Parlement considère que l’équipe actuelle « n’est plus à la hauteur des événements et n’est plus en harmonie avec elle-même ». M. Berry, qui a plaidé il y a quelques semaines en faveur d’un changement de gouvernement, a cependant estimé, toujours selon les députés, que « les développements régionaux et internationaux ainsi que les circonstances liées aux efforts d’assainissement financier nous poussent à donner un délai au gouvernement qui restera en place jusqu’après le vote du projet de budget 2003 ». Concernant le dossier de la téléphonie mobile, il a jugé que les deux opérateurs prennent leur temps, estimant cependant qu’ils doivent signer le contrat de transfert de propriété à l’État au cours des deux prochains jours. Commentant la situation en Irak, M. Berry a fait état d’une attaque américaine inévitable contre Bagdad, se fondant sur des informations répercutées en ce sens. Selon lui, « le danger d’une opération militaire contre l’Irak réside dans le fait qu’elle peut être exploitée par le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, soit pour établir une confédération avec la Jordanie, soit pour exécuter son plan de “transfert” à l’égard des Palestiniens ». Samaha, Addoum et Mansour à Baabda Après son entretien avec M. Berry, le président de la République a reçu M. Michel Samaha, ancien ministre de l’Information, avec qui il a effectué un tour d’horizon de l’actualité politique locale et régionale. Le général Lahoud a aussi conféré avec le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, puis avec le directeur général du Service de sécurité de l’État, le général Édouard Mansour, avec qui il a examiné l’état de la sécurité dans le pays. Il a par ailleurs adressé au président du Burkina Fasso, Blaise Campaore, un télégramme de félicitations à l’occasion de la fête nationale de ce pays d’Afrique.